Le meilleur des mondes de Aldous Huxley
(Brave New World)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
Moyenne des notes : (basée sur 60 avis)
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Vision éclairée d'un futur proche
Qui aurait cru dans les années 1930 que le monde décrit dans ce bouquin existerait un jour ?
Cette société aseptisée où ce qui n'est pas " beau à voir " est caché, où un produit chimique provoque " l'évasion " et le " bien-être " du corps, où les êtres sont " fabriqués " pour entrer dans le moule d'une classe sociale.
Pourquoi se cacher les yeux ? Ces choses atroces peuvent se passer très vite si nous, les petits humains, ne sommes pas vigilants.
Ce livre " plus tout jeune " est d'une actualité plutôt flagrante.
Une lecture idéale pour ceux qui veulent réfléchir sur la société de consommation, les dangers d'une génétique non responsable et sur toutes les maladies d'une société moderne.
À lire sans hésiter.
Les éditions
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Le Meilleur des mondes de Aldous Huxley
de Huxley, Aldous
le Livre de poche
ISBN : 9782266023108 ; 1,47 € ; 01/01/1988 ; 285 p. ; Poche -
Le Meilleur des mondes
de Huxley, Aldous
Pocket
ISBN : 9782266128568 ; 4,95 € ; 11/10/2002 ; 284 p. ; Poche -
Le meilleur des mondes
de Huxley, Aldous
Plon / Le livre de poche
ISBN : 9782253005018 ; 3,39 € ; 01/01/1969 ; 433 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (52)
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Notre Ford qui êtes aux Cieux
Critique de Windigo (Amos, Inscrit le 11 octobre 2012, 41 ans) - 2 février 2024
Avec le recul, je comprends la raison pour laquelle ce roman est considéré comme un chef-d'oeuvre. C'est une utopie dérangeante, où tout est factice. Le bonheur est fabriqué de toute pièce, avalé avec des tonnes de Soma, une drogue qui formate les gens à fuir les sentiments humains.
Ce n'est certes pas mon roman de science-fiction préféré, mais il est le reflet de notre époque post-covid. Avec tout ce qui se trame dans le monde, j'ai bien peur qu'on en arrive à des dérives comme dans ce genre de bouquins.
L'idée oui ... le style non
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 12 septembre 2020
Ed. Pocket
Bonjour les fous de lectures.....
Pour une fois, je vous présente une relecture.
Le première tentative ayant été faite il y a des années et ayant été peu concluante, j'ai voulu voir si l'arrivée de la maturité et des cheveux blancs avaient changé mon opinion sur ce "Best-seller".
Il s'agit d'une dystopie ( dont je ne suis pas fan) écrite en 1932.
" Le meilleur des mondes" met en scène un monde parfait où chaque individu appartient à une classe sociale bien définie dès sa conception, celle-ci traçant son avenir.
Bien que privés de liberté, ils sont contents de leur sort qui leur a été imposé dès leur plus jeune âge et vivent sans se remettre en question.
Chacun endosse le rôle qui lui a été déterminé
Bernard Marx, lui, est en quête de liberté.
Il parvient à aller dans une tribu de "sauvages" où il rencontre John qui, lui, est né normalement loin de tout endoctrinement.
Bernard le ramène au centre où il tentera de le "civiliser".
Puni pour son audace et sa désobéissance, Bernard sera contraint à l'exil.
John, lui, tentera de libérer les citoyen de leur condition servile.
Echouant, il se suicidera.
La société idéale imaginée par Huxley est une caricature de plusieurs sociétés: la société de consommation, la Russie communiste, l'Allemagne nazie.
Il y décrit un monde conditionné pour produire une civilisation " zéro défaut"
Une société où la natalité serait entièrement sous le contrôle des scientifiques. Où l'organisation serait le résultat d’une production bien huilée, dont chaque constituant serait rigoureusement conforme à un cahier des charges initial.
Voici un monde dans lequel le hasard -la chance comme le mauvais sort- n’existerait plus.
Un monde où la destinée de chacun est tracée d’avance.
Un monde où l’on est conditionné pour suivre cette destinée, et s’en satisfaire sans se poser davantage de questions.
Comme lors de ma première lecture, je referme ce livre avec un avis mitigé.
J'admire le côté visionnaire de l'auteur ( Ecrit en 1932, il fallait le faire)
MAIS que je déplore le style d'Huxley qui ne se révèle vraiment pas un grand écrivain.
C'est confus, décousu, ce qui rend la lecture poussive et impossible de ressentir une quelconque empathie pour les personnages décrits.
Oserais-je dire que je me suis ennuyée ?
Monsieur Huxley n'aura pas réussi à me captiver, même après un second essai.
Dommage car l'idée soulevée en son temps était géniale.
Visionnaire !
Critique de Thorpedo (, Inscrit le 22 octobre 2009, 45 ans) - 11 avril 2020
Un très grand livre;
Science fiction ?
Peut être...
Jusqu’à quand ?
A voir...
Pour le reste, et pour ceux qui n’ont pas lu ce génial roman d’anticipation,
Un seul mot : lisez le !
La ford T !
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 11 août 2016
Ah mais... s'insurgeront certains : où sont la création, l'art, la poésie, l'opinion, l'idéologie dans ce monde aseptisé ?
Bonne question. Et je pense avoir trouvé la réponse ce midi, Place de la Monnaie, où j'observai, la génération qui sera notre relève. Nos enfants déambulent gaiement avec leur smartphone à la recherche des pokémons, insouciants comme nous l'étions à cet âge.
Le meilleur des mondes ?
Critique de Antinea (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans) - 2 mars 2016
Mais cette société a priori idyllique ne laisse pas la place à l’individualité, à la créativité, à la passion, au développement personnel. Est-ce un problème ? A chacun de se faire son idée, même si la suite du roman propose une réflexion là-dessus.
C’est un roman qui force à réfléchir et je comprends son succès : chaque période de crise que notre société moderne a connue nous incite à nous interroger sur un format de société qui serait plus juste pour tout le monde, où la pauvreté n’existerait plus, où les richesses seraient partagées et pas accumulées par des 1% toujours plus avides de comptes en banque bien fournis. Après tout, Le meilleur des mondes propose un tel format, mais celui-ci n’est pas sans bousculer certaines de nos valeurs. Un monde parfait serait-il un monde de libertés restreintes, où chacun est tellement conditionné pour être heureux qu’il ne ressente même pas ce manque de liberté ? Et d’ailleurs dans un tel monde, à quoi serviraient les libertés individuelles ? Est-ce seulement au prix d’un conditionnement extrême que la nature humaine, apprivoisée, pourrait donner naissance à une civilisation stable ? L’Homme est-il programmable au point de ne plus ressentir l’envie, la jalousie, l’ambition, et d’accepter un système de caste comme une normalité ? Autant de questions passionnantes soulevées dans mon esprit par la lecture de ce texte atemporel.
