Les Guerriers de l'Hiver de Olivier Norek

Les Guerriers de l'Hiver de Olivier Norek

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Romans historiques

Critiqué par Spirit, le 6 septembre 2024 (Ploudaniel/BRETAGNE, Inscrit le 1 février 2005, 64 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 301ème position).
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Simo, la mort blanche

Le dernière livraison d'Olivier Norek n'est pas un thriller mais un roman historique. Un roman sur un passage de l'histoire que l'on a voulu oublier. La guerre Fino-soviétique de 1939.
Ce roman nous raconte cette guerre ( qui en rappelle d'autres ) à travers les yeux d'un jeune paysan sniper dont les « performances » ne sont toujours pas dépassées.
C'est l'histoire de cette URSS toujours paranoïaque et avide de territoires, quand bien même il faudrait les voler à d'autres.
Olivier Norek nous donne à lire ces histoires dans l'Histoire. D'une plume extrêmement agréable, il nous décrit des personnages hauts en couleur et qu'habite l'amour de leur patrie. Avec un style simple mais pas simplissime il nous entraîne dans le froid extrême de la Finlande avec ses paysages que semblent avoir oublié les dieux. Mais les hommes sont là souffrant mais habités par leur patriotisme, luttant contre l'ours soviétique jusqu'à la dernière cartouche, utilisant leur cerveau pour casser l'avance de l'envahisseur.
Olivier Norek nous donne un livre qui nous prend dans ses fils et nous voilà catapultés au milieu de cette nature belle mais hostile, de ces hommes qui avec leur seul amour de leur pays parviennent à tenir tête à cet envahisseur.
C'est un roman qu'il faut lire : pour son style très agréable, son sujet dont on parle peu et pour lequel pourtant des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants sont morts. C'est une pierre de papier qui vient renforcer le mur de l'humanité. C'est un livre dont il est difficile de ce séparer et encore plus d'en choisir un autre pour son plaisir de lire. C'est un livre dont les pages se glissent dans notre cœur et notre cerveau, il n'est pas impossible que ce roman aille loin dans le monde littéraire et qu'il ait le succès qui lui revient.

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L’Histoire repasse les plats.

10 étoiles

Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 2 décembre 2024

La Finlande qui avait fait partie de la Suède depuis toujours et avait passé un siècle sous la souveraineté de la Russie, ne connaissait l’indépendance que depuis 22 ans. Pour son voisin, l’Ogre soviétique, c’est une situation qui avait assez duré ! Alors, en 1939 Staline a envahi la Finlande. Il était persuadé que « cette opération spéciale » serait l’affaire d’une quinzaine de jours. Mais contre toute attente la jeune Finlande a résisté avec une ténacité inouïe et la guerre a duré tout un hiver. Elle a fait plusieurs centaines de milliers de morts.

C’est encore une histoire de guerre mais elle est vraiment particulière. Ce livre est un roman. Pourtant, l’auteur nous dit « qu’aucun fait d’armes n’a été inventé, ni aucune anecdote ». Alors c’est une histoire de guerre racontée comme un roman. Ce qui est très particulier c’est la manière dont l’auteur met en valeur le côté humain de ses personnages : « c’était des braves paysans, c’était des hommes honnêtes. La guerre en a fait des assassins… ». Sous la plume d’Olivier Norek, ces soldats sont personnalisés et deviennent de véritables héros d’une tragédie.

Du côté de l’armée Rouge, Staline envoyait en première ligne les « sous-produits » de son empire : les Arméniens, Azéris, Biélorusses, Géorgiens, Kazakhs, Kirghizes, Roumains, Tadjiks, Ukrainiens, Uzbeks, Mongols et autres Sibériens… Plusieurs millions de malheureux envoyés de force pour tuer des paysans et des ouvriers dont ils ignoraient tout jusqu’à l’existence ! Et cette guerre tourne à la confusion totale de son armée. Les officiers russes qui avaient raté une offensive étaient traînés devant la troupe, les mains liées derrière le dos et exécutés d’une balle dans la nuque par « l’Observateur » envoyé par Staline ! Ah ! elle était belle la grande armée communiste !
En face d’eux, les Finlandais beaucoup moins nombreux, étaient animés par ce qu’ils appellent « le Sisu ». Le Sisu c’est l’âme de la Finlande « cette âme de feu et de glace » ; un mot qui pourrait se traduire par : courage, ténacité, résistance et encore bien d’autres vertus. Dans la jeune Finlande le patriotisme était porté au rang de religion et son armée, à un contre mille, a tenu tête à la gigantesque armée russe jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu soit accepté de part et d’autre.

