La nuit, tous les éléphants sont gris ! de Dirk Diederich
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Théâtre et Poésie => Poésie
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Déambulation ferroviaire à Bruxelles
L’opus 85 de la collection Bruxelles se conte de Maelström a été confié à un auteur germano-belge grand voyageur qui a séjourné sous bien des latitudes avant de poser son sac à Bruxelles qu’il raconte comme un voyage en train. Son récit est comme un convoi ferroviaire, il visite des gares, il embarque des voyageurs, parfois prestigieux (Irène Papas, ASA (Anne-Sophie André l’auteure de l’illustration de la couverture, Pessoa, Arthur R. (imbaud), ,…). Il promène son auteur ou le transporte vers son lieu de résidence ou vers des destinations qui lui sont coutumières. Il roule ainsi de poèmes en textes courts ou en poésies en prose, racontant les tribulations, aventures et impressions du SDF qu’il est devenu.
« Je vais d’un jour à l’autre comme d’une gare à l’autre, … ». « J’erre donc tout aussi souvent /Entre Jourdan et Luxembourg / en quête d’un train / … ». « Certains jours, au gré de mes humeurs ou des circonstances, je passe par la Gare du Midi ». Et parfois « Dans le train j’ai oublié mon livre. ».
Et quand il n’y a pas de train, il y a le métro, « Mais les métropolitains sont des trous à rats ». Alors, il reste le canal qu’on peut longer en de longues balades mais « Le canal est mort et gris et noir, » « L’eau du canal / avec ses berges au cordeau / Est grise et noire / … ». Pas étonnant « Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu » comme chantait Jacques Brel dans Le plat pays dont Bruxelles est la capitale et l’épicentre.
Bruxelles, cette ville qui a tellement changé, elle a perdu beaucoup de son charme, elle est devenue fonctionnelle et de plus en plus capitale d’un ensemble bien plus grand que le pays qu’elle régit. « Et en moins de deux secondes, Bruxelles devient méconnaissables…. Ou plutôt si… elle se met à ressembler comme deux gouttes d’eau à Londres ».
Le regard d’un poète qui se dit SDF sur sa ville d’attache, sa confession littéraire : « Je suis peuplé d’ombres. Manoir hanté. Au point que tous les visages à jamais gravés en moi jouent désormais le jeu. Le clair devient obscur ».
Les éditions
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La nuit, tous les éléphants sont gris !
de Diederich, Dirk
Maelström / Bruxelles se conte
ISBN : 9782875053510 ; 16/12/2019 ; 45 p. ; Carnet
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"Qui aime bien châtie bien"
Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 10 décembre 2020
Au début déstabilisant, ce procédé semble être pourtant payant, puisque le lecteur découvre la ville sous un autre jour que celui du touriste émerveillé, les poèmes se succèdent et partagent les pensées du poète, qui s'accompagne au passage de gens illustres au croisement d'une rue, comme pour leur rendre hommage, agrémentant la promenade.
Cette succession de poèmes nous fait découvrir aussi l'homme, sa sensibilité, des souvenirs qui lui reviennent, toujours avec ce regard presque inquisiteur, et pourtant les mots chantent, le gris et la pluie l'inspirent, tout est matière à écrire quelques phrases, quelques strophes ou quelques paragraphes.
On l'imagine bien, ce poète, avec un gros sac sur le dos, déambulant de ville en ville et s'appropriant les lieux pour un temps. Ici, c'est à Bruxelles qu'il a posé son lourd bagage, et la ville ne l'a pas laissé indifférent.
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