Super-Cannes de J. G. Ballard
( Super-Cannes)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
Moyenne des notes : (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : (15 303ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 5 634 (depuis Novembre 2007)
étude de moeurs
David Greenwood a un jour été pris d'une crise de folie. Dans un accès de violence incontrôlé et inexplicable, il a mis à mort quelques haut-responsables d'Eden-Olympia, parc d'activités international juché sur les hauteurs de Cannes.
Paul et Jane Sinclair arrivent quelques mois après le faits divers, acte qui a semé l'effroi dans le monde entier. Remplaçante du docteur Greenwood, Jane prend ses fonctions à l'hôpital du complexe, tandis que son mari, Paul, blessé dans un accident d'avion, profite de sa convalescence pour se promener dans les allées sécurisées d'Eden-Olympia, passe-temps d'autant plus louche qu'à Eden-Olympia, il ne peut y avoir de temps pour le loisir.
Au sein d'une culture d'entreprise qui veut réinventer le futur, le temps libre n'existe pas et la vie en société doit adopter de nouvelles formes encore inédites. Les soirées caritatives sont loin et le sport dans son acception habituelle n'a plus droit de cité...
"Super-Cannes" est le 26e roman de J.G. Ballard, et il faut avouer que ce dernier sait toujours mordre quand il s'agit de décrire les travers de ses contemporains.
Il faut aimer "Super-Cannes" :
- parce que ce qui y est décrit est un futur possible pour la société du travail et de l'hyper-consommation.
- parce que la première partie est un jeu de piste haletant où l'on suit Greenwood pas à pas sur la piste du fantôme du tueur fou.
- parce que Ballard ne cherche pas à rendre son récit "trop" moral et que la dénonciation des faits évite de tomber dans le manifeste pompeux et donneur de leçon.
- parce que si, comme moi, vous avez côtoyé des gens ayant travaillé à Sophia-Antipolis (référence explicite de la cité-prison Eden-Olympia), vous avez pu constater à quel point le monde du travail pouvait déformer les relations humaines jusqu'à formater les gens et les transformer en robots efficaces mais, puisque robots, pauvres en humanité (évidemment ils ne sont pas tous comme ça, mais j'ai personnellement eu affaire à un bel échantillon).
- parce qu'une héroïne porte un masque Sabena pour dormir et qu'on fait allusion à la politique de Léopold II au Congo.
- parce que la fin est "belle" même si elle est attendue.
Il faut relativiser l'intérêt de "Super-Cannes" :
- parce que le roman bégaye à partir de la 2e partie : tout est globalement entendu, y compris le message de l'auteur, alors pourquoi faire durer ça encore sur 250 pages dans d'improbables remords et un refus de voir la vérité qui crève pourtant les yeux ?
- parce que les idées défendues par Ballard ont déjà été rabâchées par pas mal d'auteurs et que la nouveauté de la dénonciation est en fait limitée.
Les éditions
-
Super-Cannes [Texte imprimé], roman J. G. Ballard trad. de l'anglais par Philippe Delamare
de Ballard, J. G. Delamare, Philippe (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253108092 ; 2,98 € ; 19/05/2004 ; 502 p. ; Poche
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (3)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Tapis rouge !
Critique de Monde Vrai (Long Beach, Inscrit le 6 décembre 2011, - ans) - 22 février 2012
Et comme d'habitude chez les oeuvres de cet auteur la politique-fiction et les trusts internationaux ont leurs mots à dire, tandis qu'un étrange prof de tennis et coach influence gentiment ces riches de l'establishment qui s'ennuient dans leur gigantesque et luxueux domaine ultra-surveillé...
Très bon roman
Critique de LesieG (CANTARON, Inscrite le 20 avril 2005, 58 ans) - 14 avril 2009
Mais est-ce vraiment un roman d’anticipation ?
Fight club à super Cannes
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 25 juin 2007
Superstructures hyper sophistiquées, immeubles aux parois lisses et miroitantes qui ne laissent rien présager de la vie interne des ses organismes financiers et autres multinationales mondialistes.
Microcosme où fourmillent les technocrates qui dirigent le monde d'aujourd'hui et de demain.
Cadre de vie de l'élite internationale de la finance et des holdings en tout genre, Super Cannes se veut un modèle pour la société du 21 ème siècle.
Du lac artificiel, à la climatisation, de la sécurité intérieure contrôlée par une armada de vigiles armés.
Super Cannes est un univers île au sein de la côte d'azur.
Ces soirées pour noctambules avisés qui dérapent vers la violence, voire l'hyper violence.
Le racisme, la liberté sexuelle, l'auto-satisfaction en un mot la psychopathie comme thérapie miracle pour une légion de cadres surmenés, démotivés et en proie à des faiblesses physiques qui diminuent leur potentialité.
D'où l'idée du psychiatre de Super Cannes de proposer des ratonnades, de célébrer des orgies pédophiles pour revigorer ce beau monde. Tout cela dans les quartiers pauvres de Cannes, comme une descente aux égoûts. Les protagonistes se donnent pour mission de nettoyer les écuries d'Augias que sont les quartiers pauvres de la ville, cela sous couvert des personnalités de la ville qui font la sourde oreille.
Et puis le meurtre inexpliqué de plusieurs employés du centre.
Une jeune toubib vient effectuer un remplacement accompagnée de son mari. Ce dernier est en convalescence et a tout le loisir d'enquêter sur ce mystérieux assassinat collectif.
De fil en aiguille les psychologies apparaissent, les zones d'ombre de cette cité trop claire se dévoilent.
L'auteur livre une critique acerbe de ces ghettos de l'élite comme ils en existe un peu partout sur notre planète.
Pour ma part, premier livre de Ballard, mais qui ne sera pas le dernier tant cet auteur a des choses à dire et ses autres ouvrages ont l'air aussi intéressants que Super Cannes.
Forums: Super-Cannes
Sujets | Messages | Utilisateur | Dernier message | |
---|---|---|---|---|
Hexagone, James Graham Ballard et moi-même te remercions | 28 | B1p | 24 mars 2009 @ 12:46 |