Malheureusement, nous y sommes
Critique de Loic3544 (Liffré (35), Inscrit le 1 décembre 2007, 46 ans) - 19 juin 2014
"Bizarre, musa le directeur [...] bizarre de songer que même au temps de notre Ford, la plupart des jeux se jouaient sans plus d'accessoires qu'une ou deux balles, avec quelques bâtons et peut-être un bout de filet. Rendez-vous compte de la sottise qu'il y a à permettre aux gens de jouer à des jeux compliqués qui ne font absolument rien pour accroitre la consommation. C'est de la folie. De nos jours, les Administrateurs ne donnent leur approbation à aucun jeu nouveau à moins qu'il ne puisse être démontré qu'il exige au moins autant d'accessoires que le plus compliqué des jeux existants."
Une logique terrifiante qui est pourtant présente partout autour de nous. On peut s'étonner de voir qu'un tel roman soit considéré comme un classique de la littérature d'anticipation et que, en même temps, nos sociétés s'emploient à en reproduire tous les travers.
Evidemment, le style est parfois lourd et il y a quelques longueurs. En plus, l'auteur n'arrive pas à complètement nous attacher à ses personnages même si cela change dans la deuxième moitié du bouquin. Enfin, on pourra regretter une fin un peu bâclée et pas tout à fait dans le ton du reste du livre.
Mais il n'en reste pas moins que certains dialogues et certaines scènes devraient nous amener à réfléchir sur l'évolution de notre monde. S'il parait assez peu vraisemblable d'arriver au jusqu'au-boutisme absolu du livre, force est de constater que nous en avons déjà adopté trop d'éléments.
Même si je ne lui mets pas une superbe note à cause de ce style et de certaines longueurs, c'est quand même un livre à lire pour la réflexion et le regard qu'il apporte sur nos sociétés d'hyperconsommation et aseptisées.
Du bonheur en éprouvette
Critique de Pierrequiroule (Paris, Inscrite le 13 avril 2006, 43 ans) - 27 octobre 2013
Les personnages principaux de ce roman sont Bernard Marx, un Alpha Plus spécialiste en psychologie, et Lenina Crowne, ouvrière au centre de Prédestination sociale. Bernard est différent des autres Alphas – aurait-on versé par accident de l’alcool dans son pseudo-sang ? Solitaire et indépendant, il passe pour asocial, ce qui est une faute gravissime dans ce monde totalitaire. De plus son corps est si frêle qu’il atteint tout juste la stature d’un Gamma ! Bernard est attiré par Lenina, une jeune femme parfaitement adaptée, et « pneumatique » à souhait. Il décide donc de l’emmener en weekend au Nouveau-Mexique, dans l’une des dernières réserves de « sauvages » -comprenez humains « vivipares » qui vivent en familles, ignorant les nouvelles technologies. Dans cette réserve, nos deux héros rencontrent John, un jeune sauvage féru de superstitions et de littérature shakespearienne – désormais interdite dans le monde civilisé. Le choc culturel risque d’être rude, d’autant que John brûle d’un amour romanesque pour Lenina.
Ce roman publié en 1932 est l’une des premières dystopies littéraires. Quatre-vingt ans après, on est encore surpris par sa modernité et son actualité ! L’oeuvre d’Huxley est étrangement visionnaire, elle pose beaucoup de problèmes philosophiques sur la signification du progrès, les apports – et les limites ! - de la science, les rapports entre la technique et la nature. Mais les questions qui m’ont paru les plus passionnantes ont trait à l’essence même de l’être humain : peut-on être heureux dans une société entièrement matérialiste ? L’individu est-il conditionné par la collectivité ? La passion et la beauté sont-elles plus importantes que la sécurité et le confort ? Le livre est riche en dialogues qui donnent à réfléchir sur ce « meilleur des mondes », reflet outré de notre propre société ! Mais au-delà de cette dimension philosophique, le roman comporte une véritable histoire portée par des personnages en conflit : alors que certains incarnent les valeurs futuristes, d’autres résistent au nom de leur humanité. Au final, c’est une œuvre qui ne peut laisser indifférent : les situations décrites sont tantôt effrayantes tantôt comiques, mais toujours intrigantes pour les hommes du XXIème siècle que nous sommes. En cela le livre d’Huxley est vraiment un classique ! Il a ouvert la voie à une science-fiction intelligente, celle de Ray Bradbury (« Fahrenheit 451 ») et de George Orwell (« 1984 »).
c'est une base de réflexion
Critique de Le-curieux (, Inscrit le 17 mars 2013, 43 ans) - 20 septembre 2013
Aldous Huxley nous donne ici sa vision d'un monde qu'il considère le meilleur possible vis à vis des aspirations des êtres humains.
Ce monde supprime de manière directe toutes souffrances et frustrations humaines grâce à la manipulation des embryons, une éducation-dressage des enfants, la censure et les drogues. Les sentiments heureux tel que la joie, l'amour sont aussi supprimés ou du moins atrophiés. Ce monde est ainsi totalement déshumanisés.
Est-ce là le bonheur que chacun recherche?
"Le meilleur des mondes" repose sur la thèse que le but du monde est le bien-être de l'humanité et seulement cela. Cela a pour effet d'arrêter la marche de l'humanité et est annonciateur de la fin prochaine de cette humanité qui évite toute contrainte et basé sur une société de consommation superficielle.
Je pense que le monde actuel est encore loin de cette effroyable utopie même si de nombreux paragraphes y font penser.
Bien sûr chaque être humain souhaite son bien-être mais pas à n'importe quel prix.
Tant que des personnes s'opposeront à ce modèle, même une minorité, il ne verra pas le jour.
Restons des sauvages le plus longtemps possible
Critique de Yasem (Strasbourg, Inscrite le 30 juin 2008, 34 ans) - 25 mai 2013
Le meilleur des mondes, c’est maintenant !
Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 1 avril 2013
Mitigé
Critique de Pierraf (Paimpol, Inscrit le 14 août 2012, 67 ans) - 15 février 2013
Par contre la seconde partie avec "le sauvage", est complètement plate, sans intérêt, je n'arrive pas à comprendre le message que veut délivrer l'auteur.
