Dissolution de C. J. Sansom

Dissolution de C. J. Sansom
( Dissolution)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Chipoune, le 6 août 2004 (Inscrite le 26 juillet 2004, 48 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 12 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 369ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 8 074  (depuis Novembre 2007)

Crimes et religion...

Premier roman de cet auteur anglais. Il nous emmène en pleine réforme religieuse anglaise. L'église catholique et ses monastères sont mis à mal par Henri VIII et Cromwell. Nous sommes en 1537, lorsque le commissaire du Roi chargé d'enquêter sur les bonnes moeurs du monastère de Scarnsea y est retrouvé décapité. Son successeur, Matthew Shardlake est chargé de trouver le coupable.
L'intrigue est bien menée et le coupable difficile à deviner ! On y trouve un beau mélange d'intrigue policière et de fresque historique. Les personnages sont souvent surprenants, et parfois très attachants. Le monastère plante un décor sombre et austère, plein d'énigmes et de non-dits.
Le style d'écriture est très fluide et agréable, et bien que le sujet soit quelque peu dur, l'auteur ne tombe pas dans des descriptions scabreuses ou horribles. Vraiment, si vous aimez les romans historiques et les policiers, n'hésitez plus !

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Les éditions

  • Dissolution [Texte imprimé] C. J. Sansom trad. de l'anglais par Georges-Michel Sarotte
    de Sansom, C. J. Sarotte, Georges-Michel (Traducteur)
    Belfond / Littératures étrangères (Paris)
    ISBN : 9782714439611 ; 2,98 € ; 08/01/2004 ; 400 p. ; Broché
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  Matthew Shardlake

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Un polar au moment de l'institution de l'anglicanisme

8 étoiles

Critique de Mimi62 (Plaisance-du-Touch (31), Inscrit le 20 décembre 2013, 71 ans) - 18 novembre 2020

Une plongée dans le XVIème siècle anglais au moment de l'implantation de l'anglicanisme.
Un récit qui nous entraîne dans un monastère ni pire, ni meilleur que les autres et nous permet donc de s'imprégner de l'atmosphère de la vie de cette époque dans ces lieux.

L'enquête se déroule en huis-clos mais beaucoup d'événements sont étroitement liés au contexte politique dont on découvre les sombres manipulations au fil des pages.
Le personnage principal, Matthew Shardlake, qui deviendra récurent, intervient sur ordre de Cromwell dont il est proche, tout en sachant cette relations soumise à tous les aléas des puissants.
Les personnages sont bien dessinés, l'ambiance bien rendue. C'est un plaisir de se perdre dans les méandres des relations au sein de ce monastère. Matthew arrivera, en grattant peu à peu et en allant chercher à l'extérieur de cette institution à trouver des éléments qu'il finira par réussir à assembler.
Roman plaisant. Une fois de plus, peu m'importe la solution que certains prétendent avoir découverte dès les premières pages (!!!), ce que j'apprécie c'est le cadre dans lequel tout cela se déroule ainsi que la quête de la découverte du coupable.
Pour tout cela, ce roman est un très bon policier historique s'appuyant sur une réelle connaissance de l'époque et des personnes.
C'est une époque différente mais j'y ai retrouvé le plaisir trouvé dans les romans de Peter Ellis où l'on accompagne le Frère Cadfael.

Plaisant roman, mais sans plus !

