Impact de Olivier Norek
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers
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Impact, pas intact !
Une écriture fluide pour un roman prenant. Evidemment, les prises d'otage amènent une grande part de suspense. D'ailleurs qui sont les otages ? Ceux qui sont enlevés, ceux qui enquêtent et qui sont sous les feux des réseaux sociaux ou bien ceux qui vivent tous les jours les méfaits de la dégradation physique du monde ?
La difficulté pour les enquêteurs est bien ce "direct-live". Plus de moyen de se cacher ou de faire des coups fourrés. Tout est sur la table, tout est public, tout en sur le réseau en direct.
Voilà un récit qui mélange les genres littéraires : document, science fiction, roman noir, thriller écolo, uchronie..... captivant dans son fond ( sujet brûlant des rapports de l'homme et notre planète) et la forme ( astucieuse cf les références).
J'ai bien aimé également le récit de l'envers du décor : que se passe-t-il réellement en coulisse au 36, quai des orfèvres, quels moyens, quelles pressions ?
Dans ce livre, il y a un condensé de citations impressionnant. Les références sont à la fin pour ne pas alourdir le récit. Mais ces notes sont une mine d'or. Bonne lecture à tous !
PS : une de mes connaissances m'a dit que tout, dans ce livre, portait à être mis en image. Peut-être un film, un jour ? Olivier Norek n'est pas un novice dans ce domaine !
Les éditions
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Impact [Texte imprimé] Olivier Norek
de Norek, Olivier
Pocket / Presses pocket (Paris)
ISBN : 9782266316422 ; 7,40 € ; 14/10/2021 ; 312 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (9)
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Ecoterrorisme
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 2 novembre 2023
D'autant plus que s'attaquer à un PDG, comme l'auteur le préconise dans ce livre ne va pas modifier le comportement du citoyen qui, lui, peut continuer à acheter des voitures, polluer, abattre des arbres et bétonner sans être inquiété.
L’histoire est peu intéressante . L’auteur veut nous faire réfléchir à l’écologie mais les exemples sont peu crédibles. Des données scientifiques ont sans doute été puisées çà et là et sont sûrement exactes lorsque par exemple, il parle du plastique échoué en mer .
"Un continent de plastique a été découvert en 1997. Il en existe aujourd’hui trois nouveaux pour une surface totale de 1,6 millions de kilomètres carrés. 7 millions de tonnes de plastique flottent à la surface, mais quatre trilliard de tonnes recouvrent le fond du lit marin. Sans aucune action de notre part, ces chiffres se multiplieront par 10 avant 10 ans."
Revenons à l'histoire qui nous est contée. Un certain Virgil Floral, ex militaire en Afrique et sa femme, Laura Gentil, attachée de coopération universitaire à l'ambassade française d'Abuja puis affectée à la Sorbonne. Ils vivent à présent à Bercy Village.
"Bercy Village c’est un beau quartier, mais il a ses dangers, comme tous les quartiers urbains puisque la moitié d’entre eux excède de trois fois le niveau de particules fines acceptable pour l’OMS. Certains endroits de Paris connaissent les mêmes taux de pollution que la Chine ou l’Inde et la France fait partie du trio de tête des pays européens pour la mauvaise qualité de son air »
Que se passe-t-il pour que Virgil Soral s'en prenne au PDG de Total ? Son enfant est mort-né et il en rejette la cause sur une entreprise polluante qu'il estime responsable du changement climatique.
