Le Passage des éphémères de Jacqueline Harpman
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Littérature éphémère?
Prenant le parti de la fiction pour mieux saisir le réel, Harpman explore une nouvelle facette du psycho-fantastique dans ce nouveau roman où l’air du temps s’impose en principal personnage.
Année 2002. Milieu de l’astronomie. Attentes et pérégrinations sentimentales de quelques comparses scientifiques. Elle, Adèle, blanche et jolie, personnage angélique, en est à son énième personnalité : elle est née il y a plusieurs siècles. Voilà qu’elle doit se débattre entre profonde envie de se mettre à nu et, maintenant que les bûchers ne sont plus à craindre, exposer sa différence, avec un autre sentiment, sous-jacent, de vouloir perpétrer une liaison « sectarisante » avec l’autre Immortel, Jean-Baptiste.
L’immortalité pour parler de notre manque de temps. Une idée originale très tentante et qui, dès la première page tournée, se doit de remplir les attentes du lecteur. Sujet néanmoins tellement vaste que le choix des quels points aborder était primordial. Par conséquent, plutôt que de faire rêver, Harpman enfouit le lecteur dans un carrousel miséro-discordieux aux conversations désuètes et intrigues hors-sujet. Et puisqu’il est à la mode de mettre en scène des homosexuels, Harpman n’échappera pas au « trendy » et ajoutera au théâtral Chabrolesque une touche faussement pudibonde de sexe au masculin. La musculature de l’idée ne tient pas face à une telle niaiserie même si la frustration n’est pas de suite exprimable car fort heureusement restent, certes, passages moins éphémères.
Le roman rend plutôt compte du passage d’un auteur vers une modernité anachronique. Difficile pour le lecteur contemporain de s’extasier devant la promptitude efficace de l’e-mail, et, si le roman par Lettres étaient à remettre au goût du jour, cet essai-ci ne restera sans doute pas gravé. Au même titre que les deux protagonistes, Harpman semble s’être assoupie il y a quelques décennies et nous rabâche une littérature vieillotte au style poussiéreux, emballé dans du papier Microsoft. Dommage…
Les éditions
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Le passage des éphémères [Texte imprimé], roman Jacqueline Harpman
de Harpman, Jacqueline
B. Grasset / Romans français
ISBN : 9782246654810 ; 22,40 € ; 07/01/2004 ; 322 p. ; Broché
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Déception...
Critique de Isaluna (Bruxelles, Inscrite le 18 avril 2002, 67 ans) - 31 août 2004
On cherche en vain entre les lignes de ces e-mails (mise au goût du jour du roman épistolaire) une ligne de force qui donnera corps à cette histoire relativement inexistante.
Et s'il est à première vue séduisant de suivre la destinée hors du commun d'Adèle l'immortelle, la drnière page laisse malheureusement sur une interrogation frustrante : qu'a donc voulu dire Jacqueline Harpman?
Reste le plaisir de l'écriture, toujours élégante, mais bon, parler pour ne pas dire grand-chose, même avec élégance, est-ce bien la peine?
Si Candide pouvait vivre mille ans
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 9 août 2004
Jacqueline Harpman effleure dans ce roman quelques questions importantes: le rejet de la différence, ce qui donne sens à une vie humaine , l'importance des sentiments mais aussi leurs fluctuations, la soif de savoir et le comportement auto-destructeur d'une espèce humaine mue uniquement par la soif d'une jouissance immédiate... Qualité et défaut du livre à la fois: Jacqueline Harpman ne fait qu'effleurer tous ces thèmes d'une main légère. Cela nous vaut un très agréable divertissement, par moment franchement drôle et très très bien écrit, dans une langue irréprochable. A propos du style, oserais-je lancer une pique - amicale - à mon collègue Lézard... J'ose: je crois que Jacqueline Harpman ne commettrait pas l'erreur d'écrire "perpétrer une liaison", comme tu l'as fait dans ta critique. On peut perpétrer un crime ou un délit, oui, mais je ne crois pas qu'en ce début de XXIème siècle dans notre société occidentale, il se trouve encore grand monde pour considérer qu'une liaison entre deux adultes (très largement "majeurs et vaccinés"), par ailleurs libres de toute attache, rentre dans l'une de ces deux catégories ;-).
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En réponse à Fée Carabine | 1 | Lézard | 11 août 2004 @ 23:20 |