4 étoiles

Critique de Homo.Libris (Paris, Inscrit le 17 avril 2011, 58 ans) - 28 septembre 2013

Voici un bon polar "historique"… ou plutôt un bon polar dans un contexte historique. Il y en a pléthore ces dernières années ! Tantôt bons, souvent mauvais. Celui–ci est plutôt agréable à lire, même si le côté polar est un peu convenu, en cela je suis tout à fait d'accord avec les notes de lecture les plus récentes. Le côté historique se tient plutôt bien, l'action se passe à un moment clé de l'Histoire d'Angleterre et l'auteur paraît assez bien documenté.
Juste un point qui me chagrine dans plusieurs "critiques" précédentes : c'est la comparaison avec "Le nom de la Rose" d'Umberto Eco. Là franchement, je ne vois pas ! Bien sûr, il y a des meurtres mystérieux, bien sûr l'action se déroule dans un monastère… Mais ça s'arrête là ! Il y a un fossé abyssal entre les deux romans, aussi comparables que la cuisine d'un grand chef et un plat prêt à chier d'une chaîne à bas prix (n'en déplaise à l'avis rémunéré d'un célèbre critique gastronomique télévisuel). Le gentil C.J. Sansom est aussi proche du magistral Umberco Eco que l'horrible Beigbeder est proche de la littérature ou BHL de la philosophie ! Relisez "Le nom de la rose", c'est écrit on ne peut mieux, c'est foisonnant d'idées, c'est plein de sujets, de chassés-croisés, les personnages ont du caractère et de l'envergure, c'est un chef d'œuvre parfaitement maîtrisé ! "Dissolution" est un livre très sympathique et agréable, mais plutôt linéaire, simple et facile.
Dernier point qui fait un peu tache : un traducteur (G.-M. Sarotte) qui traduit "to say" par "faire" (on ne compte plus les "fis-je", "il fit" … quoi ? caca ?!), "to learn" par "apprendre", "we are" par "on est", qui ignore que "minimum" est un substantif et que l'adjectif est "minimal", apparaît juste ridicule et prétentieux quand il utilise "irréfragable" et "appréhensif" ! Irrécusable et craintif auraient été plus judicieux dans ce roman simple !

Meurtres en soutane

7 étoiles

Critique de Miss teigne (, Inscrite le 6 mars 2008, 42 ans) - 11 août 2009

C.J. Sansom mêle efficacement genre policier et genre historique. Même si la fin semble un peu convenue, bien que le coupable ne soit pas si aisé à démasquer, la lecture reste plaisante. L'atmosphère est sinistre à souhait et le confinement du héros y est pour beaucoup. Imaginez qu'il vit à proximité du meurtrier et enfermé avec lui! Lequel de ces moines aux regards torves le menace? L'auteur se met dans la peau de Matthew Shardlake et le lecteur découvre les indices et frémit en même temps que lui, renforçant ainsi l'ambiance inquiétante.

Il ne fait pas bon d'être papiste en cette année 1537. L'Angleterre connaît des heures sombres. Les Réformateurs anglicans, dont le représentant le plus acharné est Thomas Cromwell, vilipendent le clergé catholique. Dans leur désir de purifier les mœurs religieuses, ils procèdent à la fermeture de tous les monastères et à la confiscation de leurs biens. Et si la torture peut amener à faire abjurer la foi catholique… qu'il en soit ainsi.

Dans ce monastère, Matthew Shardlake n’y trouvera pas que la dépravation monacale ou un meurtrier. Il se trouvera aussi, ému par le désarroi et la foi profonde de certains hommes d’église, qui bien que cloîtrés et loin des affaires séculières n’en sont pas moins pétris d’émotions, tout comme lui. Confronté malgré lui à des procédés indignes, Matthew Shardlake va lentement passer de l’état d’ardent réformateur à réformateur plus modéré. Ses doutes quant au bien fondé de certaines méthodes vont induire un sentiment de culpabilité qui va progressivement se changer en une prise de distance, dangereuse pour sa carrière. Sa perception des choses varie et cela est finement raconté.