Dommage, car du coup j'ai eu du mal à finir le livre.
Le Meilleur des Livres
Critique de Martin1 (Chavagnes-en-Paillers (Vendée), Inscrit le 2 mars 2011, - ans) - 6 juin 2012
Pourquoi ? Parce que, comme tout le monde, je me suis posé la question : Alors, qui est le mieux ? 1984 ou Le Meilleur des Mondes ? Préfère-t-on les aventures de Winston ou de John ? Abhorre-t-on davantage Big Brother que Notre Ford ?
Bon, je pense qu'Orwell a gagné. Et de loin. Mais ce n'est pas parce qu'il a trouvé plus fort que lui que Huxley ne nous livre pas ici un ouvrage magnifique, plein de réflexions passionnantes et tout à fait d'actualité.
Personnages très complexes, écriture passable, scénario d'une profonde intelligence.
Ce ne sont pas uniquement des réflexions sur le progrès scientifique, mais aussi une foule d'ébauches de réponses à de grandes questions que l'on se pose : Peut-on être heureux sans éprouver de sentiments ? Est-on heureux quand le malheur est hors de portée ? L'équilibre des rôles de la population est-il attaché à la civilisation idéale ? Est-on épanoui sans amour ? sans Dieu ? sans moments de solitude ? et encore bien d'autres...
Outre tout cela, cette perle de la littérature de Science-Fiction nous laisse en souvenir une grosse interrogation sur la richesse insoupçonnée des pièces de Shakespeare.
Le livre à conseiller au monde entier
Critique de Benson01 (, Inscrit le 26 mai 2012, 28 ans) - 30 mai 2012
Comment dire, j'ai trouvé ce livre très enrichissant. Surtout sur l'idée du conditionnement : il me semble que l'auteur a touché un point sensible, car en effet, tellement de choses nous conditionnent aujourd'hui (il suffit de regarder les publicités pour s'en apercevoir...).
Un exemple qui montre que l'on se dirige vers ce monde : la filière la plus prisée par les lycéens est clairement la scientifique ; le meilleur des mondes lui-même résulte du progrès scientifique. Je trouve cela assez inquiétant même si certain diront que je suis entièrement paranoïaque.
Dans ce meilleur des mondes, tous les habitants sont heureux mais c'est simplement car il n'ont pas d'autre choix : ils n'ont pas de parents, pas de conjoint, pas d'enfant rien qui ne puisse leur faire des émotions trop fortes et qui pourrait les faire souffrir ou même évoluer. On ne peut pas empêcher la peine certes, c'est pourquoi ils se droguent en cas de petites tristesses. La différence entre les individus est donc inexistante (même physiquement, il y a beaucoup de jumeaux).
Après, j'ai trouvé que les personnages étaient bien construits. En particulier Bernard qui est avide de solitude. La confrontation entre le meilleur des mondes et le Sauvage m'a semblé être une idée captivante et qui a permis à l'auteur d'exploiter encore plus le thème général du roman. L'histoire n'est jamais linéaire, je ne l'ai jamais trouvée prévisible. L'écriture est simple et abordable (même si Shakespeare est omniprésent) ce qui permet à tout le monde de réfléchir sur cette oeuvre fabuleuse.
A lire absolument.
Parce qu'un homme ne naît pas dans un flacon
Critique de Tim (Limas, Inscrit le 3 août 2011, 30 ans) - 4 mars 2012
Quelle magnifique anticipation, quelle clairvoyance et quel génie! Huxley, outre de dépasser l'imagination du chemin que pourrait suivre notre monde, apparaît comme un véritable ethnologue de notre société actuelle. Choquant, terrifiant? Oui tel est ce que nous vivons!
L’auteur a, au fil de son livre, ingénieusement pensé les mécanismes qui pourraient nous faire basculer dans un monde sans heurts, sans maux, un monde passablement vide…
La drogue, une science infiniment puissante pour combattre la vieillesse, l’absence sensible de différence entre les individus, l’inexistence de liens affectifs, la sexualité puissamment débridée, la censure sont tant de moyens pour permettre aux élites qui dirigent ce monde d’arriver à une société méticuleusement hiérarchisée et pensée. Et ne serait-ce qu’aller à l’entrave de ces moyens implique pour chaque homme le processus d’humanisation tant redouté. Lorsque l’homme se ressent différent, il est un danger, lorsque l’homme développe le sentiment amoureux, il est nuisible, mais il est homme.
En fait, je crois qu’à la lecture de ce livre, ce n’est plus un simple constat affolant qui nous est dressé mais c’est un véritable appel à l’espoir, à la révolte, parce que même dans ce meilleur des mondes, il subsiste encore des hommes et que sur Terre même s’ils sont ou seront peu nombreux pour les années à venir, leur présence permettra de soutenir le combat d’un monde meilleur mais pas celui du meilleur des mondes.
Alors si vous vous inquiétez de la société dans laquelle vous évoluez, ce n’est pas si grave. Certes vous naviguez en territoire étranger, vous ne vous plaisez pas dans ce qui vous entoure mais vous êtes et resterez un homme. Huxley délivre un de ces messages qui vous font vivre, qui vous donnent des raisons de rester sur Terre parce qu’aujourd’hui, encore plus, nous avons tous besoin d’être homme et je crois bien que ce meilleur des mondes ne subsistera et ne s’affirmera pas si chacun délivre un message rempli de tendresse, de compréhension, d’amour et d’égalité envers son semblable.
Mais on peut également lire ce livre comme une certaine mise en garde, notamment à l’égard des émancipations que nous vivons-une sexualité libérée, une foi délaissée et des hommes qui s’affranchissent- de façon croissante ne se révèlent-elles pas être les prémisses, justement, de la chute de notre Humanité ? C’est l’une des questions fondamentales à se poser ! Quel serait notre monde si nous étions tous égaux, si chacun bénéficiait de droits communs ? Quels sont les rôles de l’Etat et de la primauté que ce dernier met en place sur les individus qu’il dirige ? Tant de questions sur notre monde et son évolution…
Je partage ainsi un extrait, qui me semble, caractériser de façon très juste l’essence même du livre. Cet extrait est issu du dialogue qui s’instaure entre le sauvage qui vient d’être arrêté et qui ne croit pas en cette société et entre un des dirigeants de ce monde, Mustapha Menier.
« -Mais je n’en veux pas du confort. Je veux Dieu, je veux de la poésie, je veux du danger véritable, je veux de la liberté, je veux de la bonté. Je veux du péché.
-En somme, dit Mustapha Menier, vous réclamez le droit d’être malheureux.
