Les Dangers de fumer au lit de Mariana Enriquez

Les Dangers de fumer au lit de Mariana Enriquez

Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine , Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Septularisen, le 8 novembre 2024 (Inscrit le 7 août 2004, - ans)
La note : 2 étoiles
Visites : 273 

«C’est fou, c’est noir, c’est sublime.», C’EST… NUL!.. (1)

L’écrivaine argentine Mariana ENRIQUEZ (*1973) passe pour être la nouvelle «star» du livre d’horreur, et le livre de nouvelles «Les dangers de fumer au lit» pour son chef d’œuvre. Mais qu’est-ce qu’il y a donc dans ce livre dont tout le monde s’accorde à dire que c’est la nouvelle référence du livre «qui fait peur»…

Et bien, il y a douze nouvelles, ayant très souvent avec des jeunes filles et des jeunes femmes comme héroïnes, qui sont toutefois assez classiques dans leur déroulé. On commence par une situation somme toute classique, qui va par la suite doucement «déraper» dans l’anormal pour ne pas dire le fantastique et … L’Horreur!

Quelques exemples :
Une petite fille déterre des os de sa sœur dans un jardin, le fantôme de celle-ci se met dès lors à la hanter…
Une jeune femme développe des fantasmes sexuels autour des bruits du battement du cœur d'un homme cardiaque…
Deux jeunes filles fans inconditionnelles d’une rockstar qui s’est suicidée récemment, déterrent son cadavre pour le manger…
Un jeune vidéaste amateur est appelé par la mère d’une jeune fille pour filmer sa fille lorsqu’elle est possédée…
Une bande de jeunes adolescentes se réunit chez l'une d'elles, pour «pratiquer» le Ouija, jusqu'au moment où l'une d'elles commence à avoir des visions...

Que dire sur ce livre? Et bien que je n’ai pas eu «peur», mais alors pas le début du commencement d’une seconde! Ce sont simplement quelques nouvelles, certes «bien torchées», mais sans absolument rien de plus. L’horreur qui est censée nous faire peur est à peine suggérée (quand pas absente du tout…), le tout est trop classique et trop fade pour vraiment surprendre le lecteur. Et surtout, problème on n'y croit pas une seule seconde! Dans la nouvelle «La vierge des tuffières», p. ex. on suit un groupe de jeunes filles de 16-17 ans, dont le seul intérêt dans la vie, pour ne pas dire la seule obsession dans la vie, c’est de… «baiser»? Allons Mme. ENRIQUEZ, allons… De plus les dialogues entre les filles sont tellement débiles que pendant un moment j'ai cru que j'étais en train de lire un roman de la collection «Harlequin» des années 80…

Que dire de plus? Si il y a bien un «phénomène» que je n’ai jamais compris, c’est celui des livres dont tout le monde «chante les louanges» et qu’à la lecture, toi tu trouves mauvais, mais alors vraiment très mauvais! Et bien en voilà un! En lisant les commentaires plus que dithyrambiques un peu partout sur le net, je me suis dit : «Est-t-il possible que nous n'ayons pas lu le même livre»? Les critiques littéraires qui l’encensent, l’ont-t-il vraiment lu? Les lecteurs ont-ils de la me*de dans les yeux? Le «niveau» des critiques littéraires et des lecteurs est-il vraiment tombé si bas?
Je ne comprends pas p.ex. comment une grande journaliste comme Mme. Leila GUERRIERO (*1967) (2) peut dire au sujet de ce livre : «La terreur, dans les nouvelles de Mariana Enriquez, se glisse comme un souffle d'eau noire sur des carreaux au soleil. Comme quelque chose d'impossible qui pourtant pourrait nous arriver.» J’ai juste envie de lui répondre : «Mais quelle terreur»?..

Qu’est-ce que je n’ai pas aimé dans ce livre? La liste est longue, très longue, trop longue! Commençons déjà par le style d’écriture qui, si il n’est pas inexistant, est insignifiant, puisque c’est vraiment très mal écrit et d’une platitude, d’une banalité confondante! Je comprends que c’est le premier livre de nouvelles de l’auteur argentine, mais de là à avoir l’écriture du niveau d’un journal d’adolescence, il y a quand même un pas!..
Ensuite, les personnages sont à peine évoqués, mal écrits, mal développés, sans aucune description physique, sans aucune profondeur psychologique, parfois il n’ont même pas de nom! Les nouvelles ne sont pas intéressantes, elles n’ont ni queue, ni tête, et presque jamais de fin concrète… Je n’ai rien contre les fins ouvertes, que du contraire, mais de là à en faire son «fonds de commerce», il ne faut quand même pas abuser...
Et surtout, surtout, elles ne font pas peur, pas un seul instant, rien à faire, au contraire c’est vraiment très mauvais! Franchement, vous voulez vraiment avoir «peur» en lisant un livre ? Et bien lisez Graham MASTERTON (*1946), (3) et vous verrez la différence!

Qu’est-ce que j’ai aimé dans ce livre: La nouvelle «Les petits revenants», et… Et c’est tout! C’est la seule qui «ressort» un peu, la seule qui «surnage» un peu, parmi toutes les autres… Sans doute parce-qu'elle est beaucoup plus longue que les autres, et que donc pour une fois elle bien développée et les personnages bien décrits et bien définis... Et encore, je suis très indulgent parce-que la fin est complètement (comme dans toutes les autres nouvelles, d'ailleurs...) «plantée»! J'ai quand même un bémol, c'est la ressemblance un peu trop forte pour être une simple coïncidence, avec le film «Les revenants» (2004), du français Robin CAMPILLO (*1962), et de la sérié télévisée qui en a été tirée en 2012... Donc, qui s'est inspiré de qui? L'auteur de ces lignes, angoissé, se pose la question...

Est-ce que je conseille la lecture de ce livre? NON! Surtout pas! On l’aura compris!.. C’est vraiment, mais vraiment une bouse! Une daube! Une vaste fumisterie! Franchement? Ça fait longtemps que je n’avais pas «reçu» une coloscopie littéraire comme celle-ci! Je finis atterré, abasourdi, j'ai vraiment l’impression de m’être fait avoir, mais alors dans les «grandes largeurs», par ce livre et sa réputation complètement surfaite! Ne vous faites pas «avoir» à votre tour, passez allégrement votre chemin… Quant à moi, là, là, je vais passer quelques jours à soigner les saignements de la rétine de mes yeux, sans doute lisant un livre de poésie de Paul CELAN (1920 – 1970) (4)…

(1). : Le titre de cette recension est tiré d’un commentaire, repris en jaquette, sur le livre de l’écrivaine belge Adeline DIEUDONNÉ (*1978), ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vauteur/41918
(2). : Cf. : Ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/61434
(3). : Cf. : Ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vauteur/830
(4). : Cf. : Ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vauteur/4564

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