Femme, si j'étais de Coralie Akiyama, Jacques Cauda

Femme, si j'étais de Coralie Akiyama, Jacques Cauda

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par Débézed, le 4 février 2025 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans)
La note : 7 étoiles
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Des mots que des mots

J’ai croisé Coralie Dans les allées d’un salon littéraire parisien, nous nous sommes découvert un intérêt commun pour la poésie, nous avons échangé sur ce sujet. Elle m’a proposé de lire son prochain recueil dès sa sortie en librairie, ce que j’ai eu le plaisir de faire récemment. J’ai ainsi trouvé un petit recueil en fort papier glacé de belle qualité agrémenté de nombreux dessins à l’encre noire de Jacques Cauda. Ces illustrations relèvent le texte qu’elles complètent habilement laissant une impression de puissance inquiétante, de prison, de terreur…

Le texte de Coralie se compose de plusieurs chapitres eux-mêmes découpés en paragraphes comme des micro-textes qui évoquent un ressenti, une émotion, une supposition, une idée lancée au lecteur en lui laissant le soin de lui donner le sens que bon lui semblera. Elle évoque ainsi : « Genèse d’un malentendu » : « Des fois quand je ne suis plus une femme je suis un animal même pas mythologique une fourmi ou un petit quelque chose j’aurais envie d’être jolie mais la féminité c’est très compliqué ça ne se marie pas très bien avec mon cafard », « Complications corporelles » : « Notre corps était attirant et nous ne le savions pas une bague de verre comme d’une parole s’incurvait un dialogue bleu clair… », « Le poète qui n’écrivait pas de poésie et autres créations », « Ce qu’il faut mettre dans une œuvre », ….

Dans ses textes, Coralie a passé l’aspirateur de façon à les dépoussiérer de tous les signes de ponctuations qui pourraient rompre le rythme de sa poésie en prose et pour donner plus de poids aux mots auxquels elle attache une réelle importance. Ainsi, dans sa poésie, les mots ne sont plus tributaires des ruptures, des soupirs, des respirations, …, imposés par la ponctuation. Le mots apparaissent avec toute leur musique, leur sonorité et surtout leur couleur…

Dans ces textes, aux allures d’aphorismes, aérés, éthérés, le lecteur respire les thèmes que l’auteure semble vouloir lui proposer : la féminité, le sort imposé trop souvent aux femmes « Celui qui m’a appris la haine je l’aurais bien tué si tuer avait été moral… », la violence « J’ai envie de te frapper nombreux m’ont dit cela sans se concerter moi je croyais que nous nous entendions bien et tout à coup un appétit de gifle… », la transformation, l’éphémérité des formes, des sentiments, des émotions…, la poésie, les mots, leur enchaînement, leur association, …

J’aimerais conclure sur cette citation évoquant la poésie et les poètes d’aujourd’hui : « Il m’a dit surtout ne jamais dire aux gens qu’il écrivait de la poésie surtout pas de la poésie contemporaine c’est pire … ». Désolé mais je l’ai dit !

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