Po'aime-moi de Jasmine Nguyen
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Théâtre et Poésie => Poésie
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Destruction de la nature
J’ai reçu les premiers vers de ce recueil comme on ressent une légère brise vespérale un soir de canicule, comme on boit une menthe à l’eau sur une terrasse ombragée, … ces vers frais, légers, arachnéens, libres comme l’air dans le feuillage apaisaient mon cœur et mon corps. Et, puis quelque chose a attiré mon attention dans la façon d’écrire, de composer les vers, quelque chose que je ne savais pas définir, quelque chose que j’ai découvert en lisant la biographie de l’auteure placée à la fin du recueil. Cette petite phrase qui semble contenir la source de mes interrogations : « … poésies intimistes, très influencées par l’écriture automatique ». J’avais bien senti tout ce que ces poésies contenaient d’intimité mais je n’avais pas pensé à l’écriture automatique, je connais trop mal cet exercice mais cette fois je comprends pourquoi ma lecture a été un peu différente. J’ai découvert une autre façon de transmettre des émotions.
En contrepartie, le nom de l’auteure, certaines allusions dans les poèmes et cette opposition que j’ai cru déceler dans le texte entre l’évocation d’une nature dans toute la pureté de sa splendeur virginale et la violence de sa destruction par les hommes, m’ont entrainé vers un autre monde dans une autre époque. Pour l’exemple je ne citerai que ces deux très courts quatrains :
« Le soleil plane
La mer danse
La terre vit
La ciel caresse »
Qu’elle est belle et apaisante cette nature où le soleil brille, la mer tangue doucement, la terre grouille de vie animale et végétale et le ciel n’est que caresse. C’est le monde que j’ai imaginé à la lecture de ce quatrain, celui qui a été détruit comme l’indique le quatrain suivant …
« Le feu brûle
L’eau ravage
Le métal dévore
L’air étouffe »
Par le feu des canons, les poisons qui enveniment les eaux, le métal des bombes qui déchirent tout et le feu du napalm qui rend l’air irrespirable. Oui, Jasmine, j’ai ressenti la douleur immense que ceux qui étaient au Vietnam à une certaine époque ont dû subir. J’ai eu l’impression qu’au fond du fond de ton intimité le souvenir de ces victimes hante encore ton être et se faufile dans tes textes.
La biographie évoque deux inspirations, l’une scientifique l’autre plus artistique, moi je proposerais une autre lecture, une autre dichotomie : une évocation idyllique de la nature originelle et sa destruction par la folie humaine... Ce texte est assez riche pour supporter plusieurs lectures.
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