Au commencement était la vie de Joyce Carol Oates

Au commencement était la vie de Joyce Carol Oates
( The rise of life on earth)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Cassotis, le 1 mars 2005 (Inscrite le 9 octobre 2004, 39 ans)
La note : 1 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 495ème position).
Visites : 5 378  (depuis Novembre 2007)

Un roman très gauque

La vie de Kathleen commence mal; elle a onze ans lorsque son père alcoolique la bat ainsi que sa petite soeur de 4 ans. Sa mère? Elle est partie depuis longtemps.

Alors Kathleen grandit tant bien que mal, renfermée sur elle-même, trimbalée d'une famille d'accueil à l'autre, subissant sarcasmes et cruauté. Elle devient femme, trouve un métier mais Kathleen est toujours invisible aux yeux des autres et reste prostrée dans sa douleur.

On s'attendait à une lueur d'espoir, on semble l'apercevoir.... mais non, c'est bien un roman glauque et noir... très noir.

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Nature et bestialité

7 étoiles

Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 24 juillet 2018

Malgré l'habitude sexiste et féministe inversée de Joyce Carol Oates (le père dans THE RISE OF LIFE ON EARTH étant évidemment un prolétaire alcoolique et violent), l'écriture de talent de l'auteur fait oublier ses défauts et nous fait nous passionner pour la vie de cette pauvre Kathleen ; pauvre prolo emplie de négativité et dont le bonheur éventuel est selon elle uniquement fondé sur le bien et le niveau social.

Ainsi, cette infirmière qui tombe amoureuse de son médecin - qui lui est surtout passionné par ses seins ! - pense que l'inculture est la base de l'honnêteté avec le manque de passion. Et hélas comme Oates voit clair en crevant l'abcès tout en évitant rarement le pire, il faut bien reconnaître que sa plume cruelle est juste et pleine d'humour, sans compter les détails presque ésotériques et scrupuleux du tout.

Signe que même une écrivain gauchiste peut être perspicace et pertinente. Bien sûr, cet ouvrage naturaliste n'est donc pas à mettre dans toutes les mains mais cela fait quand même plaisir de lire des mots d'esprit surtout à notre époque à l'encéphalogramme tellement plat...

A conseiller aux primaires et aux pom-pom girls un peu trop paléozoïques.

Les autres côtés de la vie...

7 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 28 octobre 2008

Glauque, noir, dur, dérangeant… Il y a certainement un peu de tout ça dans ce livre, mais pour ma part, j’ai surtout trouvé ce roman émouvant. Encore une fois, je suis fascinée par l’héroïne de l’auteure, qui est à la fois une femme forte et l’exemple même de la résilience, et dans le fond d’elle-même, une fillette en manque d’amour et de confiance. C’est un portrait extrêmement précis et réaliste, qui m’a fait oublier un peu le côté « glauque » de la dernière partie parce que c’est un roman dénonciateur de réalités qui sont beaucoup plus répandues que l’on ne pourrait penser. Mais mis à part ce côté « sensibilisateur », ce petit roman (ou longue nouvelle) est une lecture très intéressante, un peu dure par endroits, mais qui ne laissera personne indifférent.

Dérangeant

6 étoiles

Critique de Bernard2 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 75 ans) - 14 février 2007

L'héroïne, Katlhleen, connaît une enfance douloureuse : sa mère est partie, son père la frappe et elle doit être hospitalisée.
Puis elle connaît l'Assistance, et les familles d'adoption.
Rêvant de devenir infirmière, elle atteindra ce but.
Voila pour la première partie de ce livre assez court. Mais la suite, qu'il est impossible de dévoiler sans gâcher l'intérêt de la lecture, est pour le moins dérangeante... Disons simplement qu'on reste très fortement marqué par son enfance. Fait-on rejaillir sur les autres les douleurs que l'on a vécues ? Vous l'avez compris, la fin du livre est difficile. Autant être averti...

Aimer et détester

7 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 9 mai 2005

Glauque? Je ne trouve en aucun cas ce roman glauque. Dur, certes, assez noir mais glauque, non, je ne vois pas.
Kathleen Hennessy est une fillette qui, à onze ans, se voit placée dans des familles d'accueil parce que son père, ivre de rage et d'alcool, l'a battue le soir où sa mère a pris le large. Elle s'en est sortie, contrairement à sa petite soeur, décédée sous la force des coups. Kathleen est alors transbahutée d'une famille à l'autre pendant quelques années, timide, n'osant s'affirmer (elle souffre d'un physique ingrat). Peu à peu, elle trouve sa voie, elle sera aide-soignante. Ce bien qu'elle n'a pas reçu, elle le donnera aux autres. Tout se passe bien, Kathleen est une travailleuse modèle, aimée de ses collègues... Enfin c'est ce qu'elle croit. Elle découvre assez vite qu'il n'en est rien et cette bonté qui l'illuminait se transforme progressivement en cruauté et envie de tuer. Ce qu'elle fera. En elle et autour d'elle.

Joyce Carol Oates met, comme souvent dans ses oeuvres, l'accent sur une personne vivant à la limite de la norme. Il s'agit cette fois d'une gamine à l'enfance malheureuse qui grandit et se transforme en monstre aux apparences débonnaires. L'auteur va très loin dans l'exploration de cette âme un brin tordue, elle nous implique dans cette descente aux enfers en nous expliquant comment on en arrive là et cela paraît si simple, comme si ça allait de soi! C'est là que c'est pervers, cette manière de réhabiliter des comportements complètement noirs et meurtriers. Le lecteur est pris à partie, sans le vouloir, il ne peut qu'évoluer en même temps que Kathleen, l'aimant et la détestant en même temps.
En toile de fond, JC Oates nous brosse un portrait d'une certaine classe sociale de l'Amérique, la fresque d'une époque aujourd'hui bien révolue, celle de l'insouciance et du travail à volonté. Une lecture surprenante, violente et triste mais très enrichissante.

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