Passer l'hiver de Olivier Adam

Passer l'hiver de Olivier Adam

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Clarabel, le 30 mars 2004 (Inscrite le 25 février 2004, 48 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 701ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 7 122  (depuis Novembre 2007)

Formidablement écrit !

"Passer l'hiver", c'est neuf textes pour un livre de 167 pages. C'est un livre à ne pas louper tant l'écriture est parfaitement maitrisée et nous apporte ce petit truc qui rend une lecture infiniment agréable.
Pourtant les histoires de "Passer l'hiver" ne sont pas gaies du tout. Les héros sont des anti-héros : ils sont sonnés, lessivés, cassés. Les verres de vin, bière et whisky coulent à flot, s'agrémentent cigarettes et quelques joints. Bref, ça frôle la misère sociale et sentimentale, aussi. Les couples sont souvent lassés d'eux-mêmes, les sentiments sont partis en fumée, les étreintes corporelles ressemblent presque à des actes de survie. Oui, c'est presque minable et ça frise la déprime.
Mais, ce qui sauve ce recueil d'Olivier Adam de toute amertume c'est son incroyable plume, cette énergie des mots et ce phrasé des petites vies ordinaires, des petites gens quelconques. Tout semble terriblement vivant.
Bravo l'auteur. "Passer l'hiver" vous scotche à la peau et ne vous quittera pas de sitôt !

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Si juste et si contemporain

8 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 50 ans) - 25 septembre 2016

Olivier Adam ne se distingue ni par son style, ni par son vocabulaire ! Des phrases courtes, rarement des propositions subordonnées, une écriture qui ressemble à la conversation ou au rythme des pensées. Et c’est précisément là qu’il rentre en résonance, c’est par ce biais qu’il communique des sensations, des sentiments, la lassitude et la frustration du monde contemporain, la lutte quotidienne de ceux qui n’ont pas reçu l’éducation et les diplômes et vivent avec de petits moyens, ceux qui tentent malgré toutes les difficultés du quotidien de faire vivre une petite flamme dans leur vie de couple ou dans leur vie de famille, ceux dont la vie est un hiver sans fin.

… ou y rester…

8 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 17 février 2012

Que de noirceur dans ces 9 nouvelles… Olivier Adam y exprime la détresse de personnes « comme tout le monde » avec retenue, profondeur, justesse. En peu de mots, il nous plonge au cœur de la souffrance, de l’inégalité, de drames que l’on devine. Alors non, Tistou, l’espoir n’est pas souvent au rendez-vous (je l’ai pourtant vu pointer le bout de son nez dans deux nouvelles) comme tu le soulignes dans ta critique. Moi, c’est justement ce qui m’a plu. Car des destinées pareilles, ou des gens qui choisissent de voir leur vie comme ça, n’est-ce pas la réalité ? Des enfants morts, des pères qui meurent, des compagnons qui se suicident, des veillées de Noël séparé de ceux qu’on aime… Notez que ce n’est jamais exprimé tel quel dans le texte, c’est ce qui en fait toute sa subtilité et sa puissance. On le prend dans l’estomac, ce livre, à l’image de cette phrase : « (…) mais c’est toujours pareil, les gestes qu’on devrait faire on n’ose jamais et on finit tous autant qu’on est seuls comme des rats dans notre trou ».

Décue

3 étoiles

Critique de Blue Shadow (, Inscrite le 15 novembre 2010, 30 ans) - 29 septembre 2011

J'avais énormément entendu parler d'Olivier Adam, et après avoir lu "Passer l'Hiver" j'ai juste pensé : et après?
Les personnages sont cassés, émouvants, peut être même profonds, mais les histoires ne m'ont pas captivée.

