Ô toi qui le savais de Jean-Claude Martin

Ô toi qui le savais de Jean-Claude Martin

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie , Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 17 juin 2020 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 7 étoiles
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Il reste la poésie

« Les cuisses dans l’herbe appartiennent à deux jeunes filles… », « Il y a de jolies cuisses dans les automobiles… », « Il y a de fort girondes personnes sur la plage… », « Elle a de jolies jambe et je n’écoute pas… », et les poésies en prose de ce charmant recueil enchaînent ainsi pour la plupart. Jean Claude Martin est de mon âge et, à notre âge, on parle plus des filles que nous avons connues ou que nous voudrions encore séduire que des filles que nous fréquentons. Le préfacier, James Sacré, dit qu’il parle de désir plutôt que d’amour, moi j’ai l’impression qu’il met en poésie la célèbre citation de Clémenceau au sujet de l’amour : « Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier ». Et Jean-Claude, il monte l’escalier tout au long de ce recueil.

Il pourrait écrire la chanson des vieux amants, mais un autre en a eu l’idée avant lui, alors il évoque ces filles qu’il a peut-être connues mais dont il a surtout rêvé dans sa poésie fraîche, alerte, fluide comme un ru au printemps. De la poésie en prose qui contient une dose d’ironie, certaines coquineries et aussi quelques formules de style bien venues, comme celle que masque cette question : « Qu’est Kate ? pas du tout ce qu’on attend ». Kate, pour moi qui ne suis pas polisson, c’est une fille d’un autre texte, celui d’une chanson de Charles Aznavour : « Kate, Kate à l'accent que j'aimais, …, Qui bien qu'étant anglaise était pourtant d'argile ». Quand les poètes se rejoignent il n’est pas surprenant de les rencontrer au coin d’un joli jeu de mots.

Un recueil plein de cuisses, de seins, de désir, de poésie et d’amour qu’on éprouve en montant les escaliers, avant de consommer ou même sans consommer du tout., « Après tant d’années, écrire encore des poèmes ! Seigneur quelque chose n’a pas dû fonctionner correctement dans mon cerveau ! » Eh oui ! Jean-Claude je compatis, tu n’es pas le seul à rêver d’amour encore, il y a aussi ce « toi » qui le savais et que, pour finir, tu interpelles : « Tu le sais parce que c’est ce que je regarde en pensant à toi ». Voilà la boucle est bouclée, elle sait et elle savait déjà.

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