La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Papier mâché !
L'auteur est dramaturge et romancier, récemment couronné…. patati et patata…
Ce roman a l'odeur du théâtre, on dirait un drame antique se déroulant au cœur d'une Afrique ancestrale et non localisée.
Au soir d'une rude vie de conquérant, le roi Tsongor va marier sa fille Samilia à Kouame roi des terres du sel. Massaba, la capitale de son empire, bâtie sur les carnages et le sang se prépare à la fête. Mais survient également Sango Kerim, premier fiancé oublié de Samilia, il réapparaît.
La guerre est inévitable entre les fidèles des deux prétendants. Il est alors temps pour Tsongor de quitter cette vie ; Katalonga, ancien ennemi vaincu, devenu fidèle serviteur, tiendra la promesse faite à Tsongor de lui ôter la vie, moment venu.
A Souba, le plus jeune fils du roi échoit la mission de parcourir le continent pour y construire sept tombeaux, à l'image de ce que fut le vénéré et haïssable roi défunt......
Il s'agit d'un assez bon livre, mi-conte mi-drame antique revisité, mais que je n'ai pas vraiment aimé : tout y est trop carré, et trop prévisible !
Peut-être, entre 13 et 20 ans, aurais- je trouvé ce livre magnifique ! Trop tard pour savoir !
Cet ouvrage a reçu le prix Goncourt des lycéens en 2002.
Pour mémoire, les précédents livres couronnés étaient :
Shan Sa : « la joueuse de go »
Ahmadou Kourouma : « Allah n'est pas obligé »
Jean Marie Laclavetine : « Première ligne »
Luc Lang : « Mille six cents ventres »
Nancy Huston : « Instrument des ténèbres ».
Les éditions
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La mort du roi Tsongor [Texte imprimé], roman Laurent Gaudé
de Gaudé, Laurent
Actes Sud / Domaine français (Arles)
ISBN : 9782742739240 ; 16,20 € ; 20/08/2002 ; 205 p. ; Broché -
La mort du roi Tsongor [Texte imprimé], roman Laurent Gaudé
de Gaudé, Laurent
Actes Sud / Babel (Arles)
ISBN : 9782742752980 ; 3,58 € ; 29/12/2004 ; 204 p. ; Poche -
La mort du roi Tsongor [Texte imprimé], roman Laurent Gaudé
de Gaudé, Laurent
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253108610 ; 6,20 € ; 25/01/2006 ; 219 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (32)
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Une fresque antique et épique
Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 33 ans) - 30 octobre 2024
Guide-conférencier du côté de Dakar, le professeur Énée répond à notre enquête : « Un empire bâti sur la rage et le sang est aussi éphémère que le papillon. On craint bien plus le roi que son institution, et le tyran parti, le peuple a prestement repris son existence de tribus nomades. Il faut plus qu’une vie pour bâtir un État ! Imaginons alors qu’il était un bon roi, vénéré des sujets comme des camarades, il aura pu transmettre ce goût du massacre à ses propres enfants qui se seront battus pour partager l’empire selon leurs propres vues, ne laissant que poussière et en bouche un goût âcre. Notre Histoire est remplie de ces forces de cendres, des bastions de papier, empire d’allumettes qu’un petit craquement enflamme par la tête. Songez à Charlemagne, songez à Alexandre. Mais nous en savons peu, trop peu pour affirmer quelle est la vérité autour du roi Tsongor. Que devint son empire une fois le roi mort ? Seul pourrait le conter l’habile romancier. »
Que ces suppositions soient vraies ou alors fausses, une chose est certaine : ce hideux tombeau n’est rien qu’un cénotaphe sans idée du beau. La graine n’a jamais reposé dans la cosse.
C’est un petit roman tout à fait formidable. Son air d’antiquité et de récit épique m’a d’emblée transporté et laissé extatique.
