Le coma des mortels de Maxime Chattam
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers
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Parenthèse
Enfin le nouvel opus de Maxime Chattam ! Enfin, 'nouvel opus', c'est aller un peu loin... car ce qui n'est dit nulle part dans le livre (pas de préface ni de postface, pas d'allusion sur la 4 de couv'...), c'est que "Le Coma Des Mortels", le relativement court - moins de 400 pages, en format assez réduit, comme pour le précédent Chattam - est une 'oeuvre de jeunesse' de l'auteur, qu'il a réactualisée, réécrite et enfin publiée.
A la base, ce roman, Chattam en avait fait un premier jet, non publié, bien avant de publier son premier roman. Le titre était d'ailleurs le même, un titre amusant avec son jeu de mots éculé mais sympa. L'histoire aussi semblait être à peu près la même : autour d'un jeune homme solitaire et un peu étrange, à la fois attachant et irritant, les morts, le plus souvent suspectes et violentes, se succèdent. Et il ne semble y être pour rien...
Pierre (on ne sait pas si c'est son vrai nom, d'ailleurs !) est un employé du Zoo de Vincennes, un jeune homme cynique qui, pour éviter de ramasser sans cesse la merde des pandas, les shoote à l'Imodium ; qui file des calmants aux babouins, un peu trop agités à son goût ; qui, au contraire, file du viagra aux animaux les plus 'chastes'. Bref, il n'en fait qu'à sa tête, et sa vie personnelle, quant à elle, est un vrai bourbier, il accumule les conquêtes d'un soir, ne sachant pas vraiment comment les garder. Sauf une certaine Ophélie, une blonde étonnante et un peu cinglée (elle se dit 'collectionneuse de suicides', et peindrait avec des mouches mortes...) qui, dès le premier soir, l'entraîne au cimetière du Père-Lachaise pour une partie de jambes-en-l'air entre deux tombes.
Cependant, rapidement, dans l'entourage tant personnel que professionnel de Pierre, les morts suspectes vont s'enchaîner...
Univers à la David Lynch meets Jean-Pierre Jeunet and fucks The Cohen Brothers, sens de l'humour noir et cynique omniprésent (l'histoire est racontée à la première personne par Pierre), chapitres à rebours (ça commence par le 39, se finit par le 1), rebondissements omniprésents, ce "nouveau" roman de Chattam est totalement différent de ce qu'il avait jusque là l'habitude de faire. Une sorte de parenthèse amusante et intrigante, qui ne fait probablement pas partie des meilleurs opus de l'auteur (sincèrement, je me suis un peu ennuyé parfois), mais est quand même vraiment sympa et drôle.
Il n'empêche, même si "La Patience Du Diable", son dernier thriller (car "Que Ta Volonté Soit Faite" était assez à part aussi, dans un autre registre que "Le Coma Des Mortels"), était assez décevant de par sa manie de recycler des éléments d'anciens thrillers de l'auteur, il n'empêche que j'aimerais bien que, pour son prochain roman, Chattam revienne à ce qui l'a fait connaître et adorer de ses fans, dont je fais partie.
J'aimerais aussi qu'il nous offre enfin le septième tome d'"Autre-Monde", sa saga de fantasy/SF, mais c'est une autre histoire.
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Les éditions
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Le coma des mortels
de Chattam, Maxime
Albin Michel
ISBN : 9782226320780 ; 21,90 € ; 01/06/2016 ; 388 p. ; Broché
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Une autre facette
Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 16 septembre 2016
Si vous vous attendez à un roman gore avec des araignées géantes ou des psychopathes, ce livre n'est pas pour vous.
Déstabilisant pour un habitué de Chattam, mais pas inintéressant.
Plein d'humour et d'une lecture agréable, je conseille sa lecture.
Pas Chattamesque!
Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 11 juin 2016
Il est vrai que le lecteur qui s’attend à un livre chattamesque, va être un peu surpris, voire un peu déstabilisé et peut-être même un peu déçu. Moi qui ai l’habitude de lire des genres variés, je suis rentré dans l’histoire sans encombre. J’ai eu l’impression de lire un croisement entre la verve de Philippe Jaenada et la loufoquerie de Chuck Palahniuk. On suit le personnage principal, à la première personne, dans son univers empli d’individus plus désaxés les uns que les autres. Toute rencontre devient le prétexte à des échanges et des scènes surréalistes. Mais à cette farce existentielle, Maxime Chattam apporte tout de même sa patte personnelle. En effet, tout en suivant le quotidien de son narrateur plus spectateur qu’acteur de sa vie, on est aussi pris par le mystère qui grandit au fil du récit. On navigue constamment entre réalité et divagation sans jamais savoir où cela nous mène.
J’ai donc passé un bon moment teinté d’humour grinçant. La plume de Maxime Chattam est toujours de bon niveau et d’une grande efficacité. Le seul reproche que je peux faire porte sur la fin du roman qui, comme dans le précédent « Que ta volonté soit faite », se veut insolite mais dont l’effet est pour moi loupé, encore cette fois. En voulant créer de l’original, il plombe la fin de l’histoire en tombant dans le moralisateur.
Ceci étant dit c’est un livre agréable, même si cette lecture confirme que c’est dans ses thrillers que je préfère le grand Maxime Chattam !
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