Saint-Cyr, à l'école de la Grande Muette de Guillaume Ancel

Saint-Cyr, à l'école de la Grande Muette de Guillaume Ancel

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités , Sciences humaines et exactes => Essais , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Eric Eliès, le 25 octobre 2024 (Inscrit le 22 décembre 2011, 50 ans)
La note : 9 étoiles
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Un plaidoyer lucide et engagé pour l'intervention des militaires dans le débat public

Ancien officier de l’armée de terre, Guillaume Ancel, qui a quitté les forces après une vingtaine d’années de service pour revenir à la vie civile (comme cadre à la SNCF puis chez Humanis et enfin à Agirc-Arrco), a écrit plusieurs ouvrages sur les opérations auxquelles il a participé (dont l'un, portant sur son déploiement au Rwanda, est d'ailleurs présenté sur CL) et intervient régulièrement sur les plateaux télévision avec une grande liberté de parole.

Dans ce livre composé de courts chapitres, sous forme d’une succession d’instantanés qui se lisent très aisément, il revient sur son engagement et ses débuts dans l’armée, pendant sa formation à Saint-Cyr. Toutefois, le récit commence le 14 mai 2022, aux retrouvailles de sa promotion invitée à Paris par le chef d’état-major des armées (Thierry, c’est-à-dire le général Thierry Burkhard, actuel CEMA). L’ambiance est à la fois étrange et cordiale, tissée du plaisir des retrouvailles (la moitié de la promotion est présente, dont beaucoup d’officiers généraux) mais aussi chargée du constat que le temps a passé. Or le temps n’a pas que blanchi les cheveux et vieilli les corps : il suscite également de grandes inquiétudes sur l’héritage du passé. En effet, il est pour tous évident que le déclenchement de la guerre en Ukraine remet en cause le modèle de l’armée de terre française, qui s’était peu à peu transformée en corps expéditionnaire à disposition du pouvoir politique, efficace pour mener des interventions à l’étranger mais qui serait incapable de faire face à la guerre de haute intensité et aux menaces provoquées par la Russie de Poutine. Dans les sociétés européennes, où seule la France avait conservé une véritable capacité militaire (même si elle était "échantillonnaire"), le mot « guerre » lui-même avait été progressivement effacé du vocabulaire politique et médiatique, comme si, depuis la chute du Mur, le phénomène ne nous concernait pas, ou plutôt comme si nos sociétés avaient voulu oublier son existence, quitte à fermer les yeux sur la réalité :

Nous avions alors transformé silencieusement notre armée et mené, pendant plus de trente années, des opérations qu’il ne fallait pas appeler « guerre » mais « intervention extérieure », dont la forme évoluait sans cesse et nous surprenait à chaque nouvel engagement. Leurs seuls points communs étaient l’incertitude, le chaos et la volonté de limiter ces conflits pour qu’ils n’atteignent en aucun cas notre territoire. Et si par malheur des combattants adverses – car nous n’avions plus d’ennemis – lançaient des attentats sur notre sol, nous prenions alors soin de bien les séparer de ces interventions militaires que personne ne comprenait, faute de débats mais aussi d’intérêt dans notre société qui s’était débarrassée de toute culture militaire, avec une forme de soulagement mêlé d’espérance.

Guillaume Ancel échange avec ses anciens camarades, partageant leurs analyses et leurs interrogations. Elles sont vives et pertinentes, mais rien n’en transparaît dans le débat public. En fait, Guillaume Ancel, qui détonne par sa liberté de ton et par ses prises publiques de parole, que ce soit via ses livres et ses interventions télé, déplore être le seul à oser s’exprimer, comme si ses camarades, qu’ils occupent des postes à responsabilité dans les armées ou soient partis dans la vie civile, étaient toujours intellectuellement prisonniers du mutisme inculqué dès les premières années de formation à « Saint-Cyr, à l’école de la Grande Muette », pour reprendre le titre de l’ouvrage qui, plus qu’un témoignage (même s’il a aussi indéniablement cette dimension, en brassant bons et mauvais souvenirs), est une dénonciation de la « culture du silence », que Guillaume Ancel considère être une fragilité de nos démocraties, où les populations sont tenues à l’écart du fait militaire. Et ce, même si certains officiers considèrent que ce silence est nécessaire et constitue au contraire une qualité attendue du militaire : « La guerre est une succession de saloperies. Nous sommes payés pour les faire, et pour nous taire » (ce qui a parfois valu à Ancel, notamment quand il a évoqué son expérience personnelle au Rwanda, des reproches voire des inimitiés au sein des armées, réticentes au déballage et aux controverses qu’il peut susciter…).