Un très bon Adam

8 étoiles

Critique de Fafaroby (, Inscrit le 11 novembre 2007, 42 ans) - 21 octobre 2010

Un recueil de nouvelles où l'on retrouve comme points communs des personnages usés, torturés par leurs vies quotidiennes, par les accidents de la vie.
D'une justesse étonnante et d'une réelle profondeur, ces histoires sont remarquables.
A lire et à partager!!!

Pas pour moi ...

3 étoiles

Critique de NQuint (Charbonnieres les Bains, Inscrit le 8 septembre 2009, 51 ans) - 18 octobre 2009

Je sais que, comme ici, Olivier Adam bénéficie d'une excellente critique. Par ailleurs, il est édité aux Editions de l'Olivier dont je suis un grand consommateur.
Mais il s'avère que ça ne prend pas pour moi. Je suis totalement à côté, ça ne me procure aucune réaction, aucune émotion. Certes, les histoires sont tristes, noires, les personnages cassés. Mais ça me laisse froid.
D'abord le style qui ne m'emporte pas. Et puis la façon de raconter les histoires. Adam, pour moi, c'est un peu le symbole de ce que je n'aime pas dans le roman français (vs le roman anglo-saxon) : des histoires repliées sur elles-mêmes, des personnages éthérés détachés de la réalité du monde (on a l'impression que les histoires pourraient se dérouler au XIIème siècle en Mongolie, ce serait pareil), des histoires qui n'ont pas de volume, qui s'enroulent sur elles-mêmes en des divagations stériles, pas de puissance, pas d'envolée, pas d'universalité.
Très décevant.

9 nouvelles

6 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 6 juillet 2008

Neuf nouvelles dans ce recueil d’Olivier Adam, neuf nouvelles qui tournent autour des bobos de la vie quotidienne, pas forcément les gros, ceux qui nous empoisonnent un peu l’existence d’abord mais pas suffisamment pour qu’on les prenne au sérieux, et puis qui s’avèrent au fil du temps des « pourrissoirs de vie ». Nous connaissons tous de tels phénomènes : une faille dans le couple qui finit béante, la monotonie du quotidien qui tue l’étincelle, des choses ordinaires qui vous apparaissent un jour comme insupportables, …
C’est très bien rendu car très bien écrit. Mais je me demande si Olivier Adam n’aurait pas oublié parfois de retourner les jumelles pour inverser la vision, regarder par le grand bout quoi ! Il me semble que même au fond des (petits) trous qu’il décrit, il y a quand même des moments de rémission, des moments « d’oxygène », des moments en tout cas totalement absents de ses contes.
Noir, c’est noir. Monochrome, monosentiment. Peut-être un peu réducteur, ça en devient oppressant par moment.
La manière de raconter d’Olivier Adam c’est l’hiver qui arrive après l’automne …
Hey Olivier ! Et après l’hiver ? C’est bien le printemps qui arrive ? Ou du moins ses prémices. Foin de prémices de printemps chez Olivier Adam. On attaque automne, on termine hiver. Systématiquement. Je pense que ça aurait gagné à être un tant soit peu nuancé.
La galerie de personnages est des plus variée. De façon surprenante, beaucoup sont des femmes. Pour lesquelles il raconte à la première personne. Beaucoup. De là à en déduire que ce sont surtout des femmes qui vivent des galères … !
Petite curiosité, il cite un extrait de la chanson de Dominique A ; « Passé l’hiver » en exergue ;
« Et dire que nous n'avons même pas passé l'hiver » …

la vie malgré tout

10 étoiles

Critique de Teacher (Pulnoy, Inscrit le 4 juillet 2002, 57 ans) - 27 juin 2006

les neuf nouvelles de ce recueil sont des textes ciselés, travaillés, une matière affinée comme un morceau de marbre finement sculpté. Une musique où chaque paragraphe, chaque mot est pesé pour créer l'émotion unique.
Des histoires un peu tristes, pas loin du désespoir et du vide existentiel du quotidien, mais où chacun parvient malgré tout à trouver un moment de plénitude dans l'observation de ses enfants ou dans une étreinte furtive ou autres petits instants a priori anodins mais bien plus signifiants et importants que toute autre dramaturgie.
Des histoires qui n'en sont pas vraiment mais qui laissent entrevoir les possibles et ce que les sensations et les sentiments plus ou moins conscients inspirent comme histoires possibles.
Olivier Adam parle de gens ordinaires aux prises avec des vies ordinaires, à la fois triviales et tragiques mais d'où, comme la fleur au milieu du bitume , surgit banalement la beauté.

et Mendelson...

