Le palais des miroirs de Amitav Ghosh
( The glass palace)
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique , Littérature => Anglophone
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Une saga familliale sur le sous continent Indien
Voici une foisonnante saga familiale qui s'étend sur 3 générations.
L'histoire commence en Birmanie en 1885 avec la chute du royaume de Birmanie, conquis par les Britanniques. Rakjmar, un jeune indien orphelin assistera à ce moment historique. Lors du pillage du palais par la population, il rencontre Dolly, une fillette dont il tombe fou amoureux.
Il décide alors de devenir riche et de l'épouser. C'est son histoire et celle de sa descendance que nous raconte brillamment Amitav Gosh.
A travers cette histoire d'une famille, ballotée d'une guerre à l'autre et d'un pays à l'autre, l'auteur nous fait parcourir un siècle de l'histoire du sous-continent indien.
Peuplé de personnages attachants, drôles, émouvants, et bien souvent emblématiques de leur époque, le Palais des miroirs est animé d'un vrai souffle romanesque. Si on ajoute que le style est très agréable on obtient un roman qui est un vrai régal.
Les éditions
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Le palais des miroirs [Texte imprimé], roman Amitav Ghosh trad. de l'anglais par Christiane Besse
de Ghosh, Amitav Besse, Christiane (Traducteur)
Seuil
ISBN : 9782020386685 ; 2,98 € ; 27/03/2002 ; 563 p. ; Broché -
Le palais des miroirs [Texte imprimé], roman Amitav Ghosh trad. de l'anglais par (Inde) Christiane Besse
de Ghosh, Amitav Besse, Christiane (Traducteur)
Seuil / Points (Paris)
ISBN : 9782020669597 ; 4,14 € ; 18/06/2004 ; 656 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (5)
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Saga indienne entre Birmanie, Malaisie et Inde
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 3 août 2022
»Le regard de Rajkumar se posa sur une fille, une des servantes de la reine. Elle était grande et frêle, sa peau exactement de la même couleur que la fine poudre de thanaka sur son visage. Elle avait d’immenses yeux noirs, un visage d’une parfaite symétrie. Elle était de loin la plus belle créature qu’il ait jamais vue, d’une beauté dépassant l’imagination. Rajkumar avala sa salive pour s’éclaircir la gorge qu’il avait soudain gonflée et sèche. Elle se retrouvait dans le coin le plus reculé de la pièce avec un groupe d’autres filles. Il entreprit de s’approcher d’elle en se glissant le long du mur.
C’était visiblement une suivante, âgée de neuf ou dix ans peut-être : la petite fille couverte de bijoux à côté d’elle était sans aucun doute une princesse. »
Ca va être en fait le pitch de cette saga : la quête de Rajkumar, les retrouvailles avec Dolly et la suite. En un maelström complexe mais maîtrisé d’évènements réels ayant affecté ces pays du continent indien et de l’Asie du Sud-Est, peu connus du monde francophone, Amitav Ghosh parvient à lier les péripéties de la vie de Rajkumar avec les soubresauts des évènements politiques ayant conduit à la décolonisation de l’empire britannique.
C’est que le Rajkumar en question va s’avérer particulièrement déterminé et entreprenant. Un destin, hors norme pour un orphelin, l’attend.
On en sort mieux informé sur les évènements qui ont façonné le visage actuel de la Birmanie et du sous-continent indien dans son ensemble et les déconfitures de l’empire colonial anglais. Il fallait bien un Indien pour nous informer de tout cela : Amitav Ghosh.
Autant en emporte la mousson
Critique de Poignant (Poitiers, Inscrit le 2 août 2010, 58 ans) - 20 février 2011
Cette furtive rencontre est le point de départ d'une saga familiale qui vous mènera de la cour du roi Birman en exil en Inde occidentale, à la Birmanie moderne oppressée par la dictature.
Sur trois générations, des personnages riches et à la forte personnalité vont naitre, s'aimer et mourir, avec pour arrière plan l'empire britannique en déclin, la montée du nationalisme, la seconde guerre mondiale et son chaos.
L'écriture d'Amitav Ghosh, auteur indien à succès, est simple, fluide mais de qualité. Ce roman à la forme classique est un agréable voyage dans un univers exotique, qui nous fait mieux connaître l'histoire de cette région du monde, aujourd'hui en pleine mutation.
A lire pour passer un bon moment.
Un très beau roman.