Il a beau être fin, son effet est durable, car il est composé de scènes assez brèves qui démultiplient bien l’action qu’il nous raconte. Elle est dense en effet et porte dans ses fontes tout ce qu’il faut d’élan, tout ce qu’il faut de sève pour qu’on s’aille attacher aux nombreux personnages. Et l’on suit, haletant, leurs combats, leurs blessures, leurs peines, leurs chagrins, leurs vies, leurs aventures. Lors je me suis senti un peu de leur lignage en ce que leurs douleurs me concernaient aussi. Souba, plus qu’aucun autre, m’a touché au cœur, et Samilia itou à ses dernières heures. En somme j’étais pris au piège du récit. Je n’ai pas dévoré, j’ai savoureusement laissé traîner en bouche son arôme unique pour m’emplir le palais de notes nostalgiques par petites gorgées : j’ai lu exquisément.
Conte guerrier africain
Critique de Jordanévie (, Inscrite le 27 septembre 2022, 49 ans) - 1 avril 2024
On plonge dans l'histoire d'un roi, le Roi Tsongor, qui pense qu'avec sa mort le combat entre les deux soupirants de sa fille n'aura pas lieu. Énorme erreur et il l'a toujours su puisque lui-même est un ancien combattant assoiffé de sang et de pouvoir.
Belle morale qui ressort de ce conte : Il n'y a aucun vainqueur dans une guerre mais l'on n'y trouve que des pertes humaines.
Des cendres en héritage
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 25 août 2020
Mais quelques heures avant le début des festivités, arrive Sango Kerim, un enfant que Tsongor considérait comme son cinquième fils, qui revient des années après son départ demander la main de Samilia, muni d’une promesse écrite qu’elle lui avait faite enfant.
Aucune issue possible, seule sa propre mort pourrait éviter la guerre.
Aidé de son fidèle ami, et ancien ennemi Katabolonga, Tsongor va mourir sans rejoindre la terre des morts, assistant avec effroi à la destruction de tout ce qu’il avait bâti, la mort de ses enfants, et le sacrifice de Samilia, sa fille chérie.
Un roman toujours aussi dense, aussi passionnant que Le soleil des Scorta que j’ai lu quelques semaines auparavant.
J’ai retrouvé le thème de la transmission, de l’héritage. Le roi Tsongor, comme Luciano Mascalzone, le premier des Scorta, ont acquis leurs fortunes par les vols, les violences. Alors que le second décide de déshériter totalement ses enfants, pour leur donner la force, le courage d’avancer dans une vie qu’ils bâtiront, le roi pensait léguer une cité prospère, une renommée indestructible, lui que le père avait déshérité et qui avait quitté le pays avec pour toute richesse une vieille pièce d’argent rouillée.
"J’ai bâti cette cité... Elle était faite pour durer. qu’en reste-t-il maintenant ? De père en fils, rien que de la poussière et du mépris. J’ai échoué... J’ai été présomptueux… j’aurais dû ...les convoquer tous, à la veille de ma mort, et ordonner que l’on brûle Massaba sous leurs yeux. Qu’il ne reste plus rien… à ma mort, ils n’auraient eu qu’un petit tas de cendres en héritage. Et un appétit féroce."
Sans aucun intérêt
Critique de Capucin (Namur, Inscrit le 11 mars 2010, 55 ans) - 9 janvier 2018
L'oeil était dans la tombe et veillait sur Tsongor ...
Critique de Homo.Libris (Paris, Inscrit le 17 avril 2011, 58 ans) - 27 février 2014
A la limite de la mythologie et de l'épique, Gaudé construit une légende comme le faisaient autrefois les conteurs. La mort du roi Tsongo est un roman initiatique et un conte philosophique où l'on sent la plume habile du tragédien. Le ton du roman semble souvent proche du théâtre et pourtant la forme épouse parfaitement le conte des veillées d'autrefois. Une histoire solide servie par un style littéraire agréable et un vocabulaire riche et imagé. C'est plaisant de lire un Français aussi beau !
Bravo aussi aux Editions Actes Sud pour la qualité de la réalisation. Il est rassurant de voir que certains éditeurs prennent encore leur métier au sérieux !
excellent roman
Critique de Jaimeoupas (Saint gratien, Inscrite le 4 octobre 2010, 52 ans) - 26 février 2013
La plume de l'auteur nous transporte ailleurs, à une autre époque, dans une autre vie..
Drame antico-africain
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 2 novembre 2012
Pour reprendre certaines critiques, je dirai d'emblée qu'on ne dirait pas un drame antique, mais que c'est véritablement un drame antique avec en plus un message tout à fait contemporain.
