sauve qui peut

Pierre Véry est un auteur prolixe, ayant renouvelé le roman policier en lui insufflant une large part de mystère, teintée de fantastique, dans la lignée d’un Émile Gaboriau. Les plus connus de ses romans, tels "Goupi-Mains rouges", "L’assassinat du père Noël" ou "Les disparus de Saint-Agil", ont été portés au cinéma et sont devenus mondialement célèbres. Pour autant, on néglige son travail sur la langue, faisant de lui un égal d’un certain Louis Ferdinand Destouches, dit Céline, son contemporain en écriture. Dans ce petit roman, à la trame et l’écriture minimalistes, Pierre Véry déploie tout son talent littéraire, multipliant interjections, points de suspension, parenthèses, collages, dans un dialogue permanent avec le lecteur, considéré comme un compagnon d’enquête. Car il y a bien sûr une enquête, celle menée par Simon Laurent, "peintre en cartes postales" (sic), se trouvant par le plus grand des hasards plongé dans le quotidien d’une famille (les La Sauve) vivant retranchée dans sa vaste propriété de Sologne. Un mystère plane sur les membres de cette étrange famille, si empressée de faire de lui le précepteur de Désiré, le fils attardé mental qui s’est attaché à lui dès le premier instant. On le surveille, on se méfie de lui, mais pourquoi ? Un tour de force, qui vaut largement le détour…

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  M. Malbrough est mort

  de Véry, Pierre
  Éd. du Masque / Les classiques du Masque
  ISBN : 9782702434833 ; 9,00 € ; 13/01/2010 ; 191 p. ; Poche

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