L'Outsider de Stephen King

L'Outsider de Stephen King
(The Outsider)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Darkvador, le 17 février 2019 (Falck, Inscrit le 1 février 2012, 57 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 859ème position).
Visites : 4 942 

Digne d'une enquête d'X Files

Stephen King va sur ses 72 ans. Et il réussit encore à me surprendre.
Il arrive à se renouveler tout en étant fidèle à sa réputation.
Avec ce roman il est au paroxysme de son talent.
C'est une histoire pourtant vue et revue mais le maître nous fait un roman prenant , addictif, au suspense intenable. Beaucoup énormément d'action.

L'histoire: Le corps violé et torturé d'un garçon de 11 ans est retrouvé dans le parc de FLYN CITY. Témoins et empreintes(et plus tard ADN) désignent le coupable.
Terry Maintland : L'une des personne les plus respectées de la ville. Bon père de famille , professeur d'anglais entraîneur de l'équipe locale de base Ball.
Sauf qu'il a un alibi en béton. Des preuves , là aussi des témoins, empreintes et ADN tout aussi irréfutables qui l'innocentent complètement.
Le mal peut-il prendre notre place?

Sur les 200 premières pages on a affaire à un véritable polar. Le chapitre intitulé "Acte d'accusation" qui clôture les 200 pages est un véritable petit bijou.
Après ce chapitre, c'est (presque) une autre histoire de 300 pages qui commence. On bascule dans un thriller fantastique et d'horreur.
Encore une fois les personnages avec leurs faiblesses , leurs remords sont très attachants. De l'inspecteur Ralph au procureur Samuels. Ce sont eux qui redonnent l'espoir cette petite foi en l'homme. Car oui , comme toujours avec le King , l’amitié , l'humanité, l'entraide , le don de soi , dans ce monde violent sont plus forts que tout.
J'ai apprécié quand l'auteur balance ses "piques empoisonnées" à la société Américaine. Il la dépeint au vitriol.
Monde religieux , violence sociale et familiale , intolérance , racisme , culte de la consommation , puissance des médias. Tout y passe...
La palme revient à Donald Trump. Le King l’égratigne avec délectation et sans ménagement. Il ne cache pas sa défiance au patron de la maison Blanche.

Je finirai par la bonne surprise que fait l'auteur à ses fans. Un véritable clin d'oeil. C'est en véritable guest star qu'apparaît l'héroïne de la trilogie "Mr Mercedes". Madame Holly Gibney!! Celle qui a toujours des problèmes relationnels avec les gens , celle qui se soigne au lexapro et qui a fondé une agence qui s'appelle FINDERS KEEPERS.
Elle va participer activement à l'enquête. Pour ceux qui ont lu la trilogie "Mr Mercedes", ça ne pose pas de problèmes, pour les autres attention, car il y a des révélations sur la trilogie.
Sacré Stephen King le voilà qui nous invente une Miss Marple moderne , cinquantenaire qui traque les monstres qui se cachent tout autour de nous...
Bonne lecture.

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8 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 14 mai 2024

Avec cet Outsider, King renoue, dans les premières phases du récit, avec le polar, style déjà déployé dans Mr Mercedes.
Le postulat de départ est troublant, intriguant. D'un point de vue purement scénaristique, King place une fois encore ses pièces avec habileté. Les personnages principaux comme secondaires sont crédibles, typés ou plus banals (a priori), mais toujours consistants, quel que soit leur rôle dans l'histoire.

J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce roman, même si la partie plus fantastique m'a un peu moins convaincue. Le retour d'Holly Gibney est une plus-value, ainsi que son amitié discrète avec l'inspecteur Anderson. Les ambivalences, les doutes, les errances des personnages sont ce qui rend l'ensemble riche et captivant, tout autant que l'intrigue de fond qui aborde aussi notre relation au surnaturel.

King dépeint la société américaine avec beaucoup d'acuité alors qu'il n'est pas un écrivain classé comme "social". Ses récits, fantastiques ou non, ne perdent jamais l'occasion d'utiliser leur prisme pour remettre le fonctionnement humain et sociétal en perspective...

Magistral !