Ce roman peut en effet apparaître un peu scolaire ou histoire pour grands enfants, mais il est difficile de le lâcher une fois qu'on est pris par le récit.
A lire certainement tant pour sa bonne qualité littéraire que pour l'histoire.
Un excellent Gaude
Critique de MEloVi (, Inscrite le 6 juillet 2011, 40 ans) - 5 septembre 2012
Nous sommes tout de suite accrochés à l'histoire et aux personnages principaux sans pour autant avoir des a priori négatifs sur l'un ou l'autre. Exercice difficile, magistralement réussi par Laurent Gaudé.
La guerre est décrite de façon à ne pas rebuter. On s'accroche aux descriptions et on s'intéresse également aux deux parties, avec leurs éléments particuliers et parfois magiques...
À découvrir sans attendre!
Remarquable
Critique de PPG (Strasbourg, Inscrit le 14 septembre 2008, 48 ans) - 11 novembre 2011
L'impression de rapidité des événements ou encore de l'isolement simpliste des personnages est à relativiser car la narration se veut surtout théâtrale, axant avant tout son intérêt dans l'expression des sentiments des protagonistes qu'à ancrer ceux-ci dans une "réalité" plausible ou historique. En somme, nous sont présentés des êtres humains dans toute leurs complexités, leurs tiraillements, finalement si proches des nôtres.
Ce livre apparaît comme une fable magique, poétique et hypnotisante.
Faire la guerre pour une femme , c'est la façon d'aimer des impuissants !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 6 décembre 2010
Comme le font justement remarquer Bolcho , Septularisen et Bmr et Mam ; nous sommes dans la Tragédie grecque .
Hélène , Pâris , Ménélas et Agamemnon retrouvent vie dans les corps de Samilia ,Kouame , Sango Kerim et le Roi Tsongor .
Un roman sur l'absurdité de la guerre , l'impuissance des hommes et leur vanité fatale.
Mais aussi , sur la Vie , la conquête et le désir ( d'une femme , d'un pays , de laisser une trace )
Le tout magnifiquement écrit ( comme d'habitude avec Laurent Gaudé )
Un excellent roman qu'il convient d'avoir lu .
un bon GAUDE
Critique de Thierry13 (, Inscrit le 3 août 2010, 53 ans) - 23 octobre 2010
Quelque part en Afrique, un héritage (gagné par des combats sanguinaires) laissé par un père à ses enfants part en fumée par péché d'orgueil.
A lire et à méditer car les vérités d' hier sont aussi celles d'aujourd'hui.
Mais qu’est ce donc que l’humanité ?
Critique de MEISATSUKI (, Inscrite le 2 octobre 2009, 48 ans) - 6 mai 2010
Pour ma part, j’ai trouvé le style de Laurent Gaudé magnifique. Les phrases sont courtes et donnent un ton résigné. Les points rapprochés viennent comme un tambour sombre et lourd égrainer les dernières secondes des condamnés. Un roman court mais chargé de réflexion, rassurez-vous, lisez jusqu’à la fin, la nature humaine a aussi du bon….
La guerre de Troie a bien eu lieu. Deux fois.
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 28 février 2010
Dans une Afrique imaginaire, à une époque imaginaire, Laurent Gaudé nous conte La mort du roi Tsongor, à la veille des épousailles de sa fille unique et préférée.
Car rien ne va plus au royaume de Massaba.
Un deuxième prétendant s'invite au mariage de la fille. Le roi meurt. Les deux prétendants vont s'entre-déchirer et livrer bataille au pied des murailles de la ville assiègée.
Bref, tout fout le camp et il y a quelque chose de pourri au royaume de Tsongor, un royaume bâti à force de conquêtes, d'ambitions, de batailles et donc de morts.
Trop de morts, qui pèsent maintenant lourdement sur le destin de chacun : aucun n'en sortira indemne.
Dans un style très théâtral, Laurent Gaudé fait preuve d'un étonnant syncrétisme mythologique rassemblant des bribes de tragédie grecque, de guerre de Troie, d'amazones, de jardins babyloniens et même d'une armée de soldats d'argile.