« Le chef de service tente d’être précis sans être technique, empathique sans être larmoyant : ni vous ni personne ici n’aurait pu sauver votre fille, affirme-t-il. Malheureusement, ce que je m’apprête à vous dire je l’ai déjà dit à de nombreuses familles endeuillées, je connais les causes, je connais les chiffres, je connais les coupables, je connais toutes ces choses que je n’aurais jamais dû savoir par cœur : la pollution de l’air dans le monde tue 600 000 enfants par an, votre bébé a contracté une grave infection respiratoire, une fibrose pulmonaire dû à l’action de toxiques environnementaux. Et en France 50000 autres personnes en seront victimes, alors si vous cherchez un coupable, vous êtes probablement en train de le respirer »
Je ne doute pas que la mort d'un nouveau-né soit un cataclysme pour une famille , mais de là à en incriminer les société pétrolières, il y a une marge... d'autant plus qu'il ne s'agissait pas d'une famille dans le besoin, obligée de se loger n'importe où. Il y avait sans doute d'autres signes avant-coureurs qui ont occasionnés le décès de ce nouveau né en plein Paris.. à Bercy Village. Sinon, comment en serions-nous arrivés à près de 8 milliards d'êtres humains sur terre ainsi qu'à une augmentation de population qui ne freine pas...
Bref, j'ai arrêté ce livre après une centaine de pages, un roman non subtil et trop manichéen ..
Intense
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 3 mai 2023
C'est un peu court, et Norek a fait mieux avec ses deux précédents opus, mais "Impact" est une très très belle et originale réussite à lire absolument si on aime les polars et/ou qu'on a un penchant écolo/altermondialiste.
Une base intéressante pour un débat
Critique de Mimi62 (Plaisance-du-Touch (31), Inscrit le 20 décembre 2013, 71 ans) - 26 février 2023
Mon titre n'est nullement une critique mais juste une précision pour le lecteur qui pense entrer dans un roman policier.
Lecture en 2023 : précision pour la suite de la critique.
Le fil rouge est constitué par la traque de Virgile, père déchiré par la mort de sa fille à la naissance, en raison de la pollution.
On ne peut pas considérer ce roman comme un polar car, dès le début les protagonistes sont connus. L'intrigue ne consiste pas à savoir qui est responsable mais comment Virgil va réussir à assouvir sa vengeance en prouvant la nocivité des actions de ces entreprises.
Le véritable objectif de l'ouvrage, c'est de faire prendre conscience au lecteur de la situation dans laquelle se trouve notre monde. Cela peut sensibiliser ceux qui n'ont pas encore compris le côté très inquiétant de la situation mais n'apportera rien à ceux qui sont déjà informés sur ce sujet.
Ne pas oublier que l'ouvrage est sorti en 2020, donc écrit en 2019 et pensé en 2018. Depuis, la perception de la population sur ce thème a grandement évolué. L'impact recherché est donc émoussé (l'auteur n'en est nullement responsable), nombre des idées exposées étant maintenant connues.
Je n'ai donc pas ressenti de choc à cette lecture mais, par contre, il a été la source d'un débat intéressant dans le cadre d'un café littéraire.
Il n'en reste pas moins un ouvrage agréable à lire, où l'intérêt du lecteur est soutenu par cette intrigue et grâce à une écriture plaisante.
Urgence pour la Planète
Critique de Pierraf (Paimpol, Inscrit le 14 août 2012, 67 ans) - 28 août 2022
Je recommande vivement la lecture de ce livre qui se lit rapidement, car le scénario est haletant, et qu'on ne peut pas refermer sans se questionner.
(NB: c'est mille fois plus efficace que "l'Humanité en péril" de Fred Vargas qui se perd dans un fatras de chiffres et d'informations qui noient totalement le lecteur).
Un sujet brûlant.
Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 26 novembre 2021
Certes Olivier Norek aborde le sujet de manière originale, mais tout ceci ne garantit pas pour autant la réussite globale de l'œuvre. Sensible à l'urgence écologique, je n'ai pourtant pas été pleinement embarqué, je suis resté peu attaché aux personnages et aussi peu conquis par le déroulé de l'histoire.
