Lâchons les chiens de Brady Udall
( Letting loose the hounds)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Nouvelles
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Braves bêtes !
Brady Udall est né en 1971 en Arizona, et enseigne la littérature dans une université du Middle West.
On l'a déjà présenté comme le petit frère de Russell Banks.
Voici un recueil de onze nouvelles, la première donnant son titre à l'ouvrage.
Ces nouvelles nous parlent de petits bouts de vies ordinaires, dans des bleds de l'Utah ou de l'Arizona. Des existences généralement délaissées, des personnages seuls ou frustrés, ou trahis par la vie : indiens, petits blancs, derniers cow-boys, vieux fous, jeunes campagnards.
Pas de femmes ou presque, elles sont mortes ou parties à la dérive.
J'ai trouvé l'ensemble intéressant, un peu noir bien sûr, mais il y a tout de même de l'humour. Aucune lassitude en cours de lecture. J’ai eu le sentiment d’une vraie fusion entre fiction et réalité.
Le lecteur doit souvent imaginer lui-même la fin de l'histoire ! Ceci ne me déplait pas non plus !
Les éditions
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Lâchons les chiens [Texte imprimé], nouvelles Brady Udall trad. de l'américain par Michel Lederer
de Udall, Brady Lederer, Michel (Traducteur)
Albin Michel / Terres d'Amérique.
ISBN : 9782226104533 ; 18,60 € ; 03/09/1998 ; 247 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (5)
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Un onze qui touche au but.
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 30 juillet 2017
Lâchons les chiens
Le contraire de la solitude.
La perruque.
Il se soûle profondément et fameusement.
Onze nouvelles
Critique de Hank (, Inscrit le 14 septembre 2011, 56 ans) - 14 septembre 2011
Narration de petits rien qui sont tout
tranches de vies .
Critique de Pat (PARIS, Inscrit le 21 mars 2010, 60 ans) - 29 juin 2010
La vie simple , des gens simples , ne se compliquant pas l'existence
et si c'était ça le bonheur ?
Photographie de l'Amérique profonde , loin , très loin des images que l'on a l'habitude de voir .
Udall et la nouvelle : belle paire
Critique de Socanayo (, Inscrit le 7 décembre 2007, 92 ans) - 9 décembre 2007
Udall est champion à ce petit jeu et il a des trouvailles "il avait un visage comme une assiette sale"
et aussi ce talent de faire sentir "les choses derrière les choses".... mais évidemment, il faut que le lecteur s'y prête
Une douzaine de pépites venues de l'ouest américain.
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 16 octobre 2007
Brady Udall signe là un excellent recueil de nouvelles.
Udall possède un art consommé de nous camper un ou deux personnages en seulement quelques pages.
De nous peindre tout un décor, toute une ambiance, avec un ou deux personnages donc, bien épais et tout remplis d'une longue histoire, d'une longue vie, tout ça en vingt pages.
Avec lui on se complait à jouer et rejouer une partie de basket près de la décharge.
On visite un village de barjos en pénétrant successivement dans chacune des maisons.
Ça se passe dans l'Amérique profonde, là-bas loin vers l'ouest (Udall est mormon).
Là où il n'y a pas grand chose, juste les gens et leurs vies.
[...] Holbrook, située sur les hauts plateaux désertiques du nord-est de l'Arizona, abrite fièrement une forêt pétrifiée et des ossements de dinosaures. Dans les villes de cinéma, on voit des indiens en bois devant les drugstores. Nous, on a des indiens en pierre devant les nôtres.
Brady Udall écrit comme un véritable prestidigitateur et comme un magicien de foire, il agite devant nous un détail gros comme une maison pendant qu'il tisse dans notre dos le fil de son histoire et puis pour finir, vrrroouuff, un coup de baguette et nous voici tout retournés par la chute qui met joliment à nu l'âme humaine de ses personnages.
Même si dans quelques histoires, il est question de chiens, comme dans la première qui donne son titre au recueil (à elle seule, elle vaut la lecture).
[...] Mes chiens, aussi vifs et méchants qu'ils soient, forment la meilleure meute de tout le sud des Rocheuses. Ils traquent n'importe quel animal que je leur indique - que ce soit un ours, un lynx ou un puma - et s'ils le peuvent, ils le tuent. Ils savent que je n'aime pas tellement le côté mise à mort, de sorte qu'ils s'en chargent parfois à ma place.
Notre préférée est peut-être celle du serpent : le plus grand serpent que j'aie jamais vu sans le secours de l'alcool. Là encore le spectateur un peu badaud regarde le serpent s'agiter dans les mains du magicien.
Et pendant que l'on regarde ailleurs : et nous voilà, trois hommes assis sur une véranda, trois hommes qui ont perdu leurs femmes.
Du grand art.
Tout ça avec beaucoup d'humour. Mais un humour qui cache bien mal la tendresse que l'auteur porte à ses personnages : parfois grinçantes, parfois sombres, toutes ses nouvelles transpirent d'humanité.
Pour en témoigner, voici un dernier extrait, une véritable petite histoire à lui tout seul.
[...] Hannah est une fille de ma classe d'Évolution du langage. On a fait des travaux ensemble. Hier, elle est allée à une soirée ici, dans la résidence, et elle s'est pointée à ma porte vers minuit, esquissant l'espèce de petit pas de deux propre à ceux qui ont forcé sur la Budweiser, et elle m'a demandé si je savais où était sa voiture. Plutôt que de sortir en pleine nuit fouiller tout ce quartier pourri, j'ai préféré la laisser rester. Elle a dormi sur un côté du lit et n'a cessé d'émettre des sifflements par le nez qui m'ont rappelé ceux que faisait Trooper, mon chien de chasse noir et fauve, quand il couchait près de moi. Il est mort depuis trois ans, mais c'est un bruit qui me réconforte toujours.
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