La vie et la mort ne sont pas toujours sérieuses

Dans ce petit recueil d’une vingtaine nouvelles plutôt courtes mais pas pour autant mièvres au contraire elles sont plutôt piquantes, parfois assaisonnées et toujours pleines de verve et de vigueur, j’ai retrouvé l’auteure que j’ai eu l’occasion de lire déjà dans deux autres ouvrages, notamment un autre recueil de nouvelles : « Les couleurs de la peur ». Dans ce nouveau recueil qu conduit le lecteur de textes évoquant la vie dans tous ses abus, toutes ses exubérances, toutes ses incongruités, tous ses hasards inattendus et même certaines fantasmagories, à la mort qui n’est pas forcément toujours triste. Même si elles évoquent souvent des situations douloureuses et même morbides, ces nouvelles sont souvent drôles, humoristiques et même parfois hilarantes. L’humour peut-être noir comme la drôlerie peut être grivoise ou égrillarde.

Le hasard qui fait souvent si bien les choses dans certains romans mal ficelés, construit chez Isabelle des situations particulièrement cocasses : une jeune femme soudain éprise en pleine pandémie du besoin de faire le bien, retrouve le prof qu’elle a tellement apprécié le jour où il li lui a fait découvrir la bienveillance dans la justice. Il lui donne une nouvelle leçon d’humilité en lui confiant son chien pour la balade du jour.

Certaines nouvelle sont un peu iconoclastes et pas très révérencieuses à l’endroit des religieux et particulièrement des religieuses, comme l’aventure de cette bonne sœur qui a perdu la mémoire mais retrouve son amoureux de jeunesse et le fils qu’elle croyait avoir perdu. Une forme d’irrévérence qui se confond dans le sarcasme drôle.

J’ai aussi bien apprécié cette nouvelle mettant en scène deux amoureux qui ne se sont jamais vus, comme ceux qui draguent sur les sites de rencontres fort en vogue actuellement, et ne font que correspondre par écrit. Les entremetteurs numériques n’ont rien inventé, Isabelle nous le prouve !

Il en va ainsi de la vingtaine de nouvelles qui composent ce recueil plein de gouaille, de sarcasme, d’humour plus ou moins noir qui masque souvent une critique acidulée de notre société manipulée par des robots nourris aux bons algorithmes créés par les petits génies de l’informatique à la solde des multi milliardaires qui construisent leur fortune sur le dos de notre candeur et de notre naïveté. Mais, leur créativité artificielle n’égalera jamais celle d’Isabelle qui sait inventer des histoires plus folles que leurs chimères codifiées. Ils n’égaleront jamais la finesse littéraire d’une auteure comme Isabelle, pas plus que sa verve et son allégresse qu’elle nourrit d’un vocabulaire très riche colorant joliment ses textes pour le plus grand bonheur de ses lecteurs.

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  Ainsi va la vie, ainsi va la mort

  de Fable, Isabelle
  MEO
  ISBN : 9782807004436 ; 16,00 € ; 07/05/2024 ; 132 p. ; Broché

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