10 étoiles

Critique de Tabularasa (, Inscrit le 11 mai 2005, 52 ans) - 11 mai 2005

Etonnant, j'ai découvert ce bouquin simultanément avec l'album "Quelque part" de Mendelson...et sans savoir combien celui-ci a pu influer sur celui-là. C'est une expérience à faire: lire une nouvelle d'Olivier Adam en alternance avec l'écoute de cet album majeur de ce groupe trop peu connu.. Hé bien, on n'en sort pas entier..

Passer l'hiver

7 étoiles

Critique de Paracelse (Paris, Inscrite le 29 avril 2005, 61 ans) - 29 avril 2005

Voici un livre de nouvelles écrit par un français, Olivier Adam, qui fait penser par moments à Raymond Carver. Des tranches de vie de gens ordinaires, usés et souvent au bout du rouleau, tranches de vie où il ne se passe apparemment pas toujours grand chose, et pourtant... où l’essentiel est dit.

Du décès d’un père cancéreux à une rupture enfin consommée, en passant par une soirée de réveillon un peu glauque, ou un ras-le-bol d’un métier trop usant, les personnages d’Olivier Adam, infirmière, chauffeur de taxi, secrétaire, chômeur... semblent glisser vers l’indicible, porteurs d’un « trop plein » qui ne demande qu’à déborder, et qui pourtant, savent garder dignité même dans les pires instants. Car il y a dans ce livre une mélancolie qui ne laisse jamais place à de la sensiblerie. Au contraire, la sensibilité à fleur de peau d’Olivier Adam lui permet de donner sens aux détails apparemment les plus insignifiants, détails qui pourtant savent parler, l’air de rien, de la vie et de ses fêlures. Sans tomber dans la mièvrerie ou le sur-signifiant.

On se sent proche de ces personnages, de leurs fêlures, de leur fragilité, de leur fatigue, parfois réelle, parfois existentielle, on a l’impression de les connaître depuis toujours, de les côtoyer, de comprendre leur usure... et c’est là toute la force de ce livre ! Arriver à rendre familiers des personnages de fiction qui n’existent pas... et c’est probablement tout ce cocktail, fait de tendresse, de lucidité, d’humanisme et d’absence de complaisance, dont est porteur Olivier Adam, face à ceux qu’il a créé, qui nous contamine, et qui fait que leur vie, pourtant usante, nous semble presque palpable.

Ces personnages semblent être à un carrefour de leur vie, parfois lugubres, où pourtant ils ne capitulent pas, porteurs d’une dignité qui les maintient en vie, à la surface... ils sont à un moment aussi où peut-être, justement, l’hiver doit passer et laisser place au printemps... ce qui expliquerait pourquoi, au fond, malgré toute la mélancolie qui imprègne ce livre, on n’en sort pas attristé pour autant, comme si, on savait, on sentait que cela ne pouvait aller que mieux...

Le style d’Olivier Adam est simple, économe, subtil, sachant tout à la fois mettre en avant la rudesse de l’existence, l’âpreté de ces vies, et l’humanité dont les personnages sont porteurs. Il n’y a aucun effet de style trop ampoulé, trop recherché, trop emphatique, on va ici à l’essentiel, et cela rend le texte d’autant plus fort et touchant, puisque l’absence de superflu met en valeur toute la violence et la fragilité de ces instantanées de vie qui nous émeuvent.