10 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 24 mai 2021

Sensationnel roman démarrant comme un Harlan Coben pour se prolonger (et le lecteur sera heureux de retrouver Holly, un des personnages principaux de la trilogie Hodges de "Mr Mercedes"/"Carnets Noirs"/"Fin De Ronde") tel un épisode de "X-Files", en effet. Un meurtre sordide a été commis dans une petite ville tranquille. La victime est un enfant, le coupable tout désigné (tout l'incrimine, témoins, traces...) est son entraîneur de base-ball, lequel est aussi un des notables les plus appréciés de la ville. La ville est sous le choc, refuse d'y croire (et le coupable clame son innocence et a, de son côté, des preuves irréfutables comme quoi il n'était pas en ville au moment du meurtre), mais l'ADN ne peut pas mentir.
Une enquête qui semble impossible. Jusqu'à ce que Holly Gibney ne vienne mettre son nez dedans. Et découvrir... l'incroyable.

"L'Outsider" est un grand cru, aucun doute là-dessus. La première lecture fut super agréable, la seconde, un ravissement. C'est un polar fantastique d'une grande solidité, qui prend en haleine pendant 500 pages. Aucun défaut. Et King aime beaucoup le personnage de Holly, qui mériterait de revenir encore dans d'autres romans, même si ce n'est que mon avis.
A lire absolument.

Fantastique!

8 étoiles

Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 77 ans) - 12 juin 2020

Cela faisait plusieurs décennies que je n’avais plus lu « du » Stephen King (longue vie à lui, né en 1947 comme moi !). Je n’ai pas été déçu même si ce roman recèle tout de même de fameuses « longueurs ».

C’est certainement dû à la précision de l’écriture de l’auteur qui décrit minutieusement cette affreuse affaire de meurtre d’enfant dans une petite ville d’Amérique puis cette inculpation d’un éducateur proche de la famille puis ces renversements de la logique des crimes (d’autres viennent s’ajouter) et meurtres qui suivent pour en arriver à un côté « fantastique » des plus incroyables.

Pour moi, ce qu’il faut retenir de ce long cheminement, c’est justement ce que les nombreux enquêteurs et « proches » se refusent à croire dans la plupart des chapitres de ce long roman comme je me suis également refusé à croire en pensant qu’une explication « rationnelle » allait couronner le dénouement du roman. Mais la « réalité » est petit à petit devenue ce fantastique que la raison ne voulait pas admettre. Alors, j’ai adhéré à cette thèse soutenue par une enquêtrice et j’ai admis le côté surnaturel … comme les autres protagonistes principaux du roman. Pourquoi pas ! Au XXIe siècle que King, et moi, et vous, nous vivons, à côté de la virtualité de nos smartphones, de nos ordinateurs, de nos technologies de pointe, ne pourrait-il pas y avoir une place pour cette autre « réalité » ?
Du grand art … mais avec beaucoup de longueurs.

L'impossible est la solution la plus envisageable

8 étoiles

Critique de Dervla3012 (, Inscrite le 7 décembre 2019, 18 ans) - 8 mai 2020

De quoi ça parle ?
Perdue au fin fond des États-Unis, une petite ville paisible et sans remous bascule de façon inattendue dans un cauchemar sanglant.
Flint City n’attire que très rarement les médias, et peu nombreuses sont les histoires à sensations qui s’y déroulent.
Ainsi, en ce mois de juin, les ultimes assauts de la chaleur écrasante rendent les passants somnolents sous la lumière déclinante du soir. C’est alors qu’un appel à témoins parvient sur le répondeur du poste de police. L’homme au bout du fil, paniqué, a entrevu dans les sous-bois le cadavre d’un petit garçon.
Les forces de l’ordre se rendent immédiatement sur place et constatent une scène surréaliste et glaçante. Un enfant d’une dizaine d’années est étendu sous les bosquets du parc public, mort. Sa tête a été arrachée à coups de dents et une branche a été utilisée pour le violer.
Les inspecteurs sont horrifiés par la violence du meurtre et le détective en charge de l’affaire, Ralph Anderson, se jure de retrouver le coupable.
Commence alors une longue et fastidieuse enquête riche en rebondissements. Les pistes sont trompeuses et la vérité n’est peut-être pas aussi ancrée dans le réel qu’il y paraît. En effet, les premiers résultats scientifiques s’avèrent troublants : les empreintes et l’ADN coïncident avec celles de Terry Maitland, un homme renommé et apprécié de tous. De plus, une foule de témoins l’a aperçu enlevant la victime puis ressortant des arbres, couvert de sang. Excellent coach, père aimant et mari attentionné, le profil n’est pas adéquat mais les preuves sont là et ne peuvent pas mentir, n’est-ce pas ?
C’est en tout cas ce dont Anderson tente de se convaincre car, au fond de lui, il sent et sait que cette enquête ne peut être expédiée aussi rapidement. Mais la pression est forte d’arrêter le criminel et rien n’est là pour contredire la culpabilité de Maitland. L’arrestation se déroule au milieu d’un stade plein, sous les yeux de la femme et des filles de Terry. Le suspect est conduit au poste de police et son interrogatoire débute rapidement.
Néanmoins, les choses commencent à se gâter. Le jour du meurtre, ce coach a été filmé dans la ville d’à côté, lors d’une réunion à laquelle il assistait. Ses empreintes sont sur les lieux et de nombreux témoins rapportent sa présence à l’évènement.
Retour à la case départ, si je puis dire, et incompréhension totale. Comment un homme peut-il se trouver à deux endroits différents au même moment ? La réponse est relativement claire : c’est impossible. Mais, plus les contradictions s’accumulent, plus le rôle du surnaturel s’impose dans le mystère.
Tandis que policiers sont forcés de se rendre à l’évidence, la très chère Holly Gibney (précédemment apparue dans la trilogie Mr Mercedes) sera d’un grand secours au détective Anderson, en lui démontrant que l’impossible est parfois la solution la plus envisageable…

