Petits poèmes sans queue ni tête de Francis Denis

Petits poèmes sans queue ni tête de Francis Denis

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par Débézed, le 11 octobre 2022 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 7 étoiles
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Irénisme poétique

J’ai déjà lu et commenté trois recueils de Francis Denis (Les désemparés, Comme un cri de biffure, Jardin (s) – La femme trouée) qui, tous les trois, abordent des sujets graves, les difficultés qu’éprouvent certains pour vivre dans un monde en ébullition, dans des textes tragiques, pathétiques, poignants, … Celui-ci est le premier qui ne comporte que des sujets plus légers, plus drôles, plus iréniques, …, même si derrière cette quiétude et cette bonhommie affichées, se cachent souvent une pointe d’acidité, un peu d’amertume ou même un réel désenchantement.

La plume de Francis que j’ai déjà appréciée dans ces précédents recueils, sait se faire alerte et même parfois sautillante pour raconter dans les vers de ce nouvel opus des petites histoires du quotidien agrémentées de malicieux clins d’œil et d’allusions littéraires, cinématographiques ou autres. Francis manie l’ironie, l’humour, le paradoxe, l’incongruité, …, avec une grand habilité pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. Ils décrits aussi avec un grande sensibilité les états d’âme, les émotions, les sensations, …

Il dit la bonne humeur : « J’aime pas les mots tristes / Les gens qui saignent // … ». il manie l’humour : « Lorsque j’aurai terminé d’écrire ce recueil / Je n’aurai plus rien à dire / Et je serai épuisé / Alors / J’économise les mots / Pour ne pas mourir trop tôt ». il bannit la peur : « Nous avons peur / Si peur d’avoir peur / Alors / On se rassure comme on peut / … ». il a le sens de la formule : « J’ai le blues qui me prend à la gorge / Comme un vieux cache-nez bien trop serré », « Que les jours sont longs / Sans les sanglots de violons », « Hier c’était pas bien / Il faisait un temps de chien / Aujourd’hui c’est pas mieux / Il pleut Il pleut Il pleut ». Et comme il est bon poète, il use aussi de son art comme dans ces quelques vers : : « J’aimerais pouvoir t’offrir ce poème / Les yeux fermés / Sans jamais l’avoir écrit / Sans jamais l’avoir pensé / Sans même t’avoir rencontrée / Sans même t’avoir imaginée //… ».

Et comme ce recueil n’a ni queue ni tête, je n’hésite pas pour ma conclusion à citer l’avertissement placer en introduction par l’auteur lui-même : « Je tenais à vous préciser … que cet humble recueil … n’a jamais été gratifié de quelque prix que ce soit et ne le sera jamais. / Faisant abstraction bien sûr du seul et unique prix ayant droit d’existence et qui figure en quatrième de couverture… ». Il aurait peut-être pu postuler pour le prix de l’humour en poésie et peut-être même pour celui de l’autodérision.

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