Belgiques: Être ou ne pas être de Philippe Remy-Wilkin

Belgiques: Être ou ne pas être de Philippe Remy-Wilkin

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Débézed, le 27 décembre 2024 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans)
La note : 8 étoiles
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A la naissance de la Belgique

Belgiques est une collection de recueils de nouvelles publiée par Ker éditions, chaque numéro est confié à un seul auteur qui rédige tous les textes qu’il comporte, celui-ci a été confié à Philippe Remy-Wilkin. Seul impératif chaque numéro doit évoquer la Belgique sous l’une quelconque de ses formes : culture, folklore, histoire, patrimoine naturel ou bâti, hommes célèbres, vie des belges sous toute ses considérations, ... Philippe a, lui choisit de raconter l’histoire de la Belgique en évoquant les événements cruciaux qui ont permis de construire la Belgique telle qu’elle est aujourd’hui. Pour accomplir cette mission, il a appelé l’esprit, le Follet, de Jacques de Dekker disparu en 2020. Ainsi, après chaque chapitre, après chaque événement rapporté, un peu reconstruit, inspiré souvent des légendes et traditions locales, il dialogue avec le Follet pour évaluer l’importance de chacun de ces événements dans la construction de la Belgique actuelle.

Pour introduire son recueil, Philippe rend un vibrant hommage au Follet de Jacques de Decker, en évoquant un échange sur la « belgitude » combinaison de tous les complexes belges et de toutes richesses historiques que comportent le passé de la Belgique. Son premier regard est pour le territoire qui a vu naitre la tribu gauloise qui a donné naissance au pays qui deviendra le royaume de France, le royaume des fils des Francs issus de cette province aujourd’hui dénommée Wallonie.

Il évoque les moments douloureux de l’histoire de son pays comme celui des « hosties sanglantes » qui montre bien que l’intolérance puise ses racines profondément dans l’histoire. Il évoque aussi les richesses de ce pays comme, pour mon grand plaisir, les peintres flamands qui ont sillonné toute la chrétienté pour mettre leur immense talent à la disposition des princes et des puissants, les richesses et le courage et la vaillance de Christine de Lalaing dont le combat n’est pas étranger à la séparation des provinces catholiques et protestantes.

Dans une période plus récente, Philippe à trouver d’autres raisons de croire en la force de son pays : Charles de Coster et la vie culturelle belge au XIX° siècle, la création de la première école d’institutrice à Tournai, - Tournai et ses célébrités métaphore de la Belgique -, et tous ceux qui font la Belgique d’aujourd’hui sans oublier les grands exploits sportifs qui enflamment tout le pays. Je me souviens particulièrement, comme Philippe, du grand Anderlecht de Jurion, Van Himst et d’une poignée de batave qui semait la terreur sur tous les stades de foot d’Europe.

J’ai trouvé dans ce recueil, les Habsbourg dont nombre de servants étaient issus de ma région notamment Nicolas Perrenot de Gravelle né , comme Gustave Courbet, à quelques kilomètres de mon village natal et son fils Antoine. Ils ont été tous les deux successivement le bras droit de Charles Quint. Et, j’ai croisé aussi de nombreux auteurs que j’ai eu le plaisir de lire depuis deux décennies au moins. La Belgique comme toute autre nation a connu des heures sombres et peu glorieuses, Philippe évoque notamment le Congo, mais elle a aussi vécu bien des heures glorieuses et fourni de nombreux hommes et femmes de talent à l’Europe et au monde plus largement pour certains. De complexe point il ne doit y en avoir, Philippe l’a démontré et je le constate régulièrement à travers mes nombreuses lectures, le talent pousse très bien au plat pays du Grand Jacques.

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