Une faim d'égalité de Richard Wright

Une faim d'égalité de Richard Wright
( American hunger)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Drclic, le 2 avril 2004 (Paris, Inscrit le 13 mars 2004, 47 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 314ème position).
Visites : 5 058  (depuis Novembre 2007)

La suite de Black Boy

Richard Wright continue son oeuvre autobiographique pour notre plus grand bonheur.

Le jeune enfant de Black Boy est devenu un jeune adulte . Il déménage à Chicago où le racisme commence à s’édulcorer bien plus que dans toutes les autres villes des États-Unis.
Il s’intéresse toujours à beaucoup de choses et notamment la politique :
Nous sommes à l’époque en pleine expansion du communisme.

Nous découvrirons sa construction intellectuelle, ses opinions politiques, ses relations avec les blancs, les riches, ...

A lire après black boy si l'on veut savoir ce que devient le petit garçon intrépide.

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Suite de « Black Boy »

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 5 août 2017

Note de l’éditeur :
Le présent ouvrage représentait à l’origine la deuxième partie d’une autobiographie que Richard Wright comptait faire paraître sous le titre de « American Hunger ». Ce volet devait s’intituler « The Horror and the Glory ».
Les deux parties furent disjointes avant leur publication. La première partie parut en 1945 sous le titre de « Black Boy », la deuxième étant destinée à être éditée ultérieurement. Des passages de cette deuxième partie parurent dans diverses publications au cours des années 40, mais ce volume en constitue le premier texte intégral.

1927, Richard Wright avait 19 ans. C’est en cette année 1927 que commence « Une faim d’égalité ». Et pour l’essentiel ce sont les années trente qui vont être le sujet de cette « faim ».
1927, c’est l’année au cours de laquelle le jeune Richard Wright fuit son Sud natal, ce Sud si raciste, pour débarquer à Chicago où vit une tante. Et Richard Wright ne cache rien des difficultés quasi insurmontables qui attendent les Noirs venus chercher une vie meilleure et des moyens de subsistance dans la mégalopole.
Sa lutte au quotidien pour trouver de quoi subsister, sa lutte au quotidien vis-à-vis du racisme, ses débuts délicats en tant qu’écrivain, les conflits surréalistes au sein de la cellule communiste John Reed qu’il intègre sont les vrais sujets « d’une faim d’égalité ». Une vraie faim, et particulièrement compliquée à assouvir !
C’est à ce titre un fabuleux témoignage sur la situation des pauvres et des Noirs dans le Middle West au débouché de la crise de 1929. Et sur la seconde moitié de l’ouvrage un témoignage à charge sur le fonctionnement kafkaïen des cellules communistes au pays de l’Oncle Sam. Des cellules dont les leaders ont surtout pour obsession de mettre tout le monde au pas et sur la même ligne de pensée plutôt qu’à combattre impérialisme et capitalisme. Etonnant !
Le style de Richard Wright est fluide et sa franchise manifestement absolue. Je regrette d’ailleurs de n’avoir pas lu « Black Boy », la partie précédente de cette autobiographie qui traite des problèmes d’un garçon noir dans le Sud raciste des Etats-Unis. C’est que Richard Wright n’a pas sa langue dans sa poche dans le domaine de la dénonciation des injustices … et que cela ne lui valut pas de débuter facilement sa vie.

Plus au nord, loin du sud

6 étoiles

Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 56 ans) - 22 mai 2013

Devenu adolescent, l'auteur de Black Boy part dans le Nord en partie pour s'extraire de son sud natal où il a connu la misère et la haine raciale et aussi pour tenter d'accomplir son rêve de devenir écrivain. Lorsqu'il débarque à Chicago en 1927, il découvre une ville grise et déprimante où les gens de toutes origines défilent inlassablement en longues processions dans les rues en prenant soin de ne regarder personne, les yeux vides d'expression. Dans cette cité grise, il espère pouvoir échapper au funeste destin qui lui était réservé dans le Sud.

Au début, il subsiste grâce à de petits boulots tout en continuant à dévorer les livres qui lui permettent de tenir le coup, caressant l'idée qu'un jour lui aussi pourra se consacrer entièrement à la littérature. Au fil de ses rencontres il fait la connaissance de membres du parti communiste local. Petit à petit il s'insère dans le système très complexe du parti, idéaliste et plein de ferveur il pense qu'il peut contribuer à la défense des droits des citoyens de ce pays miné par la crise et les préjugés raciaux.

Rapidement il va être confronté aux dures réalités de l'activisme politique, lorsqu'il pénètre dans les arcanes des instances du parti, il prend conscience de l'aveuglement brutal dont font preuve les chefs envers tous ceux qui osent exprimer une opinion qui ne cadre pas exactement avec la leur. Il tente de lutter contre cet absolutisme idéologique qui prône la soumission au parti avant tout, au détriment de la lutte active sur le terrain contre l'oppresseur.

Si au début de cet ouvrage autobiographique, l'auteur dépeint la misère qui règne dans ce pays, les préjugés de toutes sortes et sa soif de lutter pour construire une société moins inégalitaire, la fin de ce récit se cantonne à décrire par le menu son combat contre le parti communiste tombé dans l'absurdité rhétorique la plus complète qui ressemble à un long corridor kafkaïen. Il conservera ses opinions communistes tout en se démarquant de la ligne tracée par le parti, l'honnêteté et l'intégrité intellectuelle étant pour lui le serment suprême que tout homme doit passer avec lui-même.

La suite légèrement décevante d'un chef d'oeuvre

7 étoiles

Critique de Circus Girl (, Inscrite le 29 janvier 2005, 35 ans) - 17 février 2005

Black Boy était un tel chef d’œuvre qu'il était très difficile de faire mieux. Cette suite ternit un peu la fin florissante de Black Boy, on y découvre un jeune homme, Richard Wright, débutant dans sa vie d'écrivain et se convertissant au parti communiste en même temps . Cet ouvrage narre la difficulté d'un homme Noir à s’intégrer au cœur de la société américaine dirigée principalement par les Blancs, il exprime également son combat pour l’expulsion du racisme, ses idéologies politiques... Une faim d’égalité est le témoignage de la vie américaine des années 1930 par excellence, rien n’échappe à Richard Wright, il dresse sur du papier ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il ressent sans aucune contrainte ni aucune peur de la critique. Le gamin naïf et turbulent de Jackson est mort, c’est aujourd’hui un homme à part entière destiné à se battre pour vivre mais aussi pour rassasier sa faim d’égalité.

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