Le récit est chronologique, depuis son intégration à 19 ans (en 1985) jusqu’à son départ de Saint-Cyr pour rejoindre sa première affectation, dans l’artillerie sol-air. Initialement, rien ne destinait Guillaume Ancel à s’engager dans l’armée : sa vocation repose autant sur un désir de servir, de dépassement et de don de soi que sur une volonté de rupture, pour échapper à la voie toute tracée de reprise de l’entreprise familiale et d’enfermement dans la bourgeoise lyonnaise. Issu d’une famille d’un milieu industriel et bourgeois, qui a d’ailleurs plutôt mal accepté son choix, il a préparé le concours en solitaire, à la fac, dans une filière de sciences économiques, et non dans une classe préparatoire : il a débarqué à Saint-Cyr presque ingénument, sans vraiment savoir où il mettait les pieds… Les débuts ont été très violents et Guillaume Ancel ne cache pas sa détestation du bahutage, qu’il a vécu comme un rituel traumatisant, fait d’abaissements et d’humiliations. Son témoignage est souvent acerbe, et dévoile – parfois en citant des noms – l’imbécillité crasse de certains de ses anciens (Affreux) et cadres (Voraces) et la pression mise sur des jeunes gens de 20 ans pour les faire entrer de force dans un moule psychologique, où l’obéissance silencieuse, jusqu’à la soumission, est érigée en vertu cardinale : "subir et ne rien laisser paraître". Ancel déclare qu’à plusieurs reprises lui et ses camarades étaient sur le fil du rasoir, à deux doigts de foutre leur poing dans la gueule du type (ancien ou gradé) qui les insultait ou les malmenait avec morgue. Il dénonce aussi avec force le sectarisme de l’école (venant d’une filière universitaire et non d’une corniche, il n’est pas spontanément accepté – il évoque d’ailleurs que, pendant les épreuves du concours, certains ont cherché à le dissuader d’intégrer), sa misogynie (à l’époque, les concours des écoles militaires n’étaient pas encore ouverts aux femmes), son culte de Napoléon (et son modèle d’officier dévoué au service du pouvoir), sa mémoire sélective (qui esquive tout sujet susceptible de mettre en cause l'action des armées, telle la guerre d'Algérie soigneusement contournée pendant tout l'enseignement) et son mépris du travail intellectuel. A l’époque où Ancel intègre Saint-Cyr, et sous l’impulsion de Charles Hernu, alors ministre de la défense (démissionnaire suite à l’attentat du Raimbow Warrior), la scolarité, qui portait essentiellement sur l’enseignement et la pratique militaires, venait d'être étendue de 2 à 3 ans pour donner une meilleure place à l’enseignement académique. Ancel évoque à plusieurs reprises sa stupéfaction entre la qualité des professeurs et intervenants et l’attitude souvent désinvolte et parfois stupidement hostile de nombreux camarades, farouchement opposés à cette évolution qui retardait leur arrivée dans les forces et réticents à tout enseignement professoral (les professeurs étant surnommés les « rats »). La plupart des saints-cyriens privilégiaient la transmission du savoir et de l'expérience par les cadres militaires. Parmi eux émerge, les dominant de sa stature, la figure du lieutenant-colonel Angelin (alias Georgelin, futur chef d’état-major des armées), dont la force mentale et physique a marqué fortement les élèves de Saint-Cyr. Ancel présente Georgelin, commandant du bataillon et chef des Voraces, comme une personne intellectuellement brillante et capable de galvaniser la troupe, leader doté d’une voix de stentor et d’une extraordinaire éloquence, mais aussi comme une personne extrêmement dure, et intransigeante jusqu’à l’autoritarisme brutal, qui installe un climat oppressant même s’il maîtrise parfaitement les limites de son pouvoir (contrairement à d’autres cadres de l’école, qui n’ont pas son intelligence).

La solidarité au sein de la promotion grandit avec le temps, se renforce notamment lors des exercices et des stages d’aguerrissement, dont les plus marquants sont celui du CNEC (entraînement commando) à Collioure et le séjour en Guyane. Ce sont des moments intenses et éprouvants, qui confrontent chacun à ses limites physiques et psychologiques, et difficiles même pour les cadres qui les accompagnent et les mettent sous pression, mais sont parfois à deux doigts de craquer eux-mêmes. Guillaume Ancel évoque ainsi la monumentale gamelle du lieutenant-colonel Angelin, qui parvient à terminer une marche commando de plusieurs jours dans les Corbières malgré la douleur qui lui vrille le dos après une chute de 2 mètres, et la panique qui commence à saisir le capitaine Lebreton, un officier de la Légion (dont Ancel ne cache pas le mépris qu’il lui a inspiré pendant son séjour à Saint-Cyr, soupçonnant même que la Légion avait profité de Saint-Cyr pour se débarrasser d’un officier incapable) affolé à la perspective de se perdre de nuit dans la jungle et demandant à Ancel d’appeler des secours pour venir les chercher (ce qu’Ancel ne fera pas, maîtrisant la marche vers le camp qu’ils devaient rejoindre). Le stage en Guyane est très dur, riche d’anecdotes et plein d’accidents, y compris pour les cadres aguerris de la Légion (grave blessure à la main en trébuchant avec sa machette ; attaque par des « guêpe-feu » qui criblent de piqûres le visage et la gorge d’un légionnaire, qui fait une attaque cardiaque en pleine jungle, etc.) : un journaliste du Figaro, venu en immersion pour un reportage, renoncera d’ailleurs rapidement après sa première nuit dans la jungle…

