La muraille de Chine et autres récits de Franz Kafka

La muraille de Chine et autres récits de Franz Kafka
( Beim Bau der chinesischen Mauer)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Kafk-athée., le 11 avril 2005 (Besançon, Inscrit le 10 avril 2005, 36 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 084ème position).
Visites : 8 929  (depuis Novembre 2007)

La noble trahison de Max Brod

Ce recueil est composé de différentes nouvelles, souvent très courtes (parfois une demi page!) où l'on reconnaît ce que seront plus tard les thèmes chers à Kafka (la solitude, l'angoisse). Kafka est mon auteur préféré en ce sens qu'il est le seul, d'après moi, à avoir parfaitement su retranscrire sur le papier ses différents sentiments, ses pensées toutes plus ou moins sombres... Et ce au travers de l'administration, présente dans tous ces romans, obstacle, frein pour le personnage... Cette force supérieur l'écrase du début à la fin, sans que jamais il ne la transcende et ne se surpasse à travers elle... En cela, les romans de Kafka sont tous tragiques et les mieux à même de représenter l'infinie complexité dont peut faire preuve la vie.... Prenons par exemple La taupe géante, nouvelle présente dans ce recueil, l'histoire narre la découverte d'une taupe géante dans un minuscule village ainsi que les péripéties d'un fonctionnaire qui a pour but de la faire découvrir au monde... Facile me direz-vous, une taupe géante ca ne court pas les rues, hélas pour lui, l'administration est bel et bien présente pour jouer le rôle de "force supérieur écrasant l'homme" ( dixit mes livres de français sur la définition de tragédie). Au bout du compte, la taupe finira oubliée de tous et personne n'en aura entendu parler... Autre nouvelle, Le Terrier maintenant, il faut prendre en compte que la bestiole de l'histoire n'est autre que Kafka lui-même, et qu'il y enterre ici tout ce qui fait sa tristesse, sa peur de vivre sans-défense, sa nostalgie d'un repos parfait... Ahhhhhhh... Ce que j'aurais aimé connaître cet homme... Sa tristesse, sa mélancolie, auront toujours su me toucher... Sans la trahison de son meilleur ami, Max Brod, aucun de ces écrits ne nous serait parvenu! Mais ne vous méprenez pas, Franz Kafka n'est pas un auteur déprimant et chiant, il peut être lu de bien d'autres façons, il est d'ailleurs considéré dans son pays comme un auteur... comique!

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9 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 3 mars 2010

Plusieurs nouvelles de ce recueil m’ont coupé le souffle et marqué durablement. J’ai relu certaines nouvelles des tonnes de fois (comme Le vautour, Prométhée, Un croisement).

Le recueil commence par Description d’un combat et je ne crois pas que c’était une bonne idée. C’est vraiment une nouvelle étrange, déstabilisante... un peu n’importe quoi, d’ailleurs il y a plusieurs nouvelles du recueil dont j’ai absolument rien compris (comme De nouvelles lampes, L’examen, Le renoncement).

Enfin, sur le thème de la démesure, La muraille de Chine est la nouvelle que j’ai le plus aimé du recueil, du grand Kafka. Dans le même genre, Les armes de la ville, sur la construction de la Tour de Babel, est tout aussi géniale, bien que la nouvelle est très courte (deux pages). Oui, le recueil contient beaucoup de nouvelles d’une à trois pages, mais ça n’enlève rien de leur force, loin de là. Je pense à Le vautour qui raconte l’histoire d’un homme assis sur un banc qui essaie de se défendre contre un vautour qui le becquette, la nouvelle est d’une page, alors je ne peux pas trop en parler sans tout dévoiler, mais ça vaut le détour, très hardcore tout comme La colonie pénitentiaire. Un croisement fait trois pages et j’ai quand même versé une larme à cette petite bête. Prométhée, une demi-page, m’a fait rire et j’ai trouvé ça triste en même temps. Encore, Petite fable fait que quelques lignes seulement et wow, c’était intense ! L’auteur sait faire naître l’émotion en peu de mots.

Certaines nouvelles, j’ai été déçue que ça soit inachevé, comme Le vieux garçon. L’atmosphère de cette histoire est bonne, c’est intriguant, mon thème fétiche du double est présent, mais je n’ai rien compris de l’histoire. Bon, peut-être même achevé ça n’aurait pas changé grand-chose... Inachevés aussi, Recherche d’un chien, ayant comme narrateur un chien, a été une lecture très déprimante, comme c’est souvent le cas avec l’auteur, ce n’est pas de la littérature de plage.

Le silence des Sirènes est une bonne histoire, mais j’ai malheureusement bloqué à un détail, essentiel. Ulysse n’a-t-il pas les oreilles NON bouchées à la cire ? C’est la raison pour laquelle il est enchaîné, pour ENTENDRE le chant des sirènes !!!! J’ai aussi aimé la nouvelle Poséidon, mais le personnage me faisait trop penser au géographe de Le petit prince d’Antoine Saint-Exupéry, que je trouve mieux.

Le recueil se conclut avec le paranoïaque Le terrier, que j’avais déjà lu dans La colonie pénitentiaire et autres récits. Une grande nouvelle, d’ailleurs ce recueil contient beaucoup des bonnes nouvelles de l’auteur et je conseillerais ce recueil-ci à tous ceux qui veulent le découvrir, bien que je ne suis pas sûre que ce soit avec la première nouvelle qu’ils vont être enthousiastes...

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