-Eh bien, soit, dit le Sauvage d’un ton de défi, je réclame le droit d’être malheureux.»
Ainsi, hommes qui lisez ces lignes, n’oubliez jamais que chaque sentiment, quel qu’il soit, s’inscrit dans la construction de votre être, que ce que vous vivez est de manière immédiate retranscrit en vous comme une expérience enrichissante. Enfin, n’oubliez pas tous les sentiments que vous cachez,enfouissez car eux aussi sont humains, et que votre humanité doit être le fer de lance de notre société pour encore de nombreuses années.
Ces quelques phrases, Huxley aurait pu simplement les écrire, mais il a été encore plus brillant en écrivant Le meilleur des mondes et je l’en remercie.
Terreurs proches
Critique de Sam-faulkner (, Inscrit le 19 avril 2011, 26 ans) - 25 novembre 2011
Le roman en question décrit ce qui pourrait nous arriver : l'humain est déshumanisé, et n'est plus que partie d'un groupe, l'État. Avouez que ce principe de base est tout bonnement communiste.
Bref, passons, et sachez que je ne décrirai pas toutes les horreurs de ce récit, tant elles sont nombreuses. Mais sachez qu'elles existent. Et qu'elles pourraient nous arriver.
Enfin, bref. Le récit est écrit avec un style puissant, fort, et prenant. L'auteur nous emmène dans ce meilleur des mondes, dans cette démocratie qui n'en est pas une.
Bref, un livre à lire absolument.
Prophétique
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 10 octobre 2011
D'autre part, ainsi également que dans l'histoire, les médias accordent une énorme place à l'esthétisme au lieu des reportages d'investigation, et très peu de place libre est laissée à Dame Nature - cette manière de voir apparaissant de toute façon dorénavant comme grotesque pour l'ensemble des terriens. Une utopie presque aboutie et menée à son terme: La dictature parfaite !
Un peu déçu
Critique de Bernard2 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 75 ans) - 15 août 2011
A-t-on conscience de cette menace ? Réalise-t-on que c’est à chacun d’entre nous de lutter face à ce déclin de nos civilisations, qui pourtant nous disent qu’elles placent l’Homme (avec une majuscule) au centre du système ?
Comme évoqué dans les commentaires précédents, on pense inévitablement au livre « 1984 », de George ORWELL. Et si j’ai mis en titre « un peu déçu », c’est parce que j’ai nettement préféré ce dernier au livre de HUXLEY. C’est bien sûr une impression personnelle.
Le Meilleur des mondes
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 8 août 2011
Le livre a été écrit en 1931, une époque où l'on voit la montée des dictatures en Italie et peu de temps avant celle de l'Allemagne. Cette époque est aussi celle de Staline au pouvoir. Donc le contexte se prêtait assez bien à la vision de ce roman.
J'ai bien aimé le côté réaliste de ce livre. L'asservissement des gens ne s'est pas fait par magie et doit constamment être travaillé pour éviter tout relâchement.
Malgré que ce livre ait presque 80 ans, il est toujours d'actualité. On n'a qu'à regarder comment les USA tentent de maintenir leur peuple dans l'ignorance pour mieux les asservir pour se rendre compte que ce n'est pas impossible que ça arrive un jour.
Intéressant mais...
Critique de Snake (, Inscrit le 2 février 2011, 41 ans) - 29 mars 2011
Après il faut savoir dépasser le côté "J'ai lu un livre connu je pourrai le replacer dans un repas de famille" parce qu'on est quand même assez loin du niveau de 1984 d'Orwell ou même d'autres livres d'anticipation écrits dans les années 40-50.
Le style est assez farfelu un peu "psychédélico-théâtral" ce qui rend la lecture plutôt hachée et les personnages fades voire ennuyeux il faut bien le dire. Le principal défaut de ce livre c'est que la bonne et ambitieuse idée de départ manque cruellement d'intensité au fil des pages. Ecrit en 4 mois, le récit aurait pourtant gagné à recevoir plus de recul pour travailler la montée en puissance et l'intensité dramatique.
Aussi la plupart des lecteurs ne sont pas nécessairement des férus de Shakespeare et j'ai tendance à penser que la surdose de références à l'auteur nous éloigne un peu de la réflexion politique.
En bref un ouvrage intéressant et visionnaire mais méfions nous best seller n'est pas forcément égal à chef d'oeuvre.
SF Futuro-réaliste
Critique de Kokovain (, Inscrit le 7 mars 2011, 32 ans) - 8 mars 2011
Mon intérêt grandissant pour la politique me poussa à acheter Le meilleur des mondes, après avoir lu une quatrième de couverture accrocheuse.
Cet ouvrage fut une surprise très agréable, sans trop en révéler, le roman se divise, selon moi, en deux parties, la description de cette nouvelle société, et l'intronisation du "Sauvage" dans celle-ci, avec changement (habile) de personnage principal en cours de route.
J'ai été très réceptif à chacune des deux parties, et à la transition, toutefois certains personnages possèdent des noms très explicites (Bernard Marx, Lénina), dont je n'ai pu saisir le sens cachés. Les très nombreuses références à Shakespeare m'ont plu et ont attisé ma curiosité envers cet auteur, que je ne tarderai sans doute pas à lire.
En résumé, j'ai passé un très bon moment avec ce livre, mais, pour moi, il est nécessaire de noter que ce type de littérature peut ne pas plaire à tout le monde.
Vivre heureux, mais conditionné, endoctriné.
Critique de Calepin (Québec, Inscrit le 11 décembre 2006, 43 ans) - 20 décembre 2010
Mon avis : Après avoir lu Fahrenheit 451 et 1984, Le meilleur des mondes était la suite logique de ces excellentes dystopies. Quoi en dire sinon que c'est absolument terrorisant d'imaginer la manipulation génétique à un tel niveau ? Le contrôle des masses est si total par le biais du conditionnement passant du foetus à la période de l'enfance qu'on en perd toute notion d'humanité, du moins, celle que nous connaissons actuellement. Comment voir dans l'acuité insensée de Huxley, quant à l'avenir qu'il voyait en 1931, autre chose que de l'ébahissement et de l'inquiétude ? Cet homme semblait être brillant, visionnaire et c'est un peu de cette vision qu'il nous partage dans ce classique de la science-fiction. J'ai aussi bien aimé sa critique contre les paradis médicamenteux encouragés par la société du meilleur des mondes.