Ayant intégré l’Ecole navale en 1995, donc 10 ans après l’arrivée de Guillaume Ancel à Saint-Cyr, certains éléments du livre font écho à mes propres souvenirs sur les incertitudes des premiers mois, les traditions et l’accueil par les anciens, la difficulté physique du métier militaire (accrue par celle de la vie en mer, surtout quand, comme moi, on souffre du mal de mer), etc. Néanmoins, l’ambiance générale était bien différente, sans cette méchanceté gratuite (mélange de pression physique et d’humiliations psychologiques) qu’on sent souvent affleurer dans les souvenirs d’Ancel et cette obsession de « ne rien laisser paraître ». Nos anciens n’avaient pas la volonté de nous humilier (il y avait certes un jeu de « soumission » entre les anciens et les novices, mais l’humour n’était jamais totalement absent) et nous pouvions échanger librement avec nos cadres. En outre, alors que, à Saint-Cyr, la pression physique semblait – à la lecture d’Ancel – provoquer une fatigue poussant chacun à s’enfermer dans sa bulle (pour récupérer et encaisser comme il peut), les épreuves endurées à l’Ecole navale engageaient à chaque fois la promotion dans son ensemble ou par groupes : nous n’étions jamais isolément pris à partie, et cette communion dans l’effort créait rapidement des liens entre nous (qui ne nous connaissions pour la plupart que depuis quelques jours) et renforçait notre cohésion. Par ailleurs, j’ai intégré la marine en 1995, à une époque où les écoles étaient désormais ouvertes aux femmes : cette mixité a sans aucun doute fait évoluer les mentalités et a notamment provoqué un aménagement des traditions, dont les excès (en écoles militaires mais aussi en écoles d’ingénieur, fac de médecine, etc.) étaient de plus en plus dénoncés. Pourtant, à la lumière de la noyade de Jallal Hami, survenu en 2020 lors d’un bahutage nocturne sur le camp de Coëtquidan, Ancel, que ce décès semble avoir fortement choqué, considère que Saint-Cyr est à la traîne et n’a pas encore accompli sa transformation.

Néanmoins, au-delà de ces souvenirs (dont la marine nationale n’est d’ailleurs pas totalement absente car Ancel évoque un court passage à l’Ecole navale pour une rencontre des promotions, mais c’est pour souligner l’opposition entre les deux écoles ainsi que les différences dans la mentalité des officiers de la marine et de l’armée de terre – opposition qui me semble surévaluée à lumière de mon expérience personnelle en inter-armées, qui m’a montré que hommes et femmes des trois armées sont parfaitement capables de se comprendre et de s’apprécier), c’est bien la « culture du silence » qui constitue le coeur du livre et que Guillaume Ancel veut dénoncer. En fait, même s’il ne le dit pas explicitement en ces termes, l’éducation reçue à Saint-Cyr semble, pour Ancel, quasiment relever de l'endoctrinement, qui vise à ce que la France dispose d’officiers compétents et endurcis, capables d’exécuter en silence les ordres donnés par le politique, sans jamais se plaindre et sans jamais les mettre en cause. Ce mutisme érigé en principe d'action lui paraît - à juste titre - antinomique de la devise de De Lattre « ne pas subir ». Guillaume Ancel a, par ses ouvrages, cassé à plusieurs reprises cette culture du silence et porté, après avoir quitté l’armée, un regard très critique sur les opérations dans lesquelles il a été engagé, au Cambodge, au Rwanda et en ex-Yougoslavie. A tel point que des officiers de l'armée de terre lui ont reproché de les trahir en s'épanchant et que l’ancien ministre Hubert Védrine, s’estimant personnellement diffamé, avait porté plainte contre lui suite à ses déclarations sur la complicité de la France dans le génocide rwandais... A la fin de l’ouvrage, quand Ancel évoque brièvement sa carrière militaire en quelques pages (dans « Après Saint-Cyr »), il réitère ses accusations, d’une extrême gravité (que l'auteur de la préface - Stéphane Audouin-Rouzeau - reprend à son compte, en évoquant également - outre les compromissions politiques - l'aveuglement et la lâcheté de certains officiers, ou le bâillon imposé à ceux qui étaient prêts à témoigner de ce qu'ils avaient vu ou fait) :

