Dublinois de James Joyce
( Dubliners)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Nouvelles
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Dublin, sombre et chaleureux
À ma grande surprise, pas grand monde ne semble porter attention à ce grand, que dis-je GIGANTESQUE auteur qu'est James Joyce. Après avoir grandement adoré Ulysse (quoique je doute avoir saisi toute sa grandeur), je me suis lancé dans un ouvrage qui me semblait requérir un peu moins de concentration.
En effet, Dublinois est un recueil de nouvelles beaucoup moins moderne et déroutant que le légendaire commentaire d'Homère du même auteur. On y retrouve quinze nouvelles porteuses de la représentation de la vie dans Dublin. Joyce nous démontre l'incroyable connaissance des recoins de sa ville chérie dans des descriptions de lieux d'une minutie spectaculaire.
Ses nouvelles apportent des thèmes qui lui sont bien connus telles les difficultés de la jeunesse et les relations publiques. Les nouvelles "Une rencontre","Evelyne", "Une mère" et "Les morts" valent le prix modique de ce livre à eux seuls.
Pour les rêveurs et les gens qui voient Dublin l'archaïque, la romantique dans leur soupe.
Quoique... tout le monde peut trouver son intérêt dans un recueil aussi superbe. Dublinois est partie intégrante du succès de Joyce en tant qu'auteur. Bien écrit, classique, abordable et débordant d'imagination.
Les éditions
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Dublinois [Texte imprimé] James Joyce trad. de l'anglais par Jacques Aubert préf. de Valery Larbaud
de Joyce, James Aubert, Jacques (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070385812 ; 8,60 € ; 22/01/1993 ; 350 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (5)
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Dirty Old Town
Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 17 juin 2015
"Tristesse" et "dignité" sont les mots qui me viennent à l'esprit en refermant ce livre.
Certains lecteurs pourront être déroutés par ces histoires , la plupart n'ayant pas de finalité clairement établie , pourtant les justesses dans les détails et dans l'atmosphère donnent à ces récits quelque chose d'envoûtant.
Tout simplement merveilleux par moments "Deux galants" , "Eveline" ce roman de Joyce mérite qu'on s'y attarde... A lire avec une Guiness à portée de mains
Par delà les ombres et les brumes
Critique de Monde Vrai (Long Beach, Inscrit le 6 décembre 2011, - ans) - 16 février 2012
La tristesse de Joyce
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 28 février 2010
Le titre de mon édition est « Gens de Dublin » et la traduction est de Benoît Tadié. Il s’agit en effet d’un recueil de quinze nouvelles mettant en scène des Dublinois de toutes conditions, des enfants qui font l’école buissonnière, des femmes de condition modeste qui rêvent au prince charmant, des petits employés de bureaux possédés par le démon de l’alcool, des banquiers, des musiciens. L’écriture de Joyce est remarquable et m’a souvent fait penser à celle de Dostoïevski par le souci du détail, l’humanité qui s’en dégage, le talent de raconteur et la brillante façon dont le grand écrivain réussit à créer une atmosphère particulière. Les nouvelles de Joyce sont comme des tableaux de peintres impressionnistes. Elles sont très sombres mais en même temps illuminées de l’intérieur. C’est comme si le lecteur était invité à assister à de courtes pièces de théâtre, des instants de vie qui le placent en situation de spectateur impuissant et dont l’invisibilité lui permet de saisir des moments intimes, des conversations politiques passionnées, des drames et aussi des instants de joie et d’allégresse comme dans « Les morts ». On a l’impression de se promener sur une scène de théâtre, de se tenir dans un coin de la pièce alors que la soirée bat son plein. C’est tout à fait remarquable ! L’écriture est très dense, serrée, d’une incroyable richesse. Les descriptions joyciennes sont admirables tant celles des personnages que des paysages dublinois.
Les thèmes privilégiés par Joyce sont la politique, l’histoire de l’Irlande, la religion, la misère, l’alcool, la déchéance, l’amitié, la camaraderie, le mariage, les conventions sociales, la mort. Ses personnages sont des gens ordinaires vivants des vies ordinaires et souvent même ternes et moroses mais Joyce réussit, dans ce quotidien banal et gris, à nous faire miroiter de la beauté, de la grandeur, de la joie dans les petites choses de la vie, dans les traditions immuables, dans les souvenirs partagés, les réunions politiques et mondaines houleuses. Il laisse cependant une large part à la grisaille, la mesquinerie, la médiocrité et l’ennui qui plane sur la vie des gens qui peuplent cette œuvre magnifique. Mais jamais Joyce ne tombe dans le vrai drame, ses personnages étant toujours soutenus dans leur peine par la solidarité sociale et l’appui de leurs voisins ou amis. Ils réussissent ainsi à surnager dans leur malheur et à continuer leur vie même si souvent ils réalisent qu’elle n’a plus de sens.
Ma nouvelle préférée est la dernière soit « Les morts » où Joyce nous ouvre les portes d’une maison bourgeoise tenue par deux femmes plutôt âgées et leur nièce. C’est le soir de Noël et la maison donne son bal comme à l’accoutumée. La description de la table du festin et de la fête est un véritable enchantement. C’est absolument féerique et d’une richesse littéraire remarquable. Je dois m’arrêter car j’aurais tant et tant à dire sur ce livre qui a comblé toutes mes attentes envers cet écrivain sombre et triste qui m’a ouvert les portes de son univers glauque, empreint d’une douce et tendre nostalgie.
Mon édition regorge de notes en fin de volume très instructives sur l’histoire et les mœurs de l’Irlande. La préface est excellente et dirige l’attention du lecteur sur des traits typiques de l’écriture joycienne comme les jeux d’ombre et de lumière qui parsèment les récits. Je l’ai lue contrairement à mon habitude avant d’attaquer l’œuvre et je recommande aux futurs lecteurs de le faire également. Leur lecture en sera d’autant plus enrichie et efficace.
Dans les détails
Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 6 juin 2009
Dublin de tous les jours
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 11 avril 2005
Comme dans "Ulysse", Joyce raconte sa ville, il la connaît sur le bout des doigts et nous entraîne avec lui au détour d'une ruelle ou d'un bistrot. Pas un guide touristique, loin de là, mais une étude comportementale poussée à l'extrême dans laquelle l'auteur profite pour observer d'un regard narquois et distant un entourage et une cité qui ne le portent pas dans leur coeur. C'est cela aussi qu'il faut lire dans l'oeuvre de Joyce, ce recul par rapport à cette société qui ne le comprend pas.
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Dublinois ou gens de Dublin, est-ce la même chose ? | 7 | Lolita | 29 octobre 2014 @ 04:46 |