On retrouve dans cette épopée homérique la poussière des combats déjà soulevée dans les romans d'Ismail Kadaré.
On aurait aimé y retrouver le souffle qui animait l'abanais nationaliste.
On aurait aimé y retrouver un peu d'exotisme puisqu'on n'est finalement guère curieux de retrouver ici une autre Hélène ou d'autres Hector ou Achille sous les remparts de la ville : un air de déjà vu.
Tout cela est fort bien écrit mais on aurait aimé y trouver un supplément d'âme plus intime comme si Laurent Gaudé s'était livré à un exercice trop académique : rassemblez vos souvenirs de la classe de mythologie classique et racontez une belle histoire.
On aurait aimé que l'Afrique soit plus présente ou que l'humain et le fantastique s'invitent plus souvent comme dans ces troublants passages où l'âme en peine du Roi Tsongor qui attend son heure sur les berges du fleuve des morts, voit peu à peu "arriver" les combattants trucidés, puis ses sujets, et enfin ses fils eux-mêmes, ...
[...] - J'ai vu aujourd'hui une foule immense apparaître à mes yeux, reprit le mort. Ils sortaient de l'ombre et se sont dirigés, lentement, vers la barque du fleuve. C'étaient des guerriers hagards. J'ai observé leurs insignes ou ce qu'il en restait. J'ai regardé leurs visages. Mais je n'ai reconnu personne. Dis-moi, Katabolonga, qu'il s'agit d'une armée de pilleurs que les troupes de Massaba ont interceptés quelque part dans le royaume. Ou de guerriers inconnus qui sont venus mourir sous nos murailles sans que personne ne sache pourquoi. Dis-moi, Katabolonga, que cela n'est pas.
- Non, Tsongor, répondit Katabolonga. Ce n'est ni une horde de pilleurs ni une armée de mourants venus séchouer sur nos terres. Ce sont les morts de la prmeière bataille de Massaba. Tu as vu passer sous tes yeux les premiers écrochés de Souame et de Sango Kerim, mêlés les uns aux autres dans une pauvre colonne de révulsés.
- Alors la guerre est là et je n'ai rien empêché, dit Tsongor. Ma mort n'a servi à rien.
Du néant retourner au néant.
Critique de Grégoire M (Grenoble, Inscrit le 20 septembre 2009, 49 ans) - 11 février 2010
Et la destinée aura bien lieu, le clan Tsongor se déchirera, sa capitale livrée à une guerre sans fin, son royaume réduit à néant. De tous il ne restera plus que Souba…
Laurent recrée en Afrique un drame antique, où les personnages ne sont plus que des pantins gouvernés par leur destiné. Le drame implacable qui se noue, dans un récit d’une grande limpidité, vous tient d’un bout à l’autre du livre.
Tragédie en Afrique
Critique de Le pingouin (, Inscrit le 27 février 2009, 35 ans) - 11 juillet 2009
Mais la beauté du texte éclate tout d'abord de par le style incroyable, rythmé, dans lequel il a été écrit. Laurent Gaudé parvient à l'exploit d'écrire un roman de guerre dans une langue fine et délicate, construite de de très courtes phrases. Cette écriture particulière se reconnaît surtout dans les longues et sublimes tirades, sur un ton sérieux et dramatique, que tiennent à maintes reprises les protagonistes. Dans ces dialogues, on peut clairement reconnaître un dramaturge.
Personnellement, j'apprécie beaucoup l'ambiance tragique qui accompagne dans le roman. J'aime moins la fin, car je m'attendais à quelque chose de plus extraordinaire.
Histoire et raison...
Critique de Béa44 (Nantes, Inscrite le 31 octobre 2008, 59 ans) - 7 décembre 2008
"La Tragédie grecque" de J.de Romilly (ed.1970) retrace en partie la vie de Tsongor.
Je trouve que dans un autre registre "La Porte des Enfers" paru aux Actes-Sud, ce même auteur est plus à l'aise pour parler de l'histoire plus récente des années 1980 quelque part à Naples...
L'ILIADE DU XXIe SIECLE?