Sur le plan de l'écriture, j'ai trouvé à la fois qu'elle n'avait pas très bien vieilli et qu'elle collait toutefois à la réalité aseptisée, dépourvue de tout ce qui crée un élan passionnel, à moins que celui-ci soit accepté dans le cadre social. Il arrive à l'occasion qu'on ne sache pas trop qui parle ou fait quoi, surtout au début où de courts paragraphes s'enchaînent, mais dont il n'est pas question des mêmes personnes, et ce sans les nommer. Dans l'ensemble, ce n'est pas là ma principale irritation à l'égard de ce livre. Elle vient plutôt du Sauvage dont il est parfois difficile de suivre le raisonnement étrange. La piété quasi fanatique du personnage, cette considération absolue pour Dieu serait-elle à l'image d'Huxley ? Théorie intéressante, bien qu'elle m'ait tout de même profondément agacé. Dommage.
Diderot ou Voltaire du XXème siècle ?
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 20 octobre 2010
Pas de déballage technologique dans ce roman de 1931 (« Brave new world ») : quelques prouesses à venir mais là n’est pas le propos d’Aldous Huxley. En fait « Le meilleur des mondes » n’est pas un roman de S.F., plutôt un essai philosophique sur ce que pourrait être le monde parfait, « le meilleur des mondes », au prix, dans ce cas précis, d’arrangements substantiels avec ; les libertés, la démocratie, le libre arbitre, … Et il se trouve qu’Aldous Huxley habille ceci d’un cadre futuriste, d’où … S.F..
Un autre aspect apparait tellement important à Aldous Huxley que, conscient que la traduction va nuire à cet aspect, il va prévenir en préface à l’édition française que toutes les liaisons qu’il fait avec des textes shakespeariens tomberont probablement à plat :
« Certains passages de ce volume appartiennent à la catégorie des choses intraduisibles. Ils ne sont pleinement significatifs qu’à des lecteurs anglais ayant une longue familiarité avec les pièces de Shakespeare et qui sentent toute la force du contraste entre le langage de la poésie shakespearienne et celui de la prose anglaise moderne. Partout où ces passages se trouvent j’ai ajouté le texte de Shakespeare dans une note au bas de la page. Des notes dans un roman – pédantisme insupportable ! Mais je ne vois pas d’autre manière d’appeler l’attention du lecteur français sur ce qui était, en anglais, un moyen littéraire puissant pour souligner le contraste entre les habitudes traditionnelles de penser et de sentir et celles de ce « monde possible » que j’ai voulu décrire. »
C’est qu’en effet la dernière partie du roman, dans laquelle John, un « bon Sauvage », est exfiltré par un membre de l’élite de la société à titre de … spécimen (?) dans la dite société du meilleur des mondes, est un parallèle constant, une écriture en écho à des situations, des dialogues de pièces shakespeariennes citées par John qui ne dispose que de cet auteur pour toute référence culturelle.
Et c’est que, dans ce « meilleur des mondes », justement, la culture est bannie. Et Shakespeare effacé.
« Un homme civilisé n’a nul besoin de supporter quoi que ce soit de sérieusement désagréable. Et quant à faire les choses – Ford le garde d’avoir jamais cette idée en tête ! Tout l’ordre social serait bouleversé si les hommes se mettaient à faire les choses de leur propre initiative.
- Et le renoncement, alors ? Si vous aviez un Dieu, vous auriez un motif de renoncement.
- Mais la civilisation industrielle n’est possible que lorsqu’il n’y a pas de renoncement. La jouissance jusqu’aux limites extrêmes que lui imposent l’hygiène et les lois économiques. Sans quoi les rouages cessent de tourner.
- Vous auriez un motif de chasteté ! dit le Sauvage, rougissant légèrement tandis qu’il prononçait ces paroles.
- Mais qui dit chasteté, dit passion ; qui dit chasteté, dit neurasthénie. Et la passion et la neurasthénie, c’est l’instabilité. Et l’instabilité, c’est la fin de la civilisation. On ne peut avoir une civilisation durable sans une bonne quantité de vices aimables. »
Et la confrontation entre John, le Sauvage, et Mustapha Menier, un des dix administrateurs de cette société idéale, tourne réellement au débat philosophique sur l’intérêt ou la nécessité de faire le bonheur des individus sans leur demander leur avis, au prix d’un décervèlement et d’un conditionnement entrepris dès la naissance, sur l’existence de Dieu et la place de cette croyance dans les relations sociales, sur le pouvoir que peut s’arroger une société de décider à la place des individus, pour leur bien.
C’est beaucoup plus de la philosophie que de la S.F. finalement. Très actuel aussi j’ai trouvé, pour certaines dérives de nos sociétés que nous pouvons observer.
Magicien de la prospective !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 30 avril 2010
Oeuvre majeure de la SF et petit chef d'oeuvre .
A lire et à savourer .
un bonheur insoutenable ?
Critique de Krapouto (Angouleme Charente, Inscrit le 4 mars 2008, 79 ans) - 6 octobre 2009
Un monde parfait, où les bébés sont clonés à la chaîne, conditionnés de façon différente selon qu’ils appartiendront à une couche sociale prédestinée. Tout est planifié, tout est prévu. Le conditionnement est omniprésent, chacun est heureux de vivre dans sa « caste » et est totalement étranger à l’idée de pouvoir ou de vouloir en changer. Personne ne se pose de question, sauf Bernard, qui se pose des questions, et n’accepte pas de prendre le soma pour ne plus s’en poser.
Tout le monde unifié? Non, il reste, pour des raisons imprécises, une partie de la population qui n’a pas été « civilisée » et qui est parquée dans une réserve, où ils vivent comme avant N.F., en se reproduisant, oh horreur, par les moyens traditionnels. Bernard prend conscience de sa différence au contact de ces « sauvages », et particulièrement de John, qu’il ramène avec lui. John, qui est vu comme une bête curieuse, ne survivra pas à ce monde nouveau qu’il découvre.
Le meilleur des mondes a été écrit en 1933, ce qui explique les descriptions scientifiques, basées sur les connaissances déjà importantes de l’époque, avec des projections imaginaires à la Jules Verne (avions aussi rapides que nos jets, hélicos, fusées), mais justifie que la référence du Grand Maître original Ford soit le symbole de la lettre T, son dernier modèle, qui a marqué l’automobile comme produit de consommation à l’époque de l’auteur. Le style est celui du début XXe siècle, alourdi de subjonctifs, et exagérément émaillé d’allusions à Shakespeare que le « sauvage » aussi bien que le grand « administrateur » connaissent de façon invraisemblable sur le bout des doigts.