Nom de la rose like

5 étoiles

Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 50 ans) - 7 juillet 2008

C'est clair, on s'y croirait. Une ambiance glauque dans l'Angleterre du 16è (siècle, pas arrondissement...), deux héros aux antipodes, un bossu et un jeune fougueux, un meurtre, des meurtres, un marais, une intrigue... bref, manque plus que le réalisateur et on fait le nom de la rose II, la revanche.
Alors même si j'ai beaucoup apprécié le contexte historique (la dissolution des training camp pour moines), la guéguerre églises-royauté, le côté documentaire, la personnalité de Shardlake, bourrée de défauts, obtus mais droit, je suis resté sur ma faim quant à l'intrigue qui ne m'a pas spécialement retourné. Il y a les fondamentaux : la suspicion autour des différents moines, quelques rebondissements, des personnages principaux qui n'ont pas le rôle auquel on s'attendait... Mais je ne suis pas parvenu à rentrer dedans, la fin de l'histoire, conventionnelle et peut être attendue y est sans doute pour beaucoup. Puis le meurtrier "ah, c'est lui - ok, d'accord... soit."...
Mon soufflé au fromage avait une bonne gueule mais la garniture, je l'aurai préféré au Livarot plutôt qu'au kiri...

Sombre, il y fait sombre

7 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 44 ans) - 13 août 2006

Un thriller habile, intelligent. Il ne s’agit pas seulement de démasquer un criminel. Mais plutôt de sonder les âmes, de sonder l’Histoire, que ce soit celle de l’homme ou du catholicisme. Que ce soit les esprits ou les croyances. Toujours bousculés par cet omniprésent besoin de toute-puissance.
Shardlake est un homme fragile même si d’apparence forte, bossu, malmené par son corps et par sa mélancolie, il doit détricoter son âme autant que cette sombre affaire de meurtre.

Sansom mène son récit avec une narration précise mais fluide, apportant généreusement la magie de l’image induite pour le plus grand plaisir de notre imaginaire. On entre facilement dans l’atmosphère humide, dérangeante et fascinante de la vie monastique. Même si son style est assez lisse, l’auteur a fait de ce livre une agréable et prenante fiction, intelligente mais modeste, qui aboutit à une lecture plaisante et captivante. Pas mal de plaisir à lire ce roman, agréable, attrayant. On voyage!

Très bonne intrigue

9 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 26 mars 2006

Si cela a été dit et répété dans toutes les critiques, c’est qu’il doit y avoir du vrai : « Dissolution » fait vraiment penser au « Nom de la rose », toutes proportions gardées (n’est pas Eco qui veut…). Même type de personnages, d’ambiance, de mystère. Ce qui m’a frappée, c’est l’habileté descriptive de Sansom : on visualise parfaitement les lieux et les physiques des protagonistes. Avec eux, on se promène dans le monastère, on s’embourbe dans les marais, on claque des dents sous la neige, on tombe amoureux de la belle, on assiste aux séances de torture orchestrée par Cromwell. Qualité d’écriture indéniable qui sert à merveille une toute bonne intrigue.

J’avoue une tendresse particulière pour le jeune assistant de l’enquêteur. Sa naïveté, sa fraîcheur, son intégrité allègent bien des pages et redonnent confiance : non, tout le monde il est pas moche !

Le bossu de Westminster

9 étoiles

Critique de Sinon (Paris, Inscrit le 17 mars 2006, 48 ans) - 17 mars 2006

Ce roman se situe quelque part entre "Le nom de la Rose" de Eco et les aventures de "Gordien" de Steven Saylor. Mais l'auteur est parvenu à lui donner sa propre personnalité, sans plagier l'un ou l'autre (on découvre même quelques clins d'oeil à Eco).
Les personnages principaux sont tous différents les uns des autres et c'est justement ce qui les rend attachants. L'auteur a apporté une touche d'originalité en faisant du héros un bossu ! Quant à l'intrigue, elle est habilement construite mais j'ai trouvé qu'un trop grand nombre d'informations manquaient ou étaient données assez tard dans le récit. Simple point de vue personnel, je suppose.
Toujours est-il que, pour un premier roman, c'est une grande réussite qui augure de bonnes choses pour la suite.

A lire.