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 5 décembre 2008
L’auteur «pêche» ses thèmes du côté de l’histoire, de la mythologie grecque, des grandes tragédies, et des légendes anciennes. Ainsi la façon qu’a Tsongor de vouloir agrandir le royaume de son père ou d’assimiler les armées vaincues dans la sienne, n’est pas sans rappeler Alexandre le Grand, la ville de Massaba et ses murailles inexpugnables rappelle Troie, la lutte à mort entre deux armées pour une femme, rappelle l’Iliade d’HOMERE. D’autres grands auteurs de l’antiquité comme ESCHYLE, SOPHOCLE, ou encore SUETONE, affleurent dans certains passages (malédictions, vengeance, honneur, intervention des dieux, destin…), pas de doutes à avoir l’auteur connaît les grands classiques!..
Reste à dire un mot des personnages, qui bien que n’étant pas tous très fouillés psychologiquement (à l’exception peut-être de Tsongor, Saamilla et Souba), certains étant d’ailleurs à peine décrits, sont tous très attachants et on s’identifie rapidement à chacun d’eux.
Chaque lecteur peut aussi (re)trouver dans ce livre des réponses à certaines grandes questions philosophiques comme p. ex. : la sagesse, l’inutilité des guerres, la solitude, la vieillesse, le sens de la vie…
L’écriture de Laurent GAUDE d’une beauté, à la fois simple et fluide, mais puissante et suggestive, sans pareil aidant beaucoup à cela… Je tiens enfin à dire que, contrairement à de certaines autres critiques, je n’ai pas du tout situé l’action de ce livre en Afrique, mais plutôt en Grèce ou en Asie Mineure (Turquie, Perse?..) et que je n’ai pas du tout été «gêné» par le longues descriptions de scènes de bataille, qui, je trouve, passent très bien et ont toute leur place dans le déroulement de l’histoire et facilitent la compréhension de celle-ci.
Inutile de dire que j’ai beaucoup aimé ce livre et que j’en recommande la lecture au plus grand nombre!..
Prix Goncourt des Lycéens 2002.
Décalque réussi
Critique de Vda (, Inscrite le 11 janvier 2006, 49 ans) - 27 novembre 2008
Et c'est là que pèche le roman-conte moral théâtral de Gaudé, il adoucit sa fin d'une main tendue à la sacrifiée de la guerre, Samilia, affadissant du même coup son discours sur la violence inepte des conflits qu'on poursuit alors que leur cause même s'est dissipée dans l'oubli.
Le décalage entre la plaine de Massaba et les combats qu'elle accueille et le reste de l'empire, paisible, où le jeune Souba erre et construit des tombeaux destinés à rester vide, est particulièrement intéressant.
Le roman accède par moment à la résonance des textes antiques, notamment lors de discours de personnages, et pour cela mérite qu'on s'y penche avec attention.
Un effet de style m'a gênée. Tic d'écriture où abus de la forme elliptique, beaucoup de points ont la valeur d'une virgule, et hachent inutilement un texte que des phrases courtes rendent déjà très rythmé et emphatique.
Roman initiatique?
Critique de Paquerette01 (Chambly, Inscrite le 11 juillet 2008, 53 ans) - 10 octobre 2008
C'est une oeuvre originale, que j'ai aimée pour sa qualité d'écriture autant que pour les questions qu'elle soulève.
La fidélité prime-t-elle sur l'épanouissement personnel?
Faut-il s'acharner à tout prix pour faire valoir ses idées?
Faut-il privilégier l'honneur à la vie?
Fuir la guerre peut-il être légitime?
... Et encore beaucoup de questions qui nous effleurent tout au long de cette lecture aisée et agréable...
Absurdité de la guerre
Critique de Matthias1992 (, Inscrit le 27 août 2007, 32 ans) - 27 août 2007
Non sans un clin d'oeil malicieux à "L'iliade" (ici l'objet du conflit est également une femme), Laurent Gaudé développe le thème de la solitude (qui s'entrevoit par exemple dans le personnage de Tsongor) en évoquant l'oeuvre dramatique de Koltès. Mais, selon moi, la véritable force de ce livre riche en qualités, est de dénoncer l'absurdité de la guerre. Ainsi, vers la fin du récit, alors que Samilia s'est enfuie, voyant que les deux hommes qui la convoitaient abusaient d'elle, et qu'il ne reste de la cité du roi Tsongor plus qu'un amas de ruine, les guerriers restants continuent à se battre, par habitude, pour soulager un besoin quelconque. Gaudé déploie une langue flamboyante et tel Giraudoux il trouve dans des légendes anciennes une source pour expliquer des avatars actuels.