On ne peut s’empêcher de penser à Un bonheur insoutenable de Ira Levin, qui, apparemment, s’est plus qu’inspiré du Meilleur des mondes .
Compliqué mais
Critique de Lolo6666 (, Inscrit le 20 août 2009, 50 ans) - 20 août 2009
Huxley ou le chantre de la diversité
Critique de Bleizmor (Bretagne, Inscrit le 3 janvier 2009, 54 ans) - 20 février 2009
Même si le style de l'auteur peut parfois sembler quelque peu naïf ou hétérogène en comparaison de l'ouvrage d'Orwell, il parvient tout de même à nous faire prendre conscience de l'uniformisation de notre société, qui était sans doute une fiction d'anticipation à son époque, mais qui a malheureusement fini par rejoindre la réalité.
Le but d'Aldous Huxley était en effet d'écrire une fiction avec tous les extrêmes que celle-ci peut comporter, afin de pouvoir réveiller les consciences de ses contemporains. Mais, lorsqu'on arrive aujourd'hui à s'extraire de l'imaginaire de ce roman, on s'aperçoit que les craintes d'Aldous Huxley se sont bel et bien concrétisées, même si elles restent sous-jacentes, invisibles à notre société de consommation. A moins que nous nous refusions à les voir ?
Pour ma part, j'interprète "Le meilleur des mondes" comme un hymne à la diversité : la diversité entre individus bien évidemment, mais également la liberté de penser différemment, ainsi que la possibilité de vieillir, d'être malade, amoindri, et tout de même reconnu par notre société, ...
Bref, un roman à relire régulièrement, afin de voir la lente mais inéluctable progression des prédictions d'Aldous Huxley, ou tout simplement pour sortir de la torpeur dans laquelle nous plonge notre société, dont les hommes politiques et autres hommes de pouvoir nous mènent tout droit vers "le meilleur des mondes".
ETRE OU NE PAS ETRE...
Critique de Aquarelle (Paris, Inscrite le 29 mai 2006, 50 ans) - 11 octobre 2008
Comment peut-il changer un monde qui est déjà pour tous : le meilleur des mondes ?...
Critique de Maelström (, Inscrit le 28 juin 2008, 32 ans) - 28 juin 2008
« Communauté, Identité, Stabilité », ainsi est la devise de l’Etat Mondial unifiant la grande majorité de la population humaine. C’est dans un futur plus ou moins proche, en l’an 632 de Notre Ford, que nous découvrons Londres sous un nouveau jour. Figurez-vous une société où chacun est « conditionné » dès sa plus tendre enfance à suivre des règles qui peuvent paraître, pour le lecteur tout juste plongé dans son roman, contestables tant elles sont insensées. Imaginez-vous un Etat mondial dirigé par une poignée d’Administrateurs qui utiliseraient des procédés technologiques comme le clonage, la génétique, le conditionnement et le contrôle des individus pour façonner une communauté stable où chaque individu serait une pièce d’un immense ensemble. Songez que dans cette société futuriste, tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes. Chacun d’eux est génétiquement conditionné à appartenir à l’une des 5 catégories de population : les Alphas (l’élite douée d’un intellect et d’un physique supérieur), les Bêtas (exécutants), les Gammas (employés subalternes), les Deltas et les Epsilons (destinés aux travaux pénibles qui ne demandent ni d’être intelligent, ni d’être beau). Chacun est conditionné pour être un bon consommateur, pour participer à la vie sociale de la cité, pour ne plus ressentir certaines émotions qui font de nous des êtres humains (l’amour, la solitude...), pour éviter de chercher au-delà des limites édictées par les Administrateurs, pour ne plus ressentir le besoin de savoir. Ainsi, ce progrès technologique -appelé « hypnopédie »- créait un être semblable à tous ceux de sa caste, n’éprouvant ni tristesse ni amour, ne désirant pas plus que son bonheur et son confort, n’ayant aucun accès à ce qui représente les époques passées, et dans le cas où il ressentirait une émotion forte entre deux parties de golf électro-magnétique ou de jeux érotiques, ils pourraient toujours recourir au Soma, drogue sans effet inverse, qui permet de prendre congé du monde pour un laps de temps plus ou moins long. C’est dans un contexte où l’amour et la reproduction telle que nous la connaissons est tabou, où la religion est une chose ridicule, où être père ou mère est une honte, où avoir des pensées contraire à cette société est passible d’excommunication, que surgit Bernard Marx. Marx est un Alpha plus dont le conditionnement ne fut pas porté à son terme. Ainsi, il a un physique inférieur à celui de sa caste, il porte un regard critique sur son monde, il éprouve un vif intérêt à ce qui semble être pour les autres inutile. De plus il se refuse à prendre du soma et cherche dans ses relations, à approuver des émotions que ses conjoints jugeraient obscène. Aussi Bernard est normal à nos yeux, mais étrange pour ses semblables. Il est dans cette société où chacun est conditionné à éprouver de l’irrespect pour tout ce qui se rapporte aux classes inférieures, une sorte de paria. Mais voilà que cette solitude va le pousser à penser, à rêver d’un monde moins parfait mais plus libertaire où aimer, choisir, souffrir n’est pas répréhensible. Mais quelle place peut-il trouver, et comment peut-il changer un monde qui est déjà pour tous : Le meilleur des mondes... ?
Transporté dès la première page par l’univers bâti, je conseille ce classique indétrônable de la littérature anglo-saxonne à tous les amateurs de littérature.
Le bonheur n'est jamais grandiose
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 15 juin 2008
Il plante avec rigueur et précision le décor d'un monde conçu pour assurer le bonheur de chacun et l'équilibre social. Plus de maladie, plus de vieillesse... ces maux contre lesquels l'humanité lutte depuis des millénaires. Mais aussi plus d'art, plus de religion, plus de passion... Le bonheur n'est jamais grandiose. C'est un totalitarisme anesthésiant et stérilisant qui s'est mis en place, sous la férule consciente et cynique de quelques dirigeants. Faute de soma, le communisme qui règne depuis une dizaine d'années et le fascisme à venir n'arriveront pas à cette perfection dans l'adhésion des masses.
C'est le système de caste, des Alpha aux Gamma, qui marque le plus au premier abord le lecteur. Par contre, c'est souvent décrit en termes de manipulation génétique, ce qui est un anachronisme. Même si la théorie chromosomique de l’hérédité date de 1910, l'ADN ne sera découvert qu'en 44 et sa structure élucidée en 52. En 1932, pas de manipulation génétique à l'ordre du jour. Une relecture soigneuse des premiers chapitres montre que tout est basé sur le conditionnement physique et psychique, l'usage de produits chimiques et la division des embryons. Le vrai modèle de ce système de caste dans l'esprit d'Huxley, c'est la division du travail (taylorisme) et le travail à la chaîne (fordisme) qui triomphent aux Etats-Unis après la guerre (Les temps modernes sortiront en 1936).