Cri d'alerte
Critique de Malic (, Inscrit le 9 décembre 2005, 83 ans) - 7 juillet 2021
Avec l’aide d’un groupe dénommé « Greenwar », il enlève le PDG de Total et menace de le l’asphyxier aux gaz d’échappement d’un véhicule, action très symbolique puisque sa mort serait causée par les produits qui font la fortune de son entreprise. En raison de la personnalité de la victime, la police fait le maximum pour tenter d’obtenir sa libération. Un flic, Nathan Modis, et une psychologue profileuse, Diane Meyer, sont chargés de l’enquête et ensuite de la négociation avec les ravisseurs. Solal opère à visage découvert, mais dans un lieu secret et communique au moyen de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. La situation est déconcertante car Solal ne demande rien pour lui-même. En revanche il exige une somme astronomique destiné à une fondation pour la préservation de l’environnement en attendant que Total modifie sa politique.
Olivier Norek ne prend pas de gants, ne s’embarrasse pas d’évoquer une entreprise imaginaire, même transparente, il désigne sans ambages Total, entreprise emblématique du cynisme industriel. Derrière l’enquête policière et le suspense bien conduits, c’est un cri d’alerte que pousse l'auteur. Et s'il n’approuve pas la méthode violente de son héros désespéré, on comprend bien qu’il partage sa colère.
Un polar atypique, avec in fine un soupçon d’anticipation et d’utopie. Un roman captivant et qui nous incite à réfléchir.
En fin de volume l’auteur donne les sources des informations apportées au fil du roman, qu’elles concernent directement Total ou plus généralement le réchauffement climatique, la pollution, et leurs perspectives catastrophiques.
Je viens d''apprendre que Total, qui dit avoir été sensibilisée par les polémiques autour de ses importations d’huile de palme ( incidences sur la déforestation ) a manifesté son intention d’y renoncer à partir de 2023…
Noir, si noir
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 9 juin 2021
L'auteur décrit un personnage qui pense que seule la violence peut faire passer son message.
Dur dur à digérer. Si vous cherchez une lecture détente, passez votre chemin. Seule la toute fin offre une note positive dans ce roman noir, trop noir ! L’auteur dépeint un tableau terrifiant, sans doute aussi pour provoquer des réactions, ce qui est honorable, mais tant de noirceur pourrait aussi décourager tout-à-fait et nous faire totalement baisser les bras.
L'écologie radicale
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 6 avril 2021
Dès son arrivée au Bastion, le directeur de la PJ lui explique l’urgence de la situation. Le nouveau PDG de Total a été pris en otage. Il est enfermé dans une cage reliée à un pot d’échappement.
Le ravisseur établit un contact sans se dissimuler mais demande 20 milliards d’euros pour la rançon qu’il reversera au fur et à mesure de la concrétisation de ses exigences.
Rapidement identifié, Virgil Solal, ancien militaire exemplaire, est devenu un militant écologiste radical et extrêmement intelligent. "La résistance violente intervient lorsque la résistance passive a abattu toutes ses cartes."
En utilisant les réseaux sociaux, ses vidéos, ses échanges avec les policiers seront vus par des centaines, des milliers, des millions de personnes sur la planète, qui découvriront des réalités qui les rallieront à sa cause.
Faut-il défendre "des inconscients qui nous mènent à l’extinction" ou "un assassin prêt à tuer pour protéger les autres ?"
Ce roman est bien sûr un bon roman policier, avec du suspense, des enquêteurs efficaces et sympathiques. Mais c’est beaucoup plus que ça. C’est aussi un plaidoyer pour une écologie radicale. Les chapitres montrant les catastrophes dues aux pollutions dans tous les pays du monde sont intercalés. Le lecteur découvre (les sources sont toutes à la fin), impressionné, un tableau noir révoltant des arrangements de multinationales, de banques qui continuent à investir dans les énergies polluantes au plus grand mépris de la santé des populations.
"Nous savons bien que rien ne se fera sans la finance et les grandes entreprises. c’est avec elles que nous changerons le monde et pas avec les poubelles vertes, bleues et jaunes. "
Une autre vision de l’écologie aux arguments persuasifs et efficaces.
Un uppercut !
