Quelques nouvelles orientales de belle facture

De Marguerite Yourcenar, j’avais grandement admiré son « Mémoires d’Hadrien ». Tombant par hasard sur ce petit opuscule contenant 4 nouvelles, visiblement destiné aux collégiens avec dossier complémentaire aux nouvelles, je me suis dit que ça pourrait être intéressant de le lire. Ainsi fut fait.

Il s’agit donc de 4 nouvelles, tirées de son recueil « Nouvelles orientales » qu’elle a publiée en 1938. Les voici donc :

La principale, qui donne son titre au livre : « Comment Wang-Fô fut sauvé », « Le lait de la mort », « L’homme qui a aimé les Néréides » et « Notre-Dame-des-Hirondelles ».

Déjà on peut dire que le trait commun à ces 4 nouvelles est qu’elles se déroulent toutes dans ce qui s’appelait alors « l’Orient », vaste contrée située à l’est de l’Europe, aux contours vastes et remplie de mystères, qui exerçait au 19ème siècle jusque vers le début du 20ème une fascination sur les esprits européens. Bien des écrivains alors ont écrit là-dessus, à commencer par Hugo et ses « Orientales », Montesquieu et ses « Lettres persanes », Chateaubriand et son « Itinéraire de Paris à Jérusalem », etc, etc.

Marguerite Yourcenar y a sacrifié à son tour, avec ses « Nouvelles Orientales », dont j’en fait la critique ici de quatre d’entre elles.

L’autre point commun entre toutes ces nouvelles est la langue de cristal dans laquelle l’auteur les a écrites. Un style clair, beau, lumineux. Marguerite Yourcenar savait raconter avec élégance et tournure. La lire nous la rend agréable à nos yeux. Et la qualité de ses nouvelles reste toujours égale entre elles. Du bel art, vraiment.

Pourtant, même si le titre éponyme de Wang-Fô est le premier et le plus important, celui qui fait introduction dans le recueil, c’est celui que j’ai le moins aimé de tous. Sans doute par l’atmosphère trop lisse et trop glacé de la nouvelle, et la personnalité par trop désagréable de l’Empereur, ainsi que sa fin trop fantastique et trop improbable.

Les 3 suivantes se valent dans mon appréciation personnelle, même elles aussi sont fantastiques et révélatrices de personnages et de situations peu sympathiques, jusqu’à la cruauté. Mais au moins, elles me parurent plus humaines et plus vivantes.

Voici pour terminer le résumé de chacune d’entre-elles :

Comment Wang-Fô fut sauvé : Un vieux peintre, Wang-Fô et son disciple Ling, errent au hasard des routes dans la Chine des Hang, jusqu’à ce que l’Empereur les requière en sa présence et ne fasse à Wang-Fô reproche de la fausseté de ses peintures.

Le lait de la mort : Dans les Balkans, une femme qui allaite son bébé voit son mari tué par ses frères et est condamnée par ces derniers à être emmurée vivante dans une tour qu’ils construisent.

L’homme qui a aimé les Néréides : Un jeune homme a approché d’un peu trop près les mythologiques et fascinantes Néréides, nymphes des eaux, très belles et très dangereuses.

Notre-Dame-des-Hirondelles : Un prêtre en Grèce fait la chasse aux nymphes des bois et des forêts, estimant qu’elles ne sont pas chrétiennes et doivent être éradiquées.

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  Comment Wang-Fô fut sauvé [Texte imprimé], et autres nouvelles Marguerite Yourcenar dossier et notes réalisés par Pierre-Louis Fort lecture d'image par Agnès Verlet

  de Yourcenar, Marguerite Verlet, Agnès (Collaborateur) Fort, Pierre-Louis (Editeur scientifique)
  Folio / Folioplus classiques
  ISBN : 9782070344574 ; 6,50 € ; 05/04/2007 ; 144 p. Poche

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