Deux traits caractéristiques de cette société, souvent bien moins cités car devenus partie intégrante de notre monde moderne, m'ont frappé :
- la télévision, alors qu'elle n'était dans les années 30 qu'au stade de la diffusion expérimentale et qu'elle n'allait s'imposer qu'après la 2ème guerre mondiale. Sacré intuition d'avoir deviné qu'un jour les gens passeraient leur temps devant l'écran à regarder des matchs sportifs !
- la libéralisation de la sexualité. On n'en est évidemment pas au "Tout le monde appartient à tout le monde", mais l'idée qu'on puisse se donner de façon exclusive et définitive à un conjoint choisi est devenue chez nous une bizarrerie et la multiplicité des expériences sexuelles et des partenaires est un comportement normal.
A la lecture des autres critiques, le style semble avoir dérouté certains lecteurs. J'ai lu le roman sans problème, et en anglais en plus... Peut-être que si vous avez seulement l'habitude des romans de gare, catégorie science fiction, vous pouvez avoir un peu de mal passés les premiers chapitres (qui décrivent le monde de façon assez plate) et que les événements commencent à s'enchaîner ?
En tous cas, si vous voulez réfléchir, je vous recommande les chapitres 16 et 17, avec un extraordinaire dialogue entre d'un côté quelques "dissidents" et le "Sauvage" John et de l'autre le contrôleur Mustapha Mond. Le cynisme rationnel de Mustapha est presque convainquant, alors que John qui a eu la révélation de ce qu'est l'humanité à travers Shakespeare défend le droit à ne pas être heureux, le droit à la souffrance, le droit à la vieillesse. C'est bouleversant et ces passages constituent pour moi la clé de voûte du roman.
Dommage que la fin avec un Sauvage qui va cultiver son jardin en opposition avec la société de consommation soit un peu plate. Dommage que le besoin de revenir à une sauvagerie primaire et originelle chez les humains les plus policés soit bâclé au dernier chapitre.
Je conseille de lire aussi, pour pouvoir comparer ces anti-utopies conçues à des périodes différentes et qui reflètent chacune les peurs et les tendance d'une époque : 1984 d'Orwell publié en 1948 et Globalia de Ruffin qui date des années 2000.
Univers intéressant mais mise en forme passable
Critique de Gooneur (TOULOUSE, Inscrit le 14 janvier 2008, 40 ans) - 6 avril 2008
L'avenir est dans ce livre
Critique de Flowerpower (..(Alsace), Inscrite le 16 mai 2007, 31 ans) - 6 juin 2007
Mais évidemment, programme scolaire. On l'étudie de haut en bas avec ma prof de français. Voilà une phase du livre que je n'avais pas comprise. Et une autre...
Et si, après tout, Aldous avait raison ? Si ce monde indigne sans sentiments ni cultures s'installait ?
Quand on y pense, même si ce n'est pas mon genre de livre, c'est un chef-d'oeuvre écrit avec tant d'avance sur son temps ! L'analyse de français a été efficace.
Lecture conseillée à partir de 18 ans pour lire un chef-d'oeuvre.
Le meilleur des mondes VS 1984
Critique de V4nco (Mouscron, Inscrit le 19 février 2004, 44 ans) - 4 janvier 2007
Ce bouquin m'a énormément rappelé 1984 de Georges Orwell, sans pour autant atteindre le niveau de ce dernier. Après la lecture de 1984, c'est une véritable conscience politique qui est né en moi. Si l'ouvrage de Huxley a eu quelques échos semblables, il n'atteint en définitive pas l'incroyable sentiment d'ouvrir les yeux sur le monde que j'ai ressenti après 1984.
Alors, si pour certains d'entre vous, "le meilleur des mondes" ne fut pas qu'un livre de SF, d'anticipation, mais fut avant tout un essai "politique" ...plongez sur 1984!
Génétiquement modifié
Critique de Julieh (, Inscrite le 2 octobre 2006, 43 ans) - 6 octobre 2006
Il existe une hiérarchisation. On destine les personnes à une fonction précise dans une catégorie sociale déterminée à l’avance. On y trouve les Alphas qui sont l’élite. Ce sont les plus intelligents. Ils sont capables de prendre des décisions seuls (mais ne sont tout de même pas indépendants). Les Bêtas, les Gammas, les Deltas et les Epsilons, eux sont destinés aux travaux pénibles. Dès qu’ils sont à l’état de foetus, ils sont conditionnés. Par exemple, on leur donne plus ou moins d’oxygène pour le développement de leurs cerveaux, dans ce sens les Alphas seront beaux et intelligents, tandis que les Epsilons seront laids et idiots. "Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes" car ils acceptent et sont heureux ainsi. Leur conditionnement durant leur enfance est fort strict et intensif.
Bernard lui est un Alpha, mais il est moins beau que la moyenne et réagit différemment. Son programme génétique aurait échoué car il pense, refuse le soma quand il souffre, et remet en question la société de base. Il est jugé anormal. Lors d’un voyage à la réserve, il rencontre un Sauvage et sa mère (une mère quelle absurdité) qui va amener dans cette société si parfaite à titre d’expérience.
Un livre à vous faire froid dans le dos, surtout lorsqu’on pense qu’il n’a été écrit qu’en 1932. Je le conseille fortement.
Le fond sans la forme
Critique de Franckyz (, Inscrit le 9 janvier 2006, 46 ans) - 27 septembre 2006
Rien à dire sur le fond mais c'est sur la forme que porte le problème. La lecture est insupportable avec le croisement d'histoires, de dialogues, des chapitres entiers sans le moindre intérêt (la scène de l'ascenseur, ...).
On s'enfonce petit à petit dans un profond ennui, on décroche toutes les pages vu le peu d'événements relatés...
Je vous déconseille totalement ce livre!
cultivons notre jardin...
Critique de Ice-like-eyes (nantes, Inscrite le 26 mars 2005, 40 ans) - 14 septembre 2005
C'est assez triste ce monde"parfait" complètement lisse, la naïveté de John , considéré comme un sauvage par cette société, et né par voie naturelle peut être assimilé à Candide; qui ne comprend pas ce monde dit "civilisé". Elevé au langage de Shakespeare ce personnage est encore un homme qui cultive son jardin...