Malgré quelques longueurs, il s'agit d'un excellent roman, qui compile également plusieurs sujets de réflexion.
Puisqu'on ne peut l'obtenir, qu'elle meure !
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 28 juillet 2007
Mais ça ne changera rien, la guerre va éclater, durer, l’un après l’autre chaque protagoniste va mourir, tous, sauf deux : Samilia, qui de par sa propre indécision semble être la cause du malheur, et Souba, le plus jeune fils, chargé d’ériger sept tombeaux pour la dépouille du roi…
C’est une lecture apaisante, paradoxalement. On y côtoie pourtant de nombreuses scènes d’horreur, l’accomplissement de tragédies, de destins individuels stériles, mais dans une langue si simple et dépouillée qu’on a l’impression d’écouter. On est assis au coin du feu, et le conteur nous achemine doucement et lentement vers la fin de son histoire, moment à partir duquel il nous appartiendra de l’intégrer et d’en extraire le sens.
Pendant ces deux cent pages, on retient son souffle, on ne pense à rien d’autre, et c’est une respiration dont on a bien besoin.
Troie encore
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 2 août 2006
Cette guerre, au prétexte futile, c’est bien l’image éternelle de la guerre. Gaudé nous rappelle au passage que la femme en est « la part sacrifiée » et qu’il faudrait honorer le souvenir de nos « sœurs errantes ».
J'ai déjà lu ça quelque part
Critique de Alandalus (BORDEAUX, Inscrite le 1 juillet 2004, 67 ans) - 8 juin 2006
Je ne pouvais m'empêcher de penser à Hélène, Hector, Priam, même si l'histoire est différente ...
J'avais beaucoup aimé "Le soleil des Skorta" et ai été déçue par celui-ci.
Je lui donne donc 1 point pour la couverture qui n'est d'ailleurs pas du fait de l'auteur.
La quête de l'être humain
Critique de Mallaig (Montigny les Cormeilles, Inscrite le 17 janvier 2006, 48 ans) - 10 avril 2006
Il s'agit du récit d'une quête et de la transmission à ses proches. Que laisse-t-on aux siens après notre départ ?
A-t-on vraiment compris le sens de la vie ?
Ce petit bouquin laisse en suspens de nombreuses questions d'ordre philosophique et c'est ça qui en fait la richesse.
J'ai beaucoup aimé ce voyage avec Laurent Gaudé
où est l'intérêt?
Critique de Matru (cagnes sur mer, Inscrit le 27 mars 2006, 50 ans) - 27 mars 2006
Les personnages sont stéréotypés à souhait.
L'auteur a sûrement mal digéré sa lecture des tragédies antiques.
bref, arriver à la fin fut une délivrance.
La déchéance d’un peuple
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 5 mars 2006
La lecture de Patryck Froissart
Critique de FROISSART (St Paul, Inscrit le 20 février 2006, 77 ans) - 20 février 2006
Auteur : Laurent Gaudé
Editions Actes Sud, 2002
Vous avez aimé Salambô de Flaubert ? Vous avez été sensible à la poésie qui traverse le Désert de Le Clézio ? Vous vous souvenez du plaisir étrange que vous avez éprouvé en lisant L’exil et le Royaume de Camus, ou L’aleph de Borges ?
Si c’est le cas, lisez vite ce roman.