Cette guerre est oubliée de tous. Les Russes n’en parlent pas dans leur manuel d’Histoire parce qu’ils n’en sont pas fiers et l’Occident préfère ne pas en parler car les pays « amis » avaient toujours promis une aide à la Finlande qui n’est jamais arrivée. Pourtant cette guerre a changé la face du monde : elle a montré à Hitler les faiblesses de l’armée russe, ce qui l’a décidé à lancer sa campagne de Russie en 42, avec les conséquences que l’on sait.

Ce livre est donc un roman, une histoire de guerre racontée comme un roman, avec des personnages authentiques qui pourtant, sont des personnages de roman. Les chapitres sont courts et conduisent le lecteur successivement sur le front finlandais dans l’immensité glacée de la Laponie, puis au Kremlin dans l’ombre du Petit Père des Peuples et dans les bureaux de son âme damnée Molotov, puis sur le front russe, puis chez les diplomates occidentaux, puis de nouveau sur le front finlandais au côté des soldats, pour qui c’est « la liberté ou la mort ».

J’ai trouvé que ce livre était magistral pour son côté historique ; il est palpitant, agréable à lire et très bien écrit. C’est le genre de livres qui vous captivent de bout en bout. En annexe il comporte des photos des principaux antagonistes, ce qui incite le lecteur à encore plus de compassion pour ce qu’ils ont enduré ; il y a aussi des plans des différentes opérations militaires ce qui aide à la compréhension. Et surtout, cette lecture vient bien à propos. L’histoire repasse les plats : on ne peut s’empêcher de penser à « l’opération spéciale » que Poutine mène actuellement contre l’Ukraine… Sauf qu’aujourd’hui on ignore quelles en seront les conséquences pour le monde !

une page d'histoire extraordinaire

10 étoiles

Critique de CHALOT (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans) - 20 octobre 2024

Les guerriers de l'hiver


Je ne suis pas un fan des livres de guerres, j'en ai très peu lu mais celui-ci m'a impressionné et même passionné.
Est-ce parce que j'aime l'histoire ? Peut être mais surtout parce que l'auteur sait magistralement attirer le lecteur et le « forcer » à lire d'une seule traite cette œuvre « magistrale ».
Ce roman s'appuie sur des faits et rien n'est inventé.
Qui aurait pu croire qu'un petit pays de moins de quatre millions d'habitants aurait pu résister à l'une des armées les plus puissantes du monde, l'armée soviétique.
Le 30 novembre 1939, Staline ordonne à ses troupes d'envahir la Finlande... Il lui suffit de monter une fausse agression venant de ce pays pour justifier son forfait.
En deux semaines, tout devait être fait..
La guerre va durer 98 jours et plus de 400 000 soldats soviétiques y perdront la vie.
Les finlandais qui défendent leur pays décident de s'engager et de répondre à l'appel du gouvernement en place.
En une seule journée, une unité finlandaise de soixante hommes avec leurs mitrailleuses tua plus de 2000 soldats ennemis.
Qui étaient ces vainqueurs d'un jour ?
«  Ils étaient hier simples fermiers, pères de famille, amis et maris. Aujourd'hui, ils devenaient tueurs de masse. »
Dans ce livre qui se lit comme un polar, le héros principal s'appelle Simo Häyhä, c'est un tireur d'élite qui à lui seul a tué plus de mille soldats ennemis.
Comment un simple cultivateur, chasseur en son temps devient rapidement un « sniper »redoutable que les « soviétiques » appellent la Mort Blanche ?
Pas parce qu'il aime tuer ? Ses nuits seront hantées par les fusillades et les morts !
Ces hommes possèdent une force considérable, le Sisu, âme de la Finlande qui leur donne du courage, de l'énergie et de la ténacité.
En face, l'armée soviétique est envoyée à l'abattoir , sans aucune préparation avec souvent, notamment au début, un équipement non adapté pour supporter des températures de moins 50 degrés.
Ils tombent dans les pièges tendus et s'ils reculent ou n'obéissent pas , il y a le commissaire politique qui est là pour faire massacrer le « mauvais élément ».
C'est une page d'histoire qui est oubliée par les états, les gouvernements de la Russie d'hier et d'aujourd'hui préfèrent se taire.
Quant aux gouvernements français et britanniques, ils ont fait de même oubliant que leurs prédécesseurs avaient promis à la Finlande des renforts.
Ces renforts n'étaient pas prévus. Les promesses non tenues ont conduit au prolongement de la guerre qui s'est soldé pas des pertes humaines supplémentaires en nombre.

C'est une histoire extraordinaire que celle de ce peuple qui se dresse contre l'envahisseur- qui n'a rien de socialiste- et une légende vivante, celle de ce tireur exceptionnel !

Jean-François Chalot

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