Le meilleur des mondes ? Vraiment ?
Critique de Kristophe (Besançon, Inscrit le 5 août 2005, 45 ans) - 3 septembre 2005
Ce livre, qui comme beaucoup d'autres, nous prévient des dangers potentiels de progrès scientifiques mal maîtrisés, est loin d'avoir mal vieilli, mais reste au contraire très réaliste...
Excellent
Critique de Teardrop (, Inscrite le 25 mai 2005, 36 ans) - 25 mai 2005
Une intrigue bien menée, un personnage central percutant, bref un chef d'oeuvre ! Merci Aldous Huxley...
Perfection et ennui
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 20 mai 2005
Cependant Bernard d'abord va ressentir l'anormalité de cette société qui dérive tandis que John, indien "sauvage", va sortir de sa réserve naturelle où il était cloitré pour poser les questions essentielles: Pourquoi ne croyez-vous pas en Dieu ? Pourquoi ne pas affronter le mal, la maladie , la misère.....?
Finalement, j'ai ressenti le message de John comme un appel au secours, un accès de rage, un avertissement sur les dérives dangereuses d'une société qui pernicieusement perd sa liberté. Quand John se retrouve isolé dans son phare, Huxley précise à de multiples reprises que cet indien bien singulier préfère bêcher son jardin et ce message nous rappelle vivement le conseil de Candide qui devant les guerres, les atrocités, l'appât du gain et la bêtise préfère "cultiver son jardin". UN très beau livre qui surprend et permet de réfléchir sur notre condition.
Contre Ford et Taylor
Critique de Rat noir (, Inscrit le 14 août 2004, 40 ans) - 20 mai 2005
Ce qui me chagrine, c'est qu'aujourd'hui, on a souvent oublié cet aspect "critique du système économique inhumain" pour en faire un réquisitoire contre le clonage, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
J'en veux un autre !
Critique de Flyingcow (Paris, Inscrite le 11 février 2005, 50 ans) - 23 avril 2005
Eh ben j’ai bien fait! Parce que j’ai adoré. Je suis assez sur le cul d’imaginer que ce bouquin a été écrit en 1932. Il pourrait passer pour une bouquin moderne en fait, c’est sidérant.
La société que nous décrit l’auteur est complètement aseptisée, et c’est la clé du bonheur absolu, le bonheur pour tous, le bonheur obligatoire! La stabilité est la clé du bonheur mais a quel prix ?
Les dieux n’existent plus, plus de poésie, plus d’arts, plus de science, plus de mariage, plus de passions, plus d’amour. Tout le monde appartient à tout le monde, tout le monde couche avec tout le monde, les enfants dès leur plus jeune âge sont encouragé aux jeux érotiques entre eux. L’individu n’existe plus en tant que tel, il fait partie des rouages de la société et il ne peut être différent. La création est proscrite et de toute façon elle ne peut exister que par le chaos, par l’instabilité….
Plus de grossesse pour les femmes, tout le monde est créé par clonage. Dès leur création les foetus sont conditionné à leur rang (en fait il y a 5 castes d’individus : des plus intelligents aux plus bêtes). Les maladies, la vieillesse, les problèmes de poids, tout ça n’existe plus, allez hop au placard!
Chaque caste à un rôle particulier : du travail le plus ingrat au travail le plus difficile. Chacun est heureux de sa condition car pendant des années ils ont été conditionnés par un bourrage de crane intensif à l’être…
Et si par malheur quelque chose venait à les contrarier… une petite pilule de “soma” leur donnera un congé (un sommeil de bonheur).
Et un jour un “Sauvage” va visiter cette nouvelle société…
C’est un livre qui m’a étonnée, m’a fait peur et m’a fait rire quelquefois aussi!
bon mais....
Critique de Titemy (Lyon, Inscrite le 13 février 2005, 38 ans) - 4 mars 2005
Utopie et Contre-utopie
Critique de Mathieu (, Inscrit le 28 février 2005, 40 ans) - 2 mars 2005
À lire avec du soma
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 1 janvier 2005
Bien sûr, Huxley a eu du génie en élaborant ce monde conditionné et contrôlé. Certains diront qu’il n’a fait qu’extrapoler des concepts existants sans rien ré-inventer, mais je suis d’avis que l’exercice est brillant et encore d’actualité à l’heure du clonage.
Toutefois, la sauce est lourde. Le mélange de philosophie et de science, soutenus par des personnages dont la motivation profonde est mal définie, m’a été pénible. Il y a un manque de direction et de subtilité dans le contraste entre cette société futuriste et celle des sauvages. En peignant cette utopie, dans le but de la rejeter en bloc, l’auteur est sans nuances. Comme si notre civilisation actuelle était parfaite et celle imaginée doit être méprisée dans sa totalité. Ceci est particulièrement navrant dans le cas de la religion.
Selon moi, 1984 de George Orwell est une oeuvre beaucoup plus percutante et représente un avertissement plus senti face à la menace de l’homogénéisation des sociétés. Mais bon, peu semblent comprendre le message de toute façon, puisque nous accordons régulièrement davantage de pouvoirs à nos gouvernements…
consommation
Critique de Nyala (marseille, Inscrite le 30 août 2004, 46 ans) - 30 août 2004
pas si original !
Critique de ALF (Ondres (40), Inscrit le 13 mars 2004, 44 ans) - 26 mai 2004
voilà, j'écrirai une critique sur ce très bon livre!
à+
ALF
La vraie vocation de la Sf !
Critique de Drclic (Paris, Inscrit le 13 mars 2004, 48 ans) - 2 avril 2004
et quelle anticipation ... fine, sans improbabilité ou incohérence .
Le personnage venant des réserves nous sert d'étalon et c'est une des qualités de ce roman. Une vraie comparaison entre un homme élevé avec la morale de notre époque et ceux éduqués (dressés) dans ce "meilleurs des mondes".
A lire absolument même pour les non-amateurs de Sf dont je fais partie !
Véritable utopie
Critique de Bristlecone (, Inscrit le 12 octobre 2003, 35 ans) - 7 février 2004
Ce livre est exceptionnel, ce serait dommage de passer à côté.
Brave new world...
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 9 mai 2002
Actuel
Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 20 décembre 2001
Utopie et contre-utopie à la fois
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 21 octobre 2001
Brave New World
Critique de Néo-plume (Termes, Inscrite le 11 mars 2001, 41 ans) - 11 mars 2001
Du meilleur et surtout du pire.
Critique de Mauro (Bruxelles, Inscrit le 20 février 2001, 61 ans) - 25 février 2001
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