En apnée sous ma banquise de Claude Donnay

En apnée sous ma banquise de Claude Donnay

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par Débézed, le 4 novembre 2025 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 78 ans)
La note : 7 étoiles
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Le quatre saisons en vers

Vivaldi a mis les quatre saisons en musique Claude Donnay, lui, les a mises en vers dans ce joli recueil édité sous la nouvelle dénomination de L’Arbre à parole. Il commence son année non pas par le printemps, saison de la renaissance de la nature, comme il est souvent de coutume mais par l’hiver. « Tu nages sous la glace des jours ». Saison qui débute par les Fêtes qu’il oublie bien vite pour décrire un monde froid et hostile où il croise Neil Young. « A la fenêtre, je serre la tasse, me nourris de chaud, / respire au rythme des pas de l’homme / rongé par l’hiver et le cancer du temps ».

Il enchaîne par le printemps où « tu rêves d’une voile à hisser », saison qu’il évoque comme une attente entre l’hiver qui se meurt lentement et l’été qui sourd progressivement. Saison des couleurs et des odeurs, saison de la végétation qui renaît. « Colzas serrés sous le ciel de mai, / votre tapis jaune m’ensoleille. / … ». « Bien sûr tu regarderas le mur, / l’ombre du ficus en fines gouttes / celles des langues de chat / que tu pourras toucher des yeux ».

Puis vient l’été, « l’ombre des caresses enfouies », saison de la plénitude, de l’accomplissement, de la vie grouillante sur, sous et au-dessus de la terre, saison de la lumière parfois même éblouissante. « Je presse les fruits du jour / jusqu’à la pulpe / les questions je les avale avec le jus »/ « J’écoute ton amour battre dans mon sang / comme la rumeur d’un marché / où les rires et les cris font croire / que le jour n’aura jamais fin ».

Et l’année s’achève dans la maturité de l’automne - « la vie trotte au bout de sa laisse » - saison que moi aussi je préfère, saison des fruits avec leurs saveurs, leurs odeurs et souvent leurs couleurs chatoyantes. Saison qui voit disparaître nombre d’excès, saison de la quiétude, du calme et du repos… « Encore un été relégué avec les maillots / dans un tiroir sans lumière ». « Tu me dis qu’un pied de vigne / peut nourrir une famille /si on farcit les feuilles de sourires / et de mains serrées / moi je te parle de pois au lard, / de pommes de terre en chemise / et du cochon qui secoue ses joues / sous la pluie ».
Un poème qui dit le temps, celui qu’il fait en chaque saison, celui qui défile comme les saisons, et le monde où vivent et meurent les êtres qui le peuplent. Un recueil qu’on traverse à tire d’ailes, il y en a dans toutes pages, celles des oiseaux et des insectes mais aussi celles des anges qui volent dans les lignes de nombreux poèmes.

Un recueil très poétique, nostalgique, un peu mélancolique, qui parle d’un temps qui s’enfuit et des mœurs, us et coutumes désormais en voie d’oubli…

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