Et vous, savez-vous ce qu'il en est de l'amour de Jean-Paul Gavard-Perret, Sandrine Lefevre
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Théâtre et Poésie => Poésie
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Dialogue passionnel
Dans sa nouvelle collection « Poésie à 4 mains », Z4éditions, propose ce nouvel opus où la plume de Jean-Paul Gavard-Perret répond à celle de Sandrine Lefèvre dans un dialogue amoureux rédigé dans une poésie en prose passionnée et enflammée. Ainsi, nait ce dialogue entre deux amants éloignés de 700 km, l’un à Chambéry, l’autre près de la forêt de Brocéliande. On croirait lire les échanges entre deux jouvenceaux épris à distance comme sur les fameux réseaux dits sociaux. « … Et je me demande comment faisait-on lorsqu’il n’existait que le courrier postal… ». Sauf que leur langue n’a rien à voir avec celle des internautes actuels qui n’est plus qu’un langage primaire et simpliste alors que le leur se rapproche plus de celui de nos grands auteurs classiques. Sandrine met peut-être un peu plus de poésie dans son texte alors que Jean-Paul joue beaucoup sur les mots et les formules de style. : allitération, assonance, oxymore (Mont blanc noir), paradoxe, homonymie (il voit la mer de votre mère), jeux de mots (lire le dernier paragraphe de la page 70 qui n’est qu’une suite de jeux de mots).
Le dialogue commence par un jeu de séduction sous forme de joute verbale et progressivement dévie vers une séduction plus amoureuse où chacun provoque l’autre pour tester ses sentiments et l’amener à les dévoiler et enfin à les concrétiser par un rapprochement physique. « Je pourrai vous parler de pacte, de changer de jeu mais comment affronter vos démons et revêtir votre corps d’une âme pour laquelle je risque de tomber à genoux ? ». Le jeu devient de plus en plus passionnel, les désirs respectifs s’exacerbent, les corps sont affamés, l’amour pourrait être consommé. « Lorsque la lumière de l’écran s’allume et que je vous lis, revient le goût du présent. Je sens votre peau, votre visage, j’entends votre rire… ».
Ce texte débordant de sentiments et de sensualité et remplis de sous-entendus érotiques venus surtout de lui, « Celles qui se donnaient avec mérite, aiment désormais voir glisser votre main et éprouver la moiteur de votre chair… ». Elle, elle l’excite, le titille, l’accule dans ses sentiments pour qu’il dévoile son amour et son désir de plus en plus exacerbé. Ce dialogue est un long poème érotique raffiné, une déclaration d’amour sensuelle, une passion qui souffle sur les deux amants, les embrase et risque de les consumer comme toutes les passions trop violentes et souvent très éphémères. Cette histoire d’amour sonne tellement juste qu’on pourrait croire que les deux auteurs se confondent avec les deux amants. Sandrine pose la question, en forme de réponse peut-être, « Est-ce que l’écriture peut-être métaphore du désir ? ». La suite de cette citation pourrait être une forme de réponse que je laisse au lecteur le plaisir de découvrir.
La réponse pourrait aussi être dans les chansons, les films, les romans que les deux auteurs citent abondamment, comme ce vers d’une magnifique chanson chantée par Serge Reggiani : « Il suffirait de presque rien, » pour que la suite de ce vers devienne réalité : « Peut-être dix années de moins, Pour que je te dise "Je t'aime" ».
Quel poème ! Quelle écriture ! Quel amour !
Les éditions
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Et vous, savez-vous ce qu'il en est de l'amour
de Gavard-Perret, Jean-Paul Lefevre, Sandrine
Z4éditions / Poésie à 4 mains
ISBN : 9782381130705 ; 02/02/2024 ; 81 p. ; 148 x 210
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