Critique de Nathavh (, Inscrite le 22 novembre 2016, 60 ans) - 11 février 2021
C'est l'écologie qui est au centre de cette docu-fiction, cela reste un thriller comme il nous en a habitué, je vous rassure mais c'est un véritable combat qui le transforme un peu en super Greta Thunberg ...
Virgil Solal a perdu sa fille à la naissance à cause d'une maladie due à la pollution. Par le passé il a été militaire et flic, il a donc vu une certaine réalité au Niger par exemple où les peuples Ogoni souffrent et meurent par milliers à cause des exploitations pétrolières.
Lorsque la réalité des autres vous atteint, l'impact est profond et Solal décide d'en faire sa cause, non pas pour lui seul mais pour l'Humanité. Défendre notre espèce et notre planète en perdition avec la création du mouvement Greenwar.
Diane Meyer est psychologue et profileuse, avec Nathan Modis ils vont devoir négocier avec celui qui a enlevé le PDG de Total et comprendre ses motivations. Voilà pour le côté thriller.
Dans la seconde partie, un bureau d'avocats défendra les gestes et motivations de Solal.
Durant tout le récit Norek nous conscientise un peu à la manière de "J'accuse" de Zola et dresse les causes de notre péril climatique : le lobby des sociétés pétrolières, financières, le lien entre l'écologie et l'économie. C'est super bien documenté, rien n'est inventé.
Ce livre c'est un coup de poing, un uppercut, un récit qui secoue mettant en avant les dysfonctionnements de notre société, abordant l'extinction des espèces, les problèmes au niveau de la Justice.
C'est vrai que l'aspect thriller est un peu accessoire, il aurait pu être un peu plus abouti mais moi je dis "chapeau Monsieur Norek " d'être engagé, de dénoncer, de faire prendre conscience et continuer à créer je l'espère un impact afin que les choses et les esprits changent !
Merci aussi d'oser changer de registre.
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
Nés dans le pétrole, nourris au pétrole, morts à cause du pétrole, brûlés par le pétrole.
On s'habitue à tout, même à ce qui pourrait nous tuer.
La résistance violente intervient lorsque la résistance a abattu toutes ses cartes.
L'idée de plonger une grenouille dans un bocal rempli d'eau chaude à quarante degrés. À cette température, elle fera tout son possible pour s'enfuir. Recommencez l'expérience dans une eau à quinze degrés, réchauffée doucement d'un demi-degré par minute. La grenouille aura tout le temps de s'habituer, jusqu'à mourir de chaleur, sans même avoir essayé une seule fois de sortir de là. La seule différence entre ces deux expériences porte sur l'accoutumance. On s'habitue à tout, même à ce qui pourrait nous tuer.
- Nous serions les grenouilles ? demanda la psy.
- Exact. Et le bocal, notre planète. Imaginez que nous ayons découvert ce matin, sans avertissement aucun, l'extinction massive des espèces animales, l'explosion de la mortalité infantile, l'anéantissement des grandes forêts, la fonte des glaciers, la raréfaction de l'eau potable, les tempêtes, les inondations et les étés qui se transforment en mortelles canicules. N'aurions-nous pas été assez terrorisés pour décider d'agir vite, sans aucun délai ?
En Europe, la dépendance aux combustibles fossiles est presque invisible. Pas de tuyaux, pas d'oléoducs, pas de stations de forage, pas de puits. Invisible, comme les morts qu'elle cause. Et c'est seulement parce qu'elle nous est invisible qu'elle est encore supportable. Il en va de même avec les fumeurs. Ils ne voient pas le goudron qui suinte à l'intérieur de leur corps. Mais si ces même fumeurs avaient les poumons à l'extérieur, s'ils voyaient à chaque bouffée leurs organes se contracter et flétrir sous l'effet du poison, combien de temps fumeraient-ils encore ? Plus les effets sont lointains, moins ils nous touchent.
Est-ce que c'est mal si on élimine une personne quand on sait qu'elle aurait fait plus de mal encore si elle était restée en vie.
Comme un virus, leur humanité venait s'infiltrer dans une opération qui ne souffrait aucune empathie.
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