Les belles-soeurs de Michel Tremblay
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre
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LA nature humaine...
Germaine Lauzon a gagné 1 million de timbres et des livrets pour les y coller. Avec, elle projette l'acquisition d'un tas de mobilier dans le catalogue joint. Elle est très contente, Germaine. Elle compte faire d'une pierre 2 coups en conviant ses voisines, soeurs, belles-soeurs etc.. à venir l'aider à coller les timbres dans sa cuisine, tout en parlant de tout et de rien autour d'une liqueur. Mais voilà toute la nature humaine qui se révèle au cours de cette soirée !....
truculent !! Non mais sérieusement, je me serais crue dans le milieu de mon enfance. Imaginez un clan de polonais implantés dans le Pas-de-Calais, même époque, fin des années 60. les hommes sont à la mine, les femmes se reçoivent les unes les autres sous divers prétextes et c'est la même chose ! Remplacez le joual par le patois du Nord... Impayable ! Cruel ! Abject ! Adorable ! pitoyable ! ben tout y est.
En plus cette édition comprend des photos des actrices ayant interprété les rôles, une intro d'Alain Pontaut (que j'ai trouvée très pompeuse !) et à la fin diverses critiques parues ça et là dans la presse....
Un régal je vous dis.
Même et surtout si ce qui vous en reste en le refermant c'est un rictus désabusé....
Les éditions
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Les belles-soeurs [Texte imprimé] Michel Tremblay introd. de Alain Pontaut
de Tremblay, Michel
Leméac / Collection Théâtre Leméac
ISBN : 9780776100258 ; 4,94 € ; 07/01/1993 ; 150 p. ; Broché
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Les Licheuses de timbres
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 12 mars 2012
Le dramaturge a osé réécrire le mythe de Sisyphe au féminin. En 1968, on lui a reproché son audace, le taxant même de mauviette comme Jean Bédard, professeur, romancier et essayiste. « Même pas capables de se faire reluire la plume sans la permission de pôpa, môman, matante, mononcle, les voisins, toute la rue Fabre, hosanna au plus haut des cordes à linge ! Rien que des hosties de lécheux de timbres. » (Première Jeunesse, Éd. Leméac, 1998, p. 288) Pourtant, il s’avérait nécessaire de redorer le blason de la femme. Depuis que Saint Thomas d’Aquin eut affirmé, à ses risques et périls, qu’elle fût dotée d’une âme comme ses pairs masculins, rien n’est venu glorifier « le deuxième sexe ». Il a fallu attendre Simone de Beauvoir et Michel Tremblay, récusé à l’époque pour avoir méprisé les femmes en les caricaturant.
Le message se véhicule beaucoup mieux aujourd’hui. La femme n’est plus casée dans le rayon ménager, mais l’Église, défenderesse des droits de l’homme, lui refuse encore le sacerdoce. « Quelle vie plate ! », lui fait chanter le librettiste. Vie réduite à la messe d’un quotidien qui lui interdit au Québec jusqu’en 1960 de détenir un compte bancaire, d’enseigner si elle est mariée et d’autoriser une intervention chirurgicale pour sauver son enfant même si sa vie en dépend. La pièce a perdu de son acuité chez nous, mais sa représentation se justifie encore pour s’attaquer, comme dans Le Cheval de Troie, au dernier rempart de la résistance de l’homme au partage de son pouvoir, endossé par les religions.
Le succès de cette œuvre a poussé René-Richard Cyr à la transposer en comédie musicale avec la complicité du compositeur Daniel Bélanger. Le spectacle est captivant. La mise en scène présente, par des jeux de lumières ingénieux, des tableaux figés comme celui de la dernière cène qui orne les autels. Germaine Lauzon s’y retrouve entourée de ses apôtresses, prêtes à la renier et à la trahir sous l’effet de la jalousie. C’est un vrai délice de voir s’entredévorer ces « licheuses » de timbres (les humecter avec sa langue) venues prêter langue forte pour les coller dans des livrets. Le metteur en scène a réussi cet exploit en créant une synergie entre les comédiens, dont les interrelations ne sont pas destinées directement au public. Ça crée un mouvement langagier et physique, qui rapproche le théâtre du cinéma.
Un pur délice, même dans un siècle!
Critique de Montréalaise (, Inscrite le 7 août 2010, 31 ans) - 7 août 2010
Rose Ouimet et Pierrette Guérin sont mes deux idoles dans cette pièce. L'une, malgré sa vie avec son "cochon de mari" et ses innombrables enfants, reste une femme avec un fort caractère et un incroyable humour. On peut même dire que c'est elle, la leader de la sororité en terme de conversation. L'autre est la brebis noire du groupe : débauchée, cinglante, femme cool pour les trois adolescentes de la pièce, indésirable pour le reste... Elle qui représente la rebelle aux dogmes de la société québécoise des années 50.
Cette pièce est peut-être d'une autre époque pour le Québec, mais pour les pays du Tiers-Monde, c'est très d'actualité. Je pense que c'est pour ça qu'elle est jouée encore partout sur la planète, dans presque toutes les langues importantes. Ça m'a rappelé des souvenirs également car je suis d'origine syrienne et la mentalité des Belles-Soeurs est omniprésente dans ce pays.
Bref, je ne m'en lasserai jamais de le relire à nouveau, encore et encore!
Un de nos classiques québécois
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 18 décembre 2008
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