Les trois femmes du consul de Jean-Christophe Rufin

Les trois femmes du consul de Jean-Christophe Rufin

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Veneziano, le 30 octobre 2019 (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 333ème position).
Visites : 3 939 

Mort d'un hôtelier véreux au Mozambique

Roger Béliot, petit homme d'affaires aussi véreux que minable, échoue au Mozambique où il gère un hôtel, dans l'espoir de réussir enfin et au calme. Son sale caractère et ses mauvaises manières l'ont assez rapidement éloigné de tout le monde, tout comme la fortune espérée, jusqu'au jour où il est retrouvé mort dans sa piscine, les mains ligotées. Si l'assassinat ne fait point de doute, provient-il de l'une des trois femmes qui gravitaient autour de lui ? ou bien d'activités commerciales ayant encore plus mal tourné que d'habitude ? et pourquoi son épouse croupit-elle en prison ?
Le crime paraît déconcertant d'incongruités, au point que le nouveau Consul général français s'en émeut, en constatant son impuissance, face à l'inertie des autorités locales. C'est sans compter l'esprit fouineur du vieux consul à moitié fou qui est sous ses ordres, Aurel Timescu, originaire et natif de Roumanie. C'est ce diplomate peu conventionnel et passablement barré qui mène une enquête toute personnelle qui ne l'est pas moins, pour arriver, tout compte fait, au fin mot de l'histoire.
Abracadabrante, elle ne manque pas de faire sourire, par son aspect tragicomique, les éléments sordides ne manquant pas, ni de bizarreries. Cette lecture m'a fait passer un bon moment. Elle constitue un bon divertissement, relaté d'un ton alerte.

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  Les énigmes d'Aurel le consul

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Second épisode du Vice-consul Aurel Timescu

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 3 octobre 2022

»Il avait fini noyé au fond de sa piscine et ça n’avait surpris personne.
Depuis le temps que le Béliot, le vieux Béliot, comme il se qualifiait lui-même, cultivait la haine autour de lui, il fallait bien que la violence éclate un jour. Dans la communauté des expatriés du Mozambique, il était à la fois connu de tous et tenu à l’écart. Même les Français installés sur place l’évitaient. Ils étaient pourtant peu nombreux dans cette ancienne colonie portugaise d’Afrique. Quant aux étrangers de passage, touristes, fonctionnaires internationaux ou cadres en mission pour leur entreprise, aucun ou presque ne s’aventurait chez lui. »


Et voilà, tout est dit. Aurel Timescu, vice-consul qui oeuvrait il y a peu à Conakry, en Guinée (cf Le suspendu de Conakry) est maintenant en poste au Mozambique, à Maputo, toujours aussi ostracisé par sa hiérarchie et ses collèges – un ostracisme soigneusement recherché pour avoir la paix – toujours aussi déjanté.
De toutes façons, une seule chose l’intéresse, en dehors du fait qu’on lui foute la paix et qu’il puisse passer ses nuits à boire et jouer des morceaux de jazz au piano ; une enquête sur un crime commis. En l’occurrence, le meurtre du fameux Béliot, caricature de l’expat tendance nostalgique de la colonisation, dont il est question plus haut.
Les trois femmes dont il est question, ce sont celles qui lui sont rattachées d’une manière ou d’une autre ; ex, maîtresse et épouse en titre.
A vrai dire, comme pour le roman précédent, ce n’est pas tant l’enquête qui présente de l’intérêt que l’atmosphère dans lequel baigne les expatriés – ici à Maputo – que Jean-Christophe Rufin restitue parfaitement.
Fans des excès sanguinolents d’un Franck Thilliez ou d’un Maxime Chattam, passez votre chemin. Ici c’est plutôt fleuret moucheté et thé empoisonné …

que du bon temps

9 étoiles

Critique de CHALOT (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans) - 31 mars 2022

« Les trois femmes du Consul »
Les énigmes d'Aurel le Consul
252 pages
mars 2021
Editions Galimard

