Quel monde après l'horreur ?

Un beau matin le soleil brille,
Le monde entier semble être heureux ;
Pourtant d’un coup tout part en vrille,
La paix n’est plus que cendre et feu.
Et ce rayon d’or qui scintille
Derrière ce prisme hideux
Qui pour l’éternité l’habille,
Laisse un goût amer et terreux.

Les attentats du 7 octobre
De l’année 2023
Resteront vifs comme une opprobre
Au cœur de qui a cette foi.
Claudine Helft est restée sobre
En exposant son désarroi,
Glacée par cet horrible octobre
Qui frappe en un sens sous son toit.

Au diable l’effet esthétique !
Car Claudine Helft n’en veut pas.
Son texte sera brut et brique,
Comme sont brutes les parias,
Les semeurs d’une mort inique,
Terroristes à coutelas,
Justiciers pervers et cyniques,
Tueurs, violeurs pour leur combat …

Refuser le beau n’est pas dire
Que tous ces poèmes sont laids.
Helft ne cherche pas son empire,
Et le vers en sort amputé,
Si bien qu’il faut souvent le lire
En toute verticalité,
Helft ayant alourdi sa lyre
De rejets et contre-rejets.

Mais il garde pourtant des charmes
Faits de mots simples et pesés.
La pudeur aussi m’y désarme,
Elle qui parle à mots cachés,
Caresse les fruits sûrs des armes
Sans jamais vraiment les nommer,
Illustre la peine sans larme,
Visage froid de dignité.

Les images aussi me frappent,
Fruits d’un poète de talent.
Leurs traits évocateurs me happent
Et me propulsent au-dedans.
Or mes bons souvenirs dérapent,
Quand vrombit l’écartèlement
Des vers qui boitent et se sapent
Dans leurs fréquents débordements.

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  APRÈS: APRÈS

  de Helft, Claudine Desmée, Maria (Illustrateur)
  Voix d'encre
  ISBN : 9782351282274 ; 18,00 € ; 03/03/2025 ; 68 p. ; Broché

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