Ce livre juste et mélancolique qui sait parler du temps qui passe, et de l’usure qu’on ressent parfois, n’est pourtant pas triste. Il faut le lire en prenant son temps, un soir de rude hiver, avant que le printemps ne vienne pointer son nez.

Vivement le printemps...

8 étoiles

Critique de Nirvana (Bruxelles, Inscrite le 7 avril 2004, 51 ans) - 7 janvier 2005

Pas gais, les personnages de ces nouvelles.
En rupture avec leur travail, leur couple, ou tout simplement avec eux-mêmes.
Froid et insensible, cet hiver, qui tisse autour d'eux un climat qui renforce encore la morosité et leur désespoir.
Mais lumineuse, cette écriture, simple, mais pas simple constat, car si elle nous fait partager la douleur humaine, la peur des jours qui s'enchainent, on y croise aussi parfois l'espoir.

J'ai surtout aimé "De retour", où un jeune homme sorti de prison revient vivre chez ses parents et "Lacanau", pour cette femme qui doit terminer un dossier pour sa supérieure le soir du réveillon de Noël, et culpabilise de ne pas être auprès de ses deux petites filles

Passer l'hiver

9 étoiles

Critique de Jorge (Villejuif, Inscrit le 7 mai 2004, 50 ans) - 13 mai 2004

Olivier Adam nous décrit, dans ces nouvelles, l'univers détrempé de gens simples confrontés à divers "accidents de la vie" mais qui survivent en s'accrochant aux quelques trop peu moments de répits que leur accorde leur existence. Du désespoir et de l'espoir, le tout dans un style très délicat et distancié.

Instant de pause dans le désespoir

8 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 22 avril 2004

Les nouvelles qui composent ce recueil trop court ne sont pas toutes d'une extrême légèreté, ne sont pas empreintes de gaieté, on y côtoie des découragés de la vie, des blessés, des gens fatigués et pourtant... malgré le poids du monde sur leurs épaules, chacun semble partant pour y vivre envers et contre tout. Des âmes fragiles, surfant sur la vague du désespoir, des êtres déracinés mais tout le temps, à chaque instant, une étincelle, une bouffée de chaleur et de tendresse, comme une main passée dans les cheveux d'un enfant, ça suffit à effacer tout le reste. Une galerie de portraits plutôt hétéroclites, on y croise un fils endeuillé, un chauffeur de taxi qui dépose une Japonaise afin de vider le contenu d'une urne funéraire, une maman divorcée bossant le soir de Noël à La défense (sinistre !), une infirmière, une vendeuse de station-service qui trinque au champagne le 31 décembre, un enseignant qui tue le temps imposé par un sans-solde forcé... dont le point commun est cette étonnante volonté qu'Olivier Adam a placée entre leurs mains. Rien ne leur sourit et pourtant ils s'accrochent, ils essaient de se faire entendre, minuscule éphémère au milieu de l'immensité, héros le temps d'une courte nouvelle, prisonniers d'un hiver qui glace le sang et les sens. Des êtres qui ne demandent pas qu'on les plaigne, non, simplement qu'on fasse un peu attention à eux. Et c'est ce que fait Olivier Adam, avec beaucoup d'émotion, de force et de clarté. C'est ce qui fait son talent. D'un récit triste, voire sinistre, il en fait un texte délicat et interrogateur. On ne déprime pas, on réfléchit au mal-être de ces gens au bout du rouleau qui ressemblent à tant d'autres, qui répètent des gestes que nous observons chaque jour de manière machinale, sans prendre le temps d'accorder le moindre regard à des personnes dont la vie peut basculer à n'importe quel moment. La vie s'arrête sur eux le temps de ces 170 pages, comme un instant de répit que l'auteur avait envie de leur accorder.

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  Paracelse = Cathie ???? 11 Darius 11 juin 2005 @ 10:39

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