Aurel Timescu est un consul adjoint, nommé au Mozambique.
C'est un homme à la fin de sa carrière qui n'aime ni la lumière, ni le travail de consul.
Comme il l'avoue lui-même : « Quand mes supérieurs m'en veulent, c'est à dire toujours, ils n'ont qu'une solution ; me mettre au placard. Et moi le placard j'aime ça! »
Il réussit toujours à n'en faire pas trop.
Est-ce un fainéant ? Non, il préfère s'occuper de mener des enquêtes quand il le peut.
En résidence pour le « travail » à Maputo en Mozambique, il doit aller visiter en prison une française, accusée d'avoir tué son ancien un vieux Français, « entrepreneur » en retraite, homme peu tendre avec les autres, plutôt d'ailleurs odieux.
Il découvre que cet homme avait trois épouses, anciennes ou actuelles, l'une avec qui il avait divorcé, une officielle et une très jeune femme.
Tout indique que ce meurtre a été commis par l'une des trois femmes.
Ces histoires d'héritage semblent être un mobile.
Laquelle des trois s'est rendu coupable d'un tel crime ….
Aurel est un fouineur, il va jusqu'au bout, ce qui n'est pas facile avec tous les grenouillages en cours dans les couloirs du pouvoir local.
Il vaut mieux se taire mais notre héros ne respecte pas les règles de la civilisation « responsable » et complice et de toutes façons il ne cherche ni une promotion, ni les honneurs.
Les enquêtes le ravissent et il nous fait partager sa passion.

C'est un polar amusant, attachant, sympa, cela nous change de tous ceux qui sont écrits ici et là.
Voici une récréation au côté d'un enquêteur peut être un tantinet loufoque mais sympa.

Jean-François Chalot

le tokay et le consul

8 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 25 mars 2022

Après "Le suspendu de Conakry", premier volume des énigmes d’Aurel le consul, où le délicat mécanisme de la Françafrique était décortiqué avec jubilation par un spécialiste en la matière, "Les trois femmes du consul" fait un peu pâle figure. Manque d’inspiration pour le polar, un genre soi-disant mineur dans lequel l’auteur venait juste de faire une percée ? Ou bien désintérêt passager pour son personnage, ce vice-consul falot (en apparence), habitué des mises au placard, plus à l’aise dans ses enquêtes non-officielles que devant les baise-mains liés à ses fonctions de représentation ? Pour celles et ceux qui ont sauté de joie à la lecture de l’opus précédent de la série, il faudra attendre la lecture du suivant en espérant que notre auteur chéri va se reprendre. Car ici, seul le Tokay, dont notre apprenti-détective se délecte à l’envi, est le moteur de l’enquête. Sans lui, Aurel le consul aurait été à deux doigts d’abandonner cette enquête, qu’il tente d’arracher à son supérieur hiérarchique, le consul en titre, trop content de pouvoir enfin échapper à ses ennuyeuses prérogatives. Heureusement, au terme d’une longue nuit abreuvée du célèbre nectar sucré de Hongrie, tout se fait jour, pour le grand bien d’une française, odieuse mais injustement emprisonnée, et… des éléphants ! Allez Jean-Christophe, encore un effort, pour notre réconfort…

Rufin trop facile

4 étoiles

Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 14 août 2020

Si j’avais bien aimé le premier opus d’Aurel Timesco, j'ai trouvé le second épisode assez médiocre.
L'auteur nous propose un peu prêt la même recette que le précédent volume. Un enquêteur égal à ce qu'il était en Guinée, cette fois au Mozambique. Mais cela pourrait être ailleurs. Nous n'en saurons pas ici plus sur Timesco et son passé. L'enquête a moins d’intensité que la précédente car elle n'est pas bien difficile et vise surtout à faire justice ce qui est essentiel pour cet ancien ressortissant d'Europe de l'Est et ce que ne comprennent pas ses supérieurs, diplomates préférant éviter de faire des vagues. Rufin ancien diplomate en Afrique nous passe des messages sur les pratiques des ambassades.
Un livre de plage.

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