Consoler les orages de Carmen Pennarun
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Théâtre et Poésie => Poésie
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Nostalgie familiale
Dans ce copieux recueil, presque deux cents pages, Carmen réunit des poèmes de formes très diverses allant d’un simple quatrain jusqu’à de la poésie en prose. Ce recueil plein d’amour, de sensibilité et de nostalgie est dédié à sa mère, il évoque aussi tout le petit monde dans lequel celle-ci a vécu : son pays, la faune, la flore, son jardin, sa famille …. Elle se souvient de son enfance innocente auprès de cette mère tendre et aimante qui perdait peu à peu la mémoire. « Je vous parle depuis le royaume de l’enfance / quand la tendresse coulait comme lait maternel / … ». La vie était joyeuse mais personne ne savait garder la mémoire qui s’enfuit. « … / il y eut des enfants / il y eut des poussins / mais où sont passés les anges / qui laissent s’envoler la mémoire / … ».
Carmen dit aussi sa douleur de voir sa mère partir après une longue déchéance mémorielle puis son père décliner petit à petit pour lui aussi partir pour un autre monde. Elle se souvient de de leur déclin, de leur fin et toujours de leur absence. La mère est partie au grand dam de l’enfant, « J’ai perdu ma mère / Pourtant lorsque j’avais cinq ans / je lui avais interdit de partir // … ». Elle était la mère tutélaire, celle qui veille sur la famille et s’assure de son bienêtre. « … / Ma mère, elle, savait veiller sur son monde. Elle le protégeait d’une présence magnétique / … ».
La mère partie mais toujours présente, la fille se souvient de l’enfant qu’elle a été, qu’elle aurait voulu être : « Pourquoi ne suis-je pas née garçon ? ai-je longtemps demandé ». Mais, « Un jour, j’ai accepté que ma mère me confectionne une robe à condition qu’elle soit bleue comme le ciel. // Une façon d’oublier les orages de l’enfance et de me réconcilier avec le ciel. // … ». L’enfant qui s’est noyée dans les livres « A défaut d’une enfance consacrée aux jeux, je me suis laissée ravir par la musique des voyelles et des consonnes et par les visions que les mots éveillaient en moi ».
L’enfant lectrice est devenue poétesse, à son tour, elle a fait jouer les mots pour dire ce que fut sa mère, son père et ce qu’elle fut elle aussi quand elle était enfant avant de devenir elle aussi mère et puis grand-mère. « De quoi tes jours sont-ils faits ? // De poésie, maman, de poésie. // Pourquoi, la poésie ? // Elle est acceptation de ce que la vie contient d’enfer / … ». Des poèmes pour écrire le chemin accompli par la mère enfanteuse, la maman, la formatrice, devenue grand-mère, vieillissant dans la déchéance avant de partir pour son ailleurs tout en restant très présente dans le cœur et la mémoire de sa fille devenue à son tour mère et grand-mère elle aussi…
Ce recueil est plein de tendresse filiale, maternelle, plein d’amour familial, plein de sensualité, plein de nostalgie des parents qu’elle vu partir et de l’enfant qu’elle était. « Une enfance à traîner / ses lambeaux de solitude / attendait la mer d’un regard / sur un visage soucieux / quitte à se noyer dans le miroir / de leur ressemblance // … ». Un texte qui m’a fort ému avec ses mots si éloquents, si touchants que montrent bien les quelques vers ci-dessous :
« Quand nos petit spas / accompagnent inquiets / nos parents dans l’âge / … » « … / nos âmes se balancent / au bord du vide : qui les aspire / chaque jour questionne / L’incohérence du vivre / et la joie d’être à leur côté / se confond en soumission ».
Les éditions
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Consoler les orages [Texte imprimé], précédé par La montée des eaux
de Pennarun, Carmen
Éditions Constellations
ISBN : 9782494015678 ; 14,00 € ; 16/04/2025 ; 204 p. Broché
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