Le long chagrin de mes jardins de ville de Michel Joiret

Le long chagrin de mes jardins de ville de Michel Joiret

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par Débézed, le 15 juin 2023 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 8 étoiles
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Les jardins de Bruxelles

Encore un poète de Le Coudrier que j’ai connu comme romancier, j’ai en effet lu deux romans de Michel Joiret édités chez M.E.O. : « Stella Maris » et « Les larmes de Vesta » et c’est toujours avec le même plaisir et la même curiosité que j’ai découvert cet auteur et son talent de poète. Il consacre ce présent recueil à une sorte de pèlerinage dans Bruxelles pour parcourir les différents parcs de la ville. Comme j’en ai parcouru certains le jour précédent mon passage à la Foire du livre où j’ai trouvé le présent recueil. Celui-ci semble donc avoir été écrit pour moi, même si je ne connais que quelques-uns des parcs de Bruxelles visités par l’auteur.

Dans des vers courts, parfois très courts, un seul mot, construits avec des mots colorés, chatoyants, sonores et même capiteux, Michel Joiret livre un texte empreint de nostalgie, il semble ne pas approuver les aménagements réalisés dans certains parcs qui nourrissent cette nostalgie de ses balades enfantines. « Rigoles éphémères où / Versent nos poudres / Noires // Se peut-il que // Les larmes des morts / Saturent le / Chagrin // … ». Cette nostalgie contraste avec la fantaisie presque exubérante du texte, la couleur des mots et des fleurs, la musique des vers que l’auteur met dans ce véritable jardin des mots. « Comte Jean Egmont, / vous souvenez-vous // Lorsque vous passiez un si long / Temps avec / Dieu sait quel maître mort // Qui nous intimait l’ordre de naître / / et de vieillir // Avec le sac à dos de / Notre imaginaire ».

Dans son jardin de mots, Michel Joiret a fait couler de l’eau vive que lui donne la Vivonne, a étalé des plages de clarté où tintent des clochettes et disposé quelques accessoires : un arrosoir à thé, un bonnet de novembre et toute une brassée de fleurs et de plantes qui meublent les jardins comme le recueil de Michel. Il y a aussi une « Place affectée à d’invisibles / Rois /… » qui ont laissé suffisamment d’espace pour que d’énormes chats puissent ronronner en toute quiétude sous le regard ébahi des touristes dont je fus l’espace de quelques heures avant de partir à la quête aux poèmes.

Michel commence souvent ses vers par "Comme..." pour introduire une des comparaisons dont il use abondamment pour donner plus de relief, plus de couleur et surtout plus de vie à ses poèmes. J’ai bien aimé ce texte chantant et chatoyant même s‘il évoque un certain chagrin, un chagrin long comme une promenade entre tous es parcs et jardins bruxellois. Je sais que de belles promenades m’attendent encore dans des coins de la ville que je n’ai pas encore explorés, si les aménageurs et urbanistes qui ont tellement déçu l’auteur ne font pas de nouveaux massacres. Michel aime sa ville et ses jardins, nul ne pourrait le nier après la lecture de ce recueil.

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