Mon Maroc de Abdellah Taïa

Mon Maroc de Abdellah Taïa

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Pucksimberg, le 30 juin 2024 (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans)
La note : 7 étoiles
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Les souvenirs de jeunesse d'Abdellah Taïa

Abdellah Taïa, loin de son Maroc natal, ressent le manque de son pays. Lui reviennent en mémoire des membres de sa famille, des anecdotes bien ancrées dans le Maroc, les hammams … Dans de courts textes qui empruntent à la fois à la nouvelle et au récit autobiographique, Abdellah Taïa évoque la figure maternelle comme dans un grand nombre de ses romans, le plat du couscous dont elle est la reine, sa rencontre avec Starobinski, la vie pauvre qu’il a connue sans tomber dans le misérabilisme, les poubelles des Américains qui attiraient les jeunes marocains pensant y trouver des trésors, le cinéma qui est l’une des passions de l’écrivain, les autres membres de sa famille, des biscuits qu’il adore … Tous ces textes le relient à ce Maroc duquel il a voulu partir pour s’installer en France, le pays de la culture, mais son pays natal occupe grandement son esprit. Dans ce dernier, il vivait entouré par la chaleur humaine alors que c’est la solitude et l’indifférence qu’il trouve à Paris.

Ces textes permettent au lecteur d’en savoir un peu plus sur le Maroc, à la fois sur certaines coutumes, sur la nourriture, sur la façon de penser des habitants … En partant de l’individuel, sa jeunesse au Maroc, il rejoint le collectif. On imagine assez bien de nombreuses familles marocaines adopter ce mode de vie. En même temps, l’écrivain souhaitait dépeindre son Maroc comme le titre de l’ouvrage l’indique. Il immortalise ainsi des figures de sa famille, un oncle dans une nouvelle, une tante dans une autre comme s’il leur rendait hommage. Sa vie au Maroc éclipse à certains égards sa vie à Paris et c’est ce passé qu’il fige sur le papier avec une certaine tendresse. Le lecteur perçoit l’attachement de l’écrivain à ses figures qui ont construit le passé familial. Cette démarche rappelle celle de tous les auteurs qui s’adonnent à l’autobiographie. Ce point engendre des textes parfois inégaux. Si certaines personnes ont été importantes pour l’écrivain, le lecteur n’aura peut-être pas ce ressenti. Donc certains textes seront un peu moins captivants pour le lecteur que pour l’écrivain. Majoritairement, ces textes auront un intérêt et permettront de mieux comprendre une partie du Maroc et Abdellah Taïa.

L’écriture est toujours aussi agréable à lire. Abdellah Taïa sait parfaitement retranscrire des atmosphères et nous faire voyager. On a le sentiment de vivre avec lui tous ces épisodes. Je dois dire que la rencontre avec Starobinski m’a particulièrement intéressé, curieux de savoir comment elle s’était déroulée. Et l’auteur a étudié la littérature, donc il est toujours appréciable de lire parfois ses impressions comme lorsqu’il raconte l’importance qu’a eue Mohamed Choukri, l’auteur de « Le Pain nu ».

Cet ouvrage n’est peut-être pas celui que j’ai préféré de l’auteur mais il saura faire voyager le lecteur et voir de l’intérieur un être partagé entre son pays d’origine et son nouveau pays.

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Les éditions

  • Mon Maroc [Texte imprimé] Abdellah Taïa
    de Taïa, Abdellah
    Points / Points (Paris)
    ISBN : 9782757894989 ; 6,90 € ; 04/03/2022 ; 168 p. ; Poche
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