La mort dans nos poumons de Joëlle Gardes-Tamine

La mort dans nos poumons de Joëlle Gardes-Tamine

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Angelepaoli, le 26 juillet 2004 (Canari, Inscrite le 10 avril 2004, 76 ans)
La note : 9 étoiles
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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La mort en son jardin

Avec Clémence, la narratrice de ce court roman rédigé à la première personne, nous pénétrons dans les arcanes mystérieux d’une relation triangulaire. Celle d’un jeune couple, nouvellement marié, dont Clémence semble être l'élément nodal pour que celui-ci trouve son assise et sa raison d’être. Clémence est l’opposé de Louise. Sur l’assurance exubérante de Louise se greffe la timidité maladive de Clémence qui, telle une fleur ombrageuse, ne peut s’éclore fugacement qu’auprès de cette jeune femme volubile et flamboyante qu’est son amie d’enfance. Antoine, lui, dont on ne sait de quel amour il est lié à Louise, est l’amant passager de la triste, transparente et « interchangeable » Clémence. Qui se révolte contre ses propres choix, s’afflige de cette situation qui s’éternise sans que rien ne change pour elle. Jusqu’au jour où la mort, toujours inattendue, fait son entrée au sein du trio et bouleverse l’ordre pourtant bien rôdé des rôles. Mort lente qui s’installe et s’impose comme la quatrième partenaire, auquel il faut bien se résoudre à accorder sa part du jeu. Bouleversé par cette intruse, le trio n’est plus le même: Antoine (qui, dès le début de ma lecture, a pris les traits de l’Antoine Doinel de François Truffaut) se tient à l’écart de Louise et s’épanche avec une frénésie égotiste dans sa peinture. Tandis que Louise s’éloigne à pas feutrés. Abandonnant son amie au désarroi et à la solitude. Non sans avoir pris soin auparavant de lui donner, avec une généreuse douceur, l’autorisation de vivre pour elle-même. Ultimes paroles que l’on espère bienfaisantes et fondatrices pour Clémence. Apaisantes enfin.

Récit d’une grande et sobre tendresse que ce récit de Joëlle Gardes. Émouvant et riche d’une analyse fine et profonde des sentiments qui animent et lient ces deux femmes. Nourries l’une de l’autre. Grandies l’une par l’autre. Avec pour compagnes inéluctables… la souffrance, la maladie et la mort.

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  Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère! 1 Angelepaoli 27 juillet 2004 @ 18:00

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