La Mort nomade de Ian Manook

La Mort nomade de Ian Manook

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Tistou, le 20 mai 2018 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (40 525ème position).
Visites : 2 952 

3ème (et dernier ?) épisode de la série Yeruldelgger

Yeruldelgger est ce commissaire mongol – à Oulan Bator, capitale de la Mongolie – d’abord apparu dans un premier roman « Yeruldelgger ». Ce premier titre fut suivi des « Temps sauvages », et voici donc le troisième opus « La mort nomade ».
Pour ma part j’ai sauté la case « Les temps sauvages » mais je la lirai, ça c’est sûr.
« La mort nomade » donc. Yeruldelgger n’est plus commissaire. On le découvre au début du roman isolé dans la steppe, sous sa yourte, en retraite spirituelle en quelque sorte. Il faut dire que rien que dans le premier opus, il y a de quoi avoir son compte avec toutes les malversations, les crapuleries, les atrocités que Ian Manook nous décrit dans le quotidien mongol !
Isolé, mais pas pour longtemps.

« Accroupi derrière le rocher, Yeruldelgger la regardait depuis longtemps. Depuis qu’il avait aperçu sa silhouette sur la crête de la colline bleutée d’armoises, de l’autre côté de la vallée piquetée d’asters argentés et d’ancolies roses, fragiles comme la rosée d’une aube transparente. Une femme. A cheval. Il l’avait deviné à sa façon de monter. »

Apparition donc de Testseg. Mais ce n’est pas fini …

« Yeruldelgger enfila un pantalon à son tour, mais resta pieds et torse nu pour sortir de la yourte. L’homme était là sur son cheval, face à la porte, et c’était une femme. Yeruldelgger s’étonna de ne pas avoir su le deviner, comme il l’avait fait pour Testseg. Assez grande, plutôt jolie, et beaucoup plus jeune que la femme qu’il venait d’aimer. Elle portait un deel de satin bleu pâle, un pantalon noir, et des bottes de cuir souple.
- Bonjour grand-père. Comme j’ai vu l’urga à ta porte, j’ai préféré ne pas demander après tes chiens et attendre.
- Tu as bien fait, petite sœur. Et tu attends quoi ?
- Toi, dit-elle sans ciller. »

Décidément, il sera dit que la retraite de Yeruldelgger … Il s’agit d’Odval, qui, comme Tsetseg est réellement venu demander aide et assistance à Yeruldelgger. Et très vite c’est Ganbold, un garçon de la steppe, qui, lui aussi, a besoin de Yeruldelgger.
On devine aisément que la suite du roman ne s’effectuera pas dans la méditation ! C’est tout aussi violent, désespéré que le premier opus. La Mongolie ne doit pas être ce pays nature qu’on s’imagine ici. Trop d’intérêts, notamment miniers dans cet épisode-ci, aiguisent trop d’intérêts et les requins ne sont pas tendres.
Un qui n’est pas tendre avec ses personnages, aussi, c’est Ian Manook. Il ne fait pas bon être héros sous sa plume !
Cet épisode est crépusculaire. L’effet de surprise du premier épisode est passé et Ian Manook m’a donné l’impression parfois qu’il raclait les fonds de tiroirs de tout ce qui était susceptible d’arriver pour boucler le roman. Plus décousu, moins compact. Et terriblement noir, aussi …
La série « Yeruldelgger » n’en constitue pas moins une série des plus dépaysantes et édifiantes. Hautement recommandable.

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Fin de la trilogie mongole

7 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 23 juin 2023

Je donne à "La Mort Nomade", troisième et dernier volet de la trilogie mongole de Ian Manook, la même note que pour le premier volet, mais je pense qu'il s'agit probablement du moins réussi des trois (le meilleur étant, je pense, le second, "Les Temps Sauvages"). Plus court que les deux autres (470 pages en poche) et ce n'est pas plus mal, il démarre sur les chapeaux de roue avec une situation aussi rocambolesque que peu crédible (Yeruldelgger vit désormais seul, dans sa yourte, dans un coin reculé du désert de Gobi ; deux femmes, une de son âge et une bien plus jeune, viennent le voir, l'une après l'autre, et vont, chacune, coucher avec lui, séparément et ensemble, après à peine quelques dizaines de minutes de conversation ; elles ont besoin de lui pour autre chose, ceci dit, mais le sexe passe en premier, chez les nomades), mais ensuite, comme il est dit dans la critique principale, on sent un peu le réchauffé, comme si Manook voulait vider son sac à idées alors que la trilogie s'achève.
Encore une fois des dialogues qui sonnent pas terribles parfois (un peu éhontés), des personnages intéressants, une belle description, parfois cruellement réaliste, de la vie en Mongolie, et une intrigue tarabiscotée, pour un roman que l'on ne parvient pas à lâcher avant de l'avoir fini. Le moins bon de la trilogie, donc, mais rien de grave, c'est tout de même du très bon boulot que cette trilogie, et que ce roman.

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