Quand Dieu apprenait le dessin de Patrick Rambaud

Quand Dieu apprenait le dessin de Patrick Rambaud

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Romans historiques

Critiqué par Elko, le 17 juin 2018 (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 006ème position).
Visites : 3 860 

Quand San Marco était égyptien

Quel joli titre :« Quand Dieu apprenait le dessin ». Il est tiré du Decameron et désigne cette période où le Créateur s’essayait à son œuvre sans pour autant maîtriser son art. Le brouillon avant le parachèvement. Et c’est de la Venise émergente, celle du début IXème, dont il est question. Car Venise n’a pas toujours été cette puissance maritime et commerciale connue de tous. Elle fut un duché subissant la préséance des évêques de Rome et les appétits de l’empereur Louis le Pieux.
A l’instar de Rome, protégée par le saint patronage de Pierre, le Doge décide de s’offrir la protection de St Marc. Reste à rapatrier les reliques de l’évangéliste. Problème : elles sont à Alexandrie où elles font déjà l’objet d’un culte. S’engage alors une expédition menée par deux tribuns vénitiens.

Cet épisode rocambolesque montre les débuts du commerce vénitien, carrefour entre un Occident marqué par un obscurantisme et une violence à la limite de la caricature et un Orient plus civilisé et éclairé. La première partie nous embarque dans une expédition commerciale à haut risque, où le danger se partage également entre l’insécurité des routes et le fanatisme religieux. Contraste étonnant avec la seconde partie moyen-orientale, celle d’une expédition plus spirituelle, où art de vivre et tolérance font un contre poids quasiment symétrique. L’ombre d’un côté, la lumière de l’autre.

Patrick Rambaud nous embarque dans un roman entre aventure et philosophie, politique et commerce, foi aveugle et cynisme intéressé, Orient et Occident. Un livre d’opposition. Où Venise représente une manière de synthèse.

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5 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 29 avril 2019

Si vous lisez le plat verso de l'édition Grasset, vous apprendrez qu'en ce début de neuvième siècle, la république de Venise n'est presque qu'un concept. Le doge vit cloîtré dans la forteresse qui deviendra le palais des doges. Pour assurer sa légitimité vis-à-vis de Rome il faut absolument un symbole fort. L'idée est de retrouver la dépouille momifiée de Saint Marc (l'évangéliste). Plus facile à dire qu'à faire car la dite dépouille se trouve à Alexandrie où les mahométans règnent jalousement sur tout ce qui concerne la religion.
Ce sont donc deux tribuns, habiles navigateurs, fieffés commerçants intrépides qui vont tenter de dérober l'objet de leur convoitise.

Qu'en penser ?
On est loin de la belle littérature de celui qui emporta le Goncourt 1997... et pour cause ! Grasset publie en 2018 un texte déjà publié en 1990 (avec un succès plus que timide). Il est vrai qu'en publiant sous le label "de l'académie Goncourt", on peut espérer vendre un peu plus de papier. Drôle d'idée quad on sait que des réels talents attendent un coup de main pour se faire connaître !
Donc en lisant ce texte on pourrait se croire dans l'ambiance de la reine Pédauque d'Anatole France avec une grande différence : Le grand Anatole, lui, savait écrire et trouver des mots pour que le lecteur s'envole !

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