Poulet aux prunes de Marjane Satrapi
Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers
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La Mort du Tar
Marjane Satrapi est déjà connue pour sa série Persepolis. Dans « Poulet aux prunes », elle dénoue les fils des derniers jours d’un homme, Nasser Ali, ayant décidé de mourir. Nasser Ali est un musicien iranien, réputé pour être un des meilleurs joueurs de Tar (l’équivalent d’un Stradivarius) qui existent. Le Tar est sa raison de vivre et, là, il s’en retrouve privé lorsque son épouse, dans un accès de colère, le lui détruit. En vain il cherchera un Tar capable de produire cette musique qui le rendait heureux, cette musique naissant au plus profond de ses émotions. Sans elle, plus rien n’a de sens, ni le quotidien, ni la mémoire. Aveugle à l’affection de sa famille, dévalorisé par ses souvenirs, il perd le goût à tout, même à ce poulet aux prunes que faisait si bien sa mère et qui devient sable et regrets dans sa bouche.
Avec énormément de poésie, des dessins épurés et inventifs, Marjane Satrapi nous conduira dans le passé et le présent de cet homme dont le destin n’a été fait que de malentendus et d’échecs. D’un homme qui n’a jamais su apprivoiser l’amour. Pas de manichéisme, pas d’étalage d’idéaux sans substance. L’auteur dresse ici une sorte d’allégorie en deux tons, touchante, remplie de charme.
Haut en couleur malgré son noir et blanc, « Poulet aux prunes » est une splendide BD, sensible, simple et juste.
Les éditions
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Poulet aux prunes [Texte imprimé] Marjane Satrapi
de Satrapi, Marjane (Scénariste)
l'Association / Ciboulette (Paris).
ISBN : 9782844141590 ; 15,00 € ; 27/09/2004 ; 84 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (4)
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Est-ce ainsi que les hommes meurent?
Critique de DomPerro (, Inscrit le 4 juillet 2006, - ans) - 22 août 2013
Après plusieurs tentatives, Nasser Ali constate l'inévitable : Il ne ressent plus le plaisir de jouer de la musique. Sa tristesse est tellement grande qu'il en arrive à souhaiter sa propre mort.
Bien déterminé à se laisser mourir, Nasser Ali, revoit sa vie. Et le lecteur découvrira, chapitre après chapitre, les raisons qui se cachent derrière la profonde amertume de cet homme, père de famille, ayant été forcé de marier une professeure de mathématiques.
Excellent !
Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans) - 20 février 2012
En utilisant une narration atypique, pleine d’aller-retour entre le présent et le passé tout en nous annonçant le futur, Marjane Satrapi nous plonge dans une histoire sans suspense. Nous savons rapidement que Nasser Ali Khan va mourir, il va même se laisser mourir, une sorte de suicide passif. Ses jours sont comptés. Nous sommes à Téhéran, en 1958, et en une semaine tout sera réglé et terminé, les obsèques de Nasser ayant lieu au fameux cimetière Zahiroldoleh de Chémirane au nord de la capitale iranienne… en présence de tous ses amis.
Nasser Ali Khan est un grand musicien, un des derniers virtuoses du Tar. Il s’agit d’un instrument de musique à cordes que l’on pince pour en sortir une musique unique que l’on peut entendre en Iran ou dans quelques autres républiques d’Asie centrale. Or Nasser est à la recherche d’un nouveau Tar car on lui a cassé le sien…
Nasser est coincé entre une musique qui le dévore, une femme un peu trop matérialiste et pragmatique qui prend la musique pour une distraction qui disperse et ne fait pas vivre, des enfants qui empêchent de se concentrer… Mais tout cela n’explique pas le dégout de vivre qui le frappe soudainement.
Nous avons alors comme dans un grand ballet millimétré tous les personnages de la vie de Nasser qui viennent nous rendre visite à commencer par la famille qui n’est pas toujours très agréable…
Plus les pages passent et plus nous entrons dans la complexité de Nasser qui est un artiste torturé, un homme plein d’angoisses et de contradictions, qui traine sa misère sur la terre à la recherche d’un bonheur absolu qui semble lui échapper. Il faudra arriver à la fin de l’histoire pour comprendre comment tout ce drame s’est mis en place et on se dit alors que Marjane Satrapi est encore plus forte que ce que l’on croyait tant elle maitrise et distille avec soin son suspense que l’on pensait naïvement absent…
Le dessin de Marjane Satrapi, ce noir et blanc intense et pur, est pour moi un régal et cela donne à sa narration graphique à la fois une simplicité extraordinaire centrée sur le récit et seulement le récit, tout en offrant au lecteur de disposer ses couleurs selon son bon plaisir, agrémentant le récit de tout ce qu’elle aura seulement évoqué, provoqué, susurré… Un joyau de la bande dessinée que certains pourront lire ou relire avec plaisir en comprenant tout ce que cette grande dame de la bédé a apporté à un univers déjà riche…
Merci pour ce poulet aux prunes dont je reprendrais bien un petit morceau pour la route…
Complexe
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 24 août 2010
Nasser Ali Khan, le personnage principal, m’a paru d’emblée antipathique, difficile, mais en allant de plus en plus en profondeur dans le récit, on nous permet au moins de mieux le cerner. J’aime la façon d’aller couche par couche dans le passé, c’est comme éplucher un oignon.
Cette bande dessinée est une autre autofiction de l’auteure, Nasser serait son grand-oncle maternel. Aussi, une adaptation cinématographique est prévue pour 2011 et j’ai de grandes attentes.
L'amour dévastateur
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 10 septembre 2005
Une merveilleuse histoire, superbement illustrée par des dessins fins et élégants, baignant dans une ambiance Iranienne, et pleine d'humour.
Une vraie réussite !!
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Poulet aux prunes au cinéma | 3 | Shelton | 13 novembre 2011 @ 22:47 |