Critique de Rouchka1344 (, Inscrite le 31 août 2009, 34 ans) - 25 mai 2010
La façon dont il raconte l'histoire de l'Inde, son pays et celui de ses ancêtres, est émouvante et empreinte de tristesse. Son écriture fluide est très agréable à lire.
J'ai beaucoup aimé cette façon de voir les enfants des enfants grandir pour jouer leur part dans les évènements qui bouleversèrent l'Inde mais aussi la Malaisie et la Birmanie. On a l'impression de les connaitre et on est triste quand on les quitte.
Ce qu'à dit Tanneguy est parfaitement vrai: en plus d'être un beau roman, "Le palais des miroirs" a un intérêt historique très important. J'en ai plus appris avec ce livre qu'à tous les cours d'histoire au lycée.
Le début est peut être un peu long et monotone, mais persévérez si jamais l'envie vous prend de lâcher, car ce roman vaut vraiment le coup!
Intérêt historique
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 21 novembre 2006
L'état d'esprit des militaires indiens incorporés dans l'armée des Indes est assez finement analysée, et de façon équilibrée, semble-t-il.
Pour moi cela explique la cotation que je propose.
La lecture de Patryck Froissart
Critique de FROISSART (St Paul, Inscrit le 20 février 2006, 77 ans) - 8 août 2006
Auteur : Amitav Ghosh
Editeur : Le Seuil, mars 2002
Titre original : The Glass Palace
Traduit de l’anglais de l’Inde par Christianne Besse
660 pages
ISBN : 2020669595
Rajkumar, orphelin d’origine indienne, travaillant à l’âge de douze ans comme « homme » à tout faire sur un sampan cabotant de la Birmanie au Bengale, arrive en 1885, après avoir remonté tout le fleuve Irrawaddy, à Mandalay, en Birmanie, où réside, dans le Palais des Miroirs, le roi de Birmanie, Thebaw, avec sa famille et sa cour.
Au même moment, les Anglais décident de s’emparer de ce pays à l’agriculture riche et prospère.
L’invasion est brutale et rapide. Les troupes britanniques atteignent bientôt la citadelle et déposent le souverain à qui ils donnent deux jours pour préparer son départ pour l’exil, laissant la populace s’introduire dans le palais et en piller toutes les richesses.
Porté par le mouvement, Rajkumar est fasciné, au hasard d’un couloir, par le visage d’une des petites suivantes de la reine, une fillette de 8 ans, Dolly, qu’il se promet de retrouver lorsqu’il sera devenu un homme riche.
Amitav Ghosh, sur la trame simple de cette rencontre et de cette annonce, tisse la saga dense, riche, foisonnante, des membres de trois familles aux destinées qui s’imbriquent les unes dans les autres, qui se maillent et se démaillent sur quatre générations, connaissant fortune et infortunes, dans une suite régulière d’accords et de désaccords.
Toutes ces vies, profondément, cruellement humaines, sont jalonnées de joies et de drames, de rires et de pleurs, d’amour et de haine, et s’incarnent en des personnages toujours attachants, émouvants, pitoyables, de qui tout lecteur, en dépit de la distance culturelle, se sent intensément proche.
Tout au cours du roman s’opposent la volonté de l’individu de contrôler, de maîtriser, de bâtir son destin, et le flot impétueux, dévastateur, démolisseur, de l’Histoire de ce 20e siècle qui, de guerre en guerre, de révolution en dictature, aura séparé, ballotté, emporté, broyé, noyé les hommes et les femmes de cette région du monde (Inde, Birmanie, Malaisie) dans des conflits sanglants imposés par les puissances coloniales, et dans des luttes idéologiques importées et marquées des plus horribles atrocités.
Racisme colonial, exploitation servile, engagements, trahisons, sont portés par une écriture caractérisée par la recherche du détail géographique, de la réalité historique, du juste trait social, et par un rythme narratif savamment entretenu, qui ménage habilement le suspens en alternant les épisodes de la vie de chacun des personnages et en dosant de façon magistrale les situations paisibles, les journées emplies de lenteur et de langueur, et les situations dramatiques violentes où l’action se précipite.
Humaniste, sociologique, très politique, le roman pose en passant toutes les questions essentielles sur les significations des événements qui ont fait du vingtième siècle ce qu’il a été : le siècle du désordre, de l’incohérence et de l’animalité de l’homme.
Patryck Froissart, à Quatre Bornes, le 7 août 2006
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