Vous y retrouverez un peu de tout ce qui précède, sur fond d’une guerre de Troie dont l’Hélène s’appelle Samilia, où Troie devient Massaba, où les armées en présence finissent par ne plus vraiment savoir pour quoi ni pour qui elles se battent, mais le font jusqu’à la mort du dernier combattant, sous les yeux de Samilia, impuissante car ne pouvant choisir, qui a rejoint le camp de Sango Kerim et qui, la nuit, sous sa tente, se donne à Kouame, le chef de l’armée ennemie :
« Je n’ai pas pu choisir, pensa-t-elle. Ou je me suis trompée. J’ai choisi le passé et l’obéissance. J’ai fait taire le désir que j’avais en moi. Et j’ai rejoint Sango Kerim, par fidélité. Mais la vie exigeait Kouame. Non. Ce n’est pas cela. Si j’avais choisi Kouame, le serais en train de pleurer sur Sango Kerim. Ce n’est pas cela. Il n’y a pas de choix possible. J’appartiens à deux hommes. Oui. Je suis aux deux. C’est mon châtiment. Il n’y a pas de bonheur pour moi. Je suis aux deux. Dand la fièvre et le déchirement. C’est cela. Je ne suis rien que cela. Une femme de guerre. Malgré moi. Qui ne fait naître que la haine et le combat. »
Tout commence quand le vieux roi Tsongor, après avoir passé sa vie à se forger un immense empire de bataille en bataille, de siège en siège, de massacre en massacre, enfin retiré, repu de sang et souhaitant finir sa vie paisiblement dans sa capitale, Massaba, accepte de se faire donner la mort par son fidèle compagnon, Katabolonga, à qui, lors d’un des derniers combats de sa longue entreprise de guerrier, il avait donné le droit de lui prendre la vie au moment même où ce dernier le voudrait.
Pourquoi se résigne-t-il à mourir ce jour-là ? Parce qu’il est incapable de choisir entre les deux prétendants à la main de Samilia.
Il meurt donc, sachant que la guerre commencera le lendemain, après avoir demandé à son plus jeune fils, Souba, de parcourir le royaume à la recherche des sept lieux les plus propices à la construction des sept tombeaux dont l’ensemble devra refléter ce que fut le grand roi Tsongor.
Epopée, long poème ésotérique, récit initiatique, tout cela se mêle ici dans une belle langue, traversée de réminiscences des mythes mélangés, à peine travestis, de diverses civilisations et des thèmes éternels de la tragédie.
Quel souffle! Quel grand plaisir esthétique !
Patryck Froissart, le 14 janvier 2006
L’humanité qui tâtonne
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 4 novembre 2005
épique
Critique de Printemps (, Inscrite le 30 avril 2005, 66 ans) - 10 août 2005
Un grand roman
Critique de Joehill (, Inscrit le 22 juin 2005, 46 ans) - 22 juin 2005
A la lecture de ce roman à l'écriture parfaite, on pense aux grandes épopées, aux tragédies de Sophocle, d'Eschyle, à la force des malédictions, aux haines implacables, à l'honneur, à la honte dont on finit par hériter malgré soi...
embarquement immédiat
Critique de Jemangeleslivres (, Inscrite le 25 mai 2004, 51 ans) - 28 mars 2005
Eternelle bêtise humaine
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 9 décembre 2004
J'avais également repris ces termes pour une critique faite sur un autre site.
Oui, on dirait du théâtre, un grand drame magistral, avec beaucoup d'effets, des personnages qui prennent toute la place, un scénario douloureux, des actes irréversibles. C'est une véritable tragédie, un conte sanglant pour adultes.
Léonce Laplanche dit que c'est trop prévisible pour lui, je comprends, mais cet aspect de l'histoire ne m'a pas dérangée. Une manière pour l'auteur de nous montrer que oui, tout cela est prévisible et donc évitable, or rien à faire, l'homme continue encore et toujours à s'enfoncer dans la guerre. Les conflits actuels et/ou latents en Afrique prouvent, si besoin en était, que ce genre de rivalité ethnique est loin d'avoir disparu. Est-ce que l'homme est incapable de tirer l'enseignement nécessaire de ses ancêtres, de ces histoires qu'on se raconte au coin du feu, de ces luttes qui jalonnent l'histoire et dont on ne retient aucune leçon? Le récit de laurent Gaudé est tellement réaliste qu'on l'identifie rapidement à du réel, ça se passe vraiment comme ça, pense-t-on. Cela peut parfois alourdir le texte, notamment avec les longues descriptions de combat, c'est une épopée, tout y est. En particulier l'amertume, qui nous pousse à nous interroger sur l’absurdité des stratégies de guerre.
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