L'éternité brûle de Laura Mucelli Klemm
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Théâtre et Poésie => Poésie
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Dans le deuil et la nostalgie
« Je suis fille d’étrangers, / étrangement lucide /avant que ne sonne le glas / qui glace le sang / … ». Ce glas qui a sonné est celui de la mère de Laura, fille orpheline de cette mère qui vient de quitter notre monde pour cette fameuse éternité où l’on voudrait pouvoir retrouver tous ceux qu’on a aimés et qui nous quittent en nous laissant, comme Laura, dans la douleur. Fille d’une famille italienne émigrée en France, elle pleure cette mère qu’elle vient de perdre dans un recueil de poèmes sensuels et charnels écrits au rythme des saisons. Elle soupire : « Tu es partie pour l’éternité / et il ne me este / que des soupirs ». Restée seule avec le père , elle se console avec cette présence rassurante. « A présent, je peux dormir / dans les bras de mon père / sans exode / ni regrets. / … ».
Mais la mère décédée laisse un vide, une absence cruelle et douloureuse. « C’est ton sang / qui coule dans mes veines, / tendre comme le limon. // Il me brise chaque jour, / ce long flux d’absence. / J’écris ton nom, Maman ». Le deuil est difficile, Laura ressent l’absence de sa mère à travers tout ce qu’elle a déjà vécu, le déjà long chemin qu’elle a parcouru avec sa mère. Un véritable amour fusionnel reliait la mère et la fille, cette mère que la fille ne veut pas laisser partir vers cette éternité possible. « Je ne veux pas te perdre, / je veux être par toi, / dans le doux quotidien. / Tu es mon âme, la beauté qui pleure en moi. / Et combien de temps, / de nature se gorge ».
Elle trouve dans l’amour qu’elle a éprouvé pour sa mère, la force de vaincre la mort, « Nos pâles reflets / vacillent dans la nuit / mais l’amour est dense, / plus pur que la mort ». « … / donne-moi la main, / éclaire encore mes yeux / car nous sommes l’amour ». L’amour est le nid de l’espoir qui reste au cœur de Laura pour surmonter son chagrin et croire en ailleurs avec sa mère. Ce deuil, c’est aussi l’occasion d’évoquer le passé, les racines, l’origine de la famille, là où est née la mère. « Je m’éveille, / dans le matin de porcelaine. / Il me este l’odeur du café, / et le sourire de ma mère, / tout ce temps qui nous précipitait / vers l’inexorable. / J’ai fait souvent ce chemin à rebours, / depuis votre dernier regard / jusqu’à la maison de l’enfance. L’aube est l’instant tangent ».
Le chagrin, la douleur, l’espoir, la foi en l’avenir, en l’après, tous ses sentiments se mêlent dans les vers et la tête de Laura mettant en cause sa foi en la vie. « Parfois je me demande si cette vie n’est pas une illusion mais je finis toujours par y croire. C’est la force de mon cœur qui transcende la mort et l’espoir / de te revoir ». Mais la fille gardera toujours le souvenir ineffaçables de sa mère au plus profond e sa mémoire où il restera à jusqu’à sa mort, jusqu’à l’éternité qui les réunira. « Tant que je te garderai / comme une éponge / absorbe le ciel, / je serai toujours ta fille / aux yeux d’or, l’éternité brûle ».
Ses vers respirent l’amour que Laura a voué à sa mère et qu’elle lui conservera par-delà le temps qui lui est imparti. Des vers pleins d’une douce musique comme un requiem pour accompagner la mère pour son long voyage vers l’autre monde. « Les larmes douces de l’automne / sur les sillons de mon amour, / nos âmes sont pleines, / rien ne manque à la piété ».
Les éditions
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L'éternité brûle
de Mucelli Klemm, Laura
Bleu d'encre
ISBN : 9782930725574 ; 27/10/2023 ; 110 p. ; 12 x 20
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