Poésies de Sandro Penna

Poésies de Sandro Penna

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie , Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Septularisen, le 13 mars 2016 (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans)
La note : 6 étoiles
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Et plus rouge devient la couleur du printemps

L’insomnie des hirondelles. Le calme
de l’ami qui me salue à la gare.

Même s’il est né à Pérouse, Sandro PENNA (1906-1977) a vécu toute sa vie à Rome. Poésies regroupe une sélection de 164 poèmes choisis par l’auteur lui-même. La poésie de Sandro PENNA, se caractérise par des poèmes très courts, souvent deux, ou quatre vers, très rarement une demi page ou plus. Presque tous n’ont pas de titre.

Arrivé à un carrefour de lents camions
je me suis attardé entre de lentes amours.
En regardant les toits dans la chaleur du ciel
j’hésitais parmi les lézards au soleil.

Si sa poésie est très douce elle n’en est pas moins brute de décoffrage et sans aucune fioriture, ni métaphore. Il n’y a pas de symboles, d’allusions. PENNA dit ce qu’il a dire, sans détours, et n’hésite pas à appeler une pissotière une pissotière !..

Dans la fraîche pissotière de la gare
je suis descendu de la colline brûlante.
Poussière et sueur sur ma peau
m’enivrent. Dans mes yeux chante encore
le soleil. Âme et corps je m’abandonne
à la blanche porcelaine qui reluit.

Comme le français Paul VERLAINE (1844-1896), le grec Constantin CAVAFY (1863-1933) avant lui, comme son compatriote et contemporain Pier Paolo PASOLINI (1922-1975), ou bien encore plus près de nous, le finlandais Pentti HOLAPPA (*1927), Sandro PENNA aime les jeunes enfants auxquels il voue une passion, parfois obsessionnelle. Il aime surtout les regarder, les contempler, les épier, mais toujours de façon très chaste, et innocente.

Quelle joie de sensations nouvelles
découvre en moi un amour perdu.
Mais l’amour est perdu.
Et la peine recommence. (1)

S’il n’y a pas de « sujet culte » dans la poésie de PENNA (à part les enfants…), certains thèmes reviennent toutefois assez souvent, citons entre autres la nature ou encore les voyages…

Le train sera en retard d’une heure au moins.
L’eau de la mer vire au bleu foncé.
Sur le mur calciné la cloche
de la maison est muette. Le banc
de fer brûle au soleil. Les cigales
règnent seules sur l’instant. (2)

Considéré comme un des plus grands poètes italien du XXe S. Sandro PENNA a été proposé pour le Prix Nobel de Littérature à de nombreuses reprises.

S’asseoir à une table inconnue.
Dormir dans un lit étranger.
Sentir la place déjà vide
en un tendre adieu se gonfler. (3)

(1) : Écoutez Sandro PENNA lui-même en 1972, déjà très gravement malade, lire et commenter dans sa langue maternelle, cette poésie et beaucoup d’autres encore, ici : https://www.youtube.com/watch?v=Cm4MCjm2wgU à partir de 13’40’’.

(2) : Idem à partir de 9'40''

(3) : Idem à partir de 8’00’’

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