A 28 ans, je suis parti au Rwanda, avec une unité de Légion étrangère, pour la très controversée opération Turquoise, en plein génocide contre les Tutsis et son million de morts. Durant cette intervention en 1994, nous n’avons rien fait contre les génocidaires ; bien au contraire nous avons continué à les protéger et, de fait, à les soutenir en leur livrant notamment des armes. Parce que ces nazis étaient considérés comme des « alliés de la France », l’Elysée pouvait se permettre de mener cette politique désastreuse que les Français ignoraient et que les militaires taisaient. Cela m’a profondément heurté, le silence de mes camarades autant que la « responsabilité accablante » de l’entourage d’un président Mitterrand agonisant. Fallait-il le taire pour autant ?
Avec une autre unité de Légion, je suis parti l’année suivante à Sarajevo, en 1995, pour le dernier mandat de l’Onu, dont l’échec a justifié la fin de cette mission d’ « impuissance » (…) J’ai assisté aux massacres de Sebrenica, mon troisième génocide, alors que nous étions là-bas pour empêcher ça. Ma génération croyait au « plus jamais ça », mais j’ai réalisé à ce moment-là que le silence pouvait être aussi dévastateur que les armes.

Un militaire – ou même un ancien militaire - peut-il parler aussi librement ? Le sujet est extrêmement délicat car il conduit à pouvoir mettre en cause la pertinence et/ou la légitimité de la décision politique. Le regard critique ouvre la porte à l’interprétation et donc à l’insubordination. Comme le dit un vieil adage des armées « réfléchir c’est commencer à désobéir ». Dans la conduite de l’action, cela est impossible (et d'ailleurs, Ancel ne s'est pas exprimé publiquement quand il était engagé dans sa mission). En conséquence, la plupart préfèrent ne pas s’interroger sur la valeur d’un ordre reçu : ils l’exécuteront (et dans la marine, qui porte la dissuasion nucléaire, cette obéissance est un dogme : si le président décide une frappe nucléaire, elle sera exécutée sans état d’âme quand bien même la conséquence serait la destruction totale d’une ville ou d’un pays). La position de Guillaume Ancel est que, surtout dans la période actuelle où la guerre est redevenue un risque majeur, les militaires doivent désormais prendre part au débat démocratique. Il n’évoque pas la pleine participation à la vie politique, comme ce fut le cas au 19ème siècle quand les militaires étaient éligibles et que certains siégeaient en uniforme au Parlement, mais la prise de parole dans le débat public, qui lui semble nécessaire pour que le fait militaire soit publiquement discuté et non plus confisqué par quelques décideurs n'ayant jamais à rendre compte. En conclusion de l'ouvrage, Ancel, revenant à ses échanges en mai 2022 sur la terrasse des appartements du CEMA, exprime les attentes et les craintes qu'il ressent chez ses anciens camarades de Saint-Cyr, dont la guerre en Ukraine trouble les convictions et suscite une interrogation sur la « culture du silence », autre nom du « devoir de réserve » qui s’impose à tout militaire d’actif :

Je ressens maintenant l’inquiétude de mes camarades face à un avenir qu’ils estiment ne pas avoir assez bien préparé, tandis que la guerre en Ukraine ébranle jusqu’à leurs convictions les plus profondes. Le silence les habite encore, mais ils se demandent désormais si cet usage malencontreux, devenu une culture, n’est pas une profonde et dangereuse erreur.
Le débat est l’essence même de nos démocraties ; cependant mes camarades de Saint-Cyr, cette génération de chefs militaires qui s’est destinée à protéger notre société, s’en est de fait éloignée. Ils se demandaient pourquoi je témoignais, je me demandais pourquoi ils se taisaient, empêchant notre monde de s’emparer des questions militaires que la guerre en Ukraine fait maintenant déborder.

Cette interrogation sur le devoir de réserve est nécessaire et salutaire, car les militaires sont des observateurs et des acteurs avertis qui pourraient utilement contribuer au débat public, et dont le regard sur le monde se nourrit d'expériences qui sont parfois une traversée des apparences. Il reste à savoir si le spectacle médiatique est le meilleur support du débat public. Actuellement, les militaires échangent directement avec le politique, au niveau national et local, et s'efforcent de faire comprendre les contraintes et enjeux (ce qui n'est pas toujours évident...). A titre personnel, je ne suis pas du tout convaincu que la décision militaire se prête au débat médiatique, ne serait-ce que parce que ce débat - outre la confusion qu'il est susceptible d'engendrer - risquerait de dévoiler des intentions et/ou des informations trop sensibles (sur nos forces et faiblesses) pour être divulguées et partagées en dehors d'un cénacle.

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