Mon avis :
Stephen King est un auteur très talentueux : nombreux sont ceux qui en conviennent.
Sa plume néanmoins convient mieux aux histoires courtes. Telle est ma conviction.
Je pourrais invoquer Sleeping Beauties, qui ne m’a inspiré qu’un enthousiasme modéré ; ou au contraire Gwendy et la boîte à boutons qui demeure jusqu’à présent pour moi sa meilleure nouvelle.
J’ai donc abordé The Outsider (ou plus simplement L’Outsider en français), pavé de 475 pages, avec un œil sceptique (en dépit d’une certaine avidité et d’attentes toutefois élevées : Stephen King reste Stephen King tout de même). Précisons également que certains avis de proches alimentaient aussi bien mes espérances que mes craintes.
Maintenant que j’ai achevé l’ouvrage, je peux déclarer que j’ai été TRÈS agréablement surprise. Mais faisons les choses dans l’ordre et donnons une structure à cette critique.
• Plan du roman :
L’histoire commence de façon dynamique et l’incipit est intéressant. L’intrigue, cependant, accroche difficilement, notamment dans les passages consacrés à l’interrogatoire de Terry Maitland qui ralentit tout à coup l’évolution du récit et ennuie un peu le lecteur. Toutefois, il faut bien accorder à l’auteur le mérite d’une entrée en matière relativement magistrale. Bien que peu attrayante aux premiers abords, elle s’assure de faire revenir le lecteur qui souhaite connaître la fin.
D’autant qu’une fois ce cap passé, les péripéties s’enchaînent et le récit gagne en intensité avec une action qui se déroule à un rythme rapide et plein de rebondissements.
Pour terminer, la résolution, qui promettait d’être grandiose, retombe un peu à plat. Certes, elle est très bien menée et construite selon un timing presque parfait, mais (ATTENTION : SPOIL), le lecteur qui depuis le départ se voit promettre une explication rationnelle, est soudain confronté à un dénouement fantastique. En d’autres circonstances, peut-être serait-il acceptable. Ici cependant, l’effet est passablement rebutant car le basculement s’apparente à une facilité.
Figurez-vous que l’on vous demande toute la journée : « À ton avis comment est-ce possible ? Rien ne semble envisageable, n’est-ce pas ? »
Vous répondez qu’en effet, c’est très intriguant et que vous avez hâte d’avoir des explications.
Alors patiemment, vous attendez, mais au moment où vos mains impatientes s’apprêtent à saisir le Saint Graal de l’explication, on vous informe qu’en vérité, si tout semblait impossible, c’est que c’était impossible.
Vous serez un peu déçu.
Enfin, passons outre et gardons un point de vue ouvert et objectif.
• Les personnages :
Une très grande part du succès de Stephen King est due, à mon humble avis, à son talent descriptif. La vision du monde telle qu’il la transmet à travers ses écrits est vivante, littéralement.
Les personnages sont tantôt attachants, écœurants ou rebutants au gré de la plume de l’auteur qui saisit de manière stupéfiante l’Américain moyen en surpoids et obsédé par les armes à feu. Il ne craint en aucune façon de critiquer son pays et le dépeint de manière crue dans toute sa bassesse et son absurdité.
Nous découvrons également l’anti-portrait de l’inspecteur de police qui n’est ni beau, ni fort, ni alcoolique, ni surtout doté d’une clairvoyance à toute épreuve. Citoyen lambda, le détective Anderson possède quelques kilos en trop et commet de nombreuses erreurs.
• Thème important :
Bien que l’enquête se porte vers une voie surnaturelle, les forces de l’ordre en charge de l’affaire peinent à croire en une théorie fantastique.
Stephen King aborde de façon détournée l’impossibilité humaine à considérer ce qui n’est pas « possible ». Les preuves ont beau être sous notre nez, les témoins et les documents peuvent continuer à s’accumuler que nous nous acharnerions toujours à nier l’évidence.
• Détails supplémentaires :
… quelques aspects secondaires du roman, qui s’adressent principalement (je l’avoue) aux lecteurs ayant déjà lus d’autres ouvrages du même auteur.
On retrouve dans The Outsider un schéma répétitif cher au King dans ses histoires. Celles-ci mettent en scène des péripéties qui prennent place au sein d’une petite ville quelconque des États-Unis.
Enfin, je ne peux m’empêcher d’apprécier le clin d’œil dans le personnage de Holly Gibney qui réconforte les nostalgiques des aventures de Bill Hodges.