Un excellent polar historique

10 étoiles

Critique de King Arthur (, Inscrit le 26 octobre 2005, 43 ans) - 26 octobre 2005

Je ne lis que des livres qui traitent de l'histoire et plus particulièrement du Moyen-Age et de la Renaissance. Je suis un grand fan des polars historiques.
Et je dois avouer qu'il est très bien tourné: exactitude dans les descriptions de l'époque, des déductions bien suivies,...

Un exemple de livre dans le genre.

Conseillé à tous les amateurs d'histoires et de polars.

UNE PERIODE OBSCURE.

10 étoiles

Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 51 ans) - 1 avril 2005

En 1537, en pleine période de dissolution des monastères en Angleterre, un commissaire du roi au service de Cromwell, Matthew Shardlake, est chargé d'élucider le meurtre d'un de ses collègues, perpétré au monastère de Scarnsea sur la côte sud du royaume. En cette époque obscure où l'oisiveté de certains n'a d'égale que la misère des autres, Shardlake, aidé de son assistant Mark Poer, mène son enquête parmi les moines et les serviteurs.
Au cours de leurs investigations, ceux-ci vont découvrir la personnalité de l'abbé et des différents obédienciers, et à force de persévérance résoudre cette énigme compliquée.

Ce roman est à lire impérativement tellement il est passionnant. Une enquête prenante, des personnages intéressants, et une ambiance religieuse particulièrement bien représentée font de cette oeuvre un bijou de perfection.

Règlement de compte au monastère

9 étoiles

Critique de Eireann 32 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 76 ans) - 27 décembre 2004

N'étant pas adepte du polar historique, j'ai pris ce livre par hasard à la médiathèque. Après avoir vu les critiques, je l'ai lu rapidement, et je ne l'ai pas regretté. L'intrigue est bien menée et les fausses pistes sont nombreuses.
Les personnages principaux sont attachants, atypiques et très humains. Le commissaire Matthew Shardlake, infirme au grand cœur dépassé par sa fonction, aveuglement naïf, découvrira qu'il est le jouet des gouvernants. Son adjoint, Mark, est un jeune homme fougueux, mélange d'idéalisme et de romantisme, qui se rebellera de plus en plus contre le commissaire. Alice, seul personnage féminin du monastère, créera une rivalité amoureuse entre les deux hommes.
L'écriture est très précise, la scène de l'exécution d'Anne Boleyn est impressionnante et l'on comprend que le commissaire soit marqué à vie.
Triste et dure époque pour le peuple qui n'était qu'un pion sur l'échiquier. Les moines gros, gras et condescendants faisaient l'aumône une fois par mois. Les réformateurs ne cherchaient qu'à s'emparer du pouvoir et de la richesse de l'église catholique.
Les notes historiques en fin d'ouvrage sont les bienvenues, car l'époque n'est pas, je pense, bien connue.
Amicalement
EIREANN 32.

Après le nom de la rose voici Dissolution

8 étoiles

Critique de Christof13 (, Inscrit le 28 juillet 2004, 45 ans) - 10 août 2004

En effet, les 2 romans ont quelques ressemblances : meurtre dans une abbaye, un enquêteur atypique et son fidèle serviteur, une ambiance glauque, une période style inquisition....

Comme le dit "Chipoune", l'intrigue est bien menée et le coupable n'est pas évident à deviner. Mais quelque part, à force de vouloir rendre l'identité du meurtrier la plus surprenante possible, on n'est plus trop surpris par la révélation car on s'attend à trouver un coupable le plus improbable possible. Mais ce n'est point une critique négative car les indices sont subtilement disséminés et le tout tient très bien la route.

Un autre point très intéressant est la partie historique. Je ne connaissais pas très bien cette période de l'histoire d'Angleterre et je me rends compte maintenant que cela ne devait pas être une partie de plaisir de vivre à cette époque.

A ne pas louper si vous aimez le genre...

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  Traduction Anglais Français 2 Homo.Libris 29 septembre 2013 @ 10:37

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