Les Aurores montréales de Monique Proulx
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Nouvelles
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Coup de coeur !
Recueil de 27 nouvelles, les Aurores Montréales nous décrit Montréal à travers la multiplicité de ses habitants. L'écriture est brillante, bluffante, les dénouements souvent inattendus, le ton général impressionnant. Je savais que j'allais aimer Monique Proulx à travers toutes les critiques que j'ai pu en lire, je ne m'attendais pas pour autant à prendre cette claque au visage. C'est excellent !
Ma nouvelle préférée c'est Rouge et blanc, qui est une lettre qu'une jeune femme inuit adresse dans l'absolu à la déesse Aattaentsic, au sortir d'une tentative de suicide. 3 pages et demie, qui disent tellement de choses de plus que les mots. Par exemple :
"Je veux nous voir comme ils nous voient. Je veux mettre leurs yeux froids dans mes yeux pour regarder ce que nous sommes devenus, sans ciller et sans m'effondrer. [ ...] Je veux voir avec leurs yeux comment ils arrivent à nous condamner au lieu de nous plaindre."
Peut-être aussi Fucking bourgeois. Parce qu'elle est remplie d'élégance et de raffinement, et injuste dans son final. Toutes ces évocations gastronomiques m'ont donné l'eau à la bouche, c'est puissamment évocateur.
Sans oublier Madame Bovary, qui est très forte, très caustique.
Bref, toutes ces nouvelles sont passionnantes, actuelles, fines, et Monique Proulx vient d'entrer dans mon panthéon. A lire !!
Les éditions
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Les Aurores Montréales de Monique Désy-Proulx
de Proulx, Monique
Boréal / Compact
ISBN : 9782890528741 ; 11,00 € ; 30/09/1998 ; 238 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (5)
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Mille visages
Critique de Steph-9 (, Inscrite le 15 juin 2009, 34 ans) - 15 mars 2010
Portraits justes
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 18 décembre 2007
C’est si vrai. Des nouvelles sur Montréal, mais on y retrouve des thèmes universels : la perte de l’innocence, l’immigration, la pauvreté, le désespoir, le manque d’amour et la peur de la mort.
Une lecture dont on en ressort secoué. Oui, à lire!
Une découverte.
Critique de Eireann 32 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 77 ans) - 27 février 2005
A noter, cette trouvaille qui est pleine d'humour dans "Français, françaises" les éditions Galligrasseuil".
Nouvelles d'ici
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 8 février 2005
Quel talent pour distiller l’essence de Montréal. Le regard qu’elle porte est juste et exprime toute la complexité de cette ville, mosaïque culturelle, grande dame sale, ambivalente, généreuse et festive, que je croyais pourtant insaisissable. Ce n’est certainement pas un recueil carte postale. L’auteure utilise la métropole comme toile de fond, mais ce sont les personnages, infiniment humains dans leurs faiblesses, qui rendent l’ensemble si bouleversant d’authenticité. J’ai adoré.
Montréal à la carte
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 2 décembre 2004
Ce recueil de nouvelles récupère toutes les icônes qui nous identifient : le métro, le cimetière de Côte-des-Neiges, la rue Sainte-Catherine au coin de St-Laurent qui rassemble tous les paumés dans des bars cheap (mal famés) et dans les bouis-bouis qui vendent de la pizza à la pointe. L'auteure ne présente pas seulement les lieux qui nous réunissent comme le stade olympique ou les magasins comme Canadian Tire (on y vend pneus, plantes, peintures, vaisselle, vélos, baskets...), elle brosse aussi le tableau des relations que nous entretenons entre les différents groupes. À ce chapître, elle dresse la liste des craintes qui habitent les Montréalais. Finalement est-ce la neige qui pourrait nous rassembler? Ce serait bien si c'étaient les aurores boréales, mais elles sont invisibles à cause de l'éclairage de la ville. C'est l'essence humaine qui pourra tenir ensemble italiens, grecs, arabes, asiatiques, juifs, noirs, gens qui quittent la campagne, gens de souche, autochtones (presque absents de la ville), strip-teaseuses roumaines que le gouvernement fait venir au Canada aux frais des contribuables. Un vrai zoo humain où chacun tente de s'apprivoiser en se tapochant (tapoter pris dans un sens ironique) assez souvent, surtout quand les gangs parcourent les rues en quête de clients pour vendre leur came.
Ceux qui désirent visiter Montréal pour la première fois, ce recueil de nouvelles bat le Guide Michelin ou les oeuvres de Michel Tremblay qui nous promènent dans son quartier ouvrier, devenu aujourd'hui le quartier des parvenus de la culture, et dans les bars fréquentés par ceux qui ont des orientations sexuelles inverties. Et l'écriture de Monique Proulx a du chien à l'intérieur des normes linguistiques.
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