L'univers est infini !

8 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 10 juin 2019

Flint City, Oklahoma.
Le jeune Frankie Peterson est retrouvé mort dans un parc de la ville, sauvagement assassiné, violé et mutilé.
Les indices relevés sur la scène du crime (empreintes, ADN) et les nombreux témoins oculaires ne laissent aucun doute sur l'identité du coupable ; Terry Maitland, "Coach T" LA figure emblématique de la ville, entraîneur des équipes des jeunes joueurs de baseball de la ville.
C'est la consternation !
Coach T est arrêté, menotté, en plein match devant toute la ville réunie dans le stade.
L'enquête semble bouclée, l'inspecteur Ralph Anderson, fort de ses certitudes, se réjouit d'un procès gagné d'avance.
Mais (et oui.... il y a un mais, sinon , pas de roman ! ), Terry Maitland a été vu au même moment, dans une autre ville éloignée de Flint City, assistant à une conférence donnée par un célèbre écrivain.
Il était accompagnée d'amis et enseignants, confirmant sa présence. Pour le besoin de l'enquête, des empreintes du même Terry sont aussi retrouvées dans cette salle.
Le doute s'installe....
la seconde partie du roman de Stephen King démarre.
Le rationnel de l'Inspecteur affronte l'irrationnel de Holly (personnage qui apparaît à mi-roman)

J'avoue avoir été déstabilisé. Une enquête policière de grande qualité, des preuves scientifiques et puis........ on bascule dans la fantastique, les légendes, pour expliquer l'inexplicable.
Dans l'ensemble, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture d'un roman rythmé (de courts chapitres ) mais ma légendaire rationalité a été mise à (trop) rude épreuve.
Un bon "KING" néanmoins .

Anatomie du Mal

8 étoiles

Critique de Martell (, Inscrit le 27 février 2004, 61 ans) - 3 mai 2019

C’est à la suite du meurtre d’un sadisme inouï du petit Frankie Peterson, onze ans, qu’une enquête se referme sur Terry Maitland, un citoyen actif tel que décrit dans la critique principale. Aucun détail ne nous sera épargné sur les indices et les preuves qui désignent celui que tous considéraient comme le brave M. Maitland.
Beaucoup plus qu’une enquête policière, ce sera une quête acharnée de la vérité et des raisons qui poussent un homme à se transformer en monstre qui provoque la dévastation d'au moins deux familles.

Il y aura une fin brutale avant la moitié du roman qui risque de choquer le lecteur, et la suite sera l’affaire de la spécialité de S. King qui a l’habitude de bousculer notre imagination pour nous faire entrer dans la face sombre du fantastique.

Ceux qui peuvent être déçus du dénouement final auront tout de même visité, en ayant eu droit à beaucoup d’émotions, le quotidien et les travers d’une certaine société américaine avec la précision dans les détails et les divers types de caractères qui ont fait la réputation de cet auteur moderne.

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