Les voyageurs de l'aube de Henri Gougaud
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Arts, loisir, vie pratique => Divers , Littérature => Romans historiques
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Il n'y a pas de hasard
Nouvelle légende épique ? Histoire de transmission, le dernier roman d’Henri Gougaud est une sorte de pierre philosophale aux mille et un reflets, une intrigue faite de cinq personnages mystérieux, eux-mêmes abreuvés à la source des contes. Le roman se déploie autour d’un pauvre ermitage perdu dans le désert d’Égypte où se retrouvent autour du vieux sage copte, Nathan, Zahra une magnifique jeune femme enceinte, un moine grec orthodoxe, Adour, un joueur de luth arménien et Madjid, un vagabond venu de Perse et ses liens mythique avec les traditions antiques. Le carrefour obligé, c’est ce lieu infime mais révélateur dans le silence du désert, une sorte de maison fantôme, où jaillissent les rencontres et la lumière somptueuse de la parole du conte. Chacun narre l’histoire de sa vie, ses tribulations, et l’intrigue de chacun se charge au passage d’éclairages nouveaux. Tous vivent dans l’attente « l’attente, n’est-ce point le rêve ? ». Celle d’une caravane mythique de Samarcande qui devrait passer par là pour aller à Alexandrie. D’autres personnages fascinants arrivent dans ce lieu, dont un enfant. Tous racontent des histoires qui s’emboîtent les unes dans les autres. Mais, il n’y a pas de hasard !
La nature humaine est le champ de bataille du roman … ou son chant d’amour ! On y parle de la vie et de son sens, du rapport à Dieu ou à son absence. Que garde-t-on de notre séjour dans l’esprit de Dieu, de l’infini qui précède notre naissance? Des parcelles d’amour que l’on a le devoir de faire vivre en nous et autour de nous? Espoirs, terreurs, drames et joies, questions du sens de la vie, tragédies, destin, rendez-vous mystérieux avec d’autres ou avec soi-même, tout s’entrecroise pour tisser la broderie intime à chaque lecteur et faire palpiter en nous la fibre humaine décapée des contingences, libérée de ce qui la capte. A cette lecture bénéfique on se met soi-même à s’imaginer être. Tel un diamant trouvé dans le sable et serré dans la main d’un enfant. La langue est magique, on est saisi du vertige lumineux qui vous prenait enfant, en écoutant des contes. Avec tous ses ingrédients foisonnants de merveilleux, d’aventure, de dangers, de personnages puissants, rois et brigands, courtisanes, femmes enchanteresses, chevaux et richesses. C’est la valeur éternelle de la transmission d’une histoire qui vous pénètre et qui vous charme. Volupté de lecture, cette vaste fresque de notre condition humaine s’étale sur dix journées avec pour toile de fond les dunes magnifiques et ensorceleuses de ce vaste désert qui « ressemble à Dieu ». N’est-il pas partout et nulle part à la fois ? On entre, on sort et on revient à ce roman, émerveillés et bouleversés par les personnages-étoiles, prêts à envisager le monde avec plus de bonté, de compassion et de sérénité.
Henri Gougaud, le saltimbanque de l’écriture, le danseur de mots jubilatoires nous entraîne dans l’infini des paysages intérieurs et les grands espaces extérieurs par la musicalité de ses mots. La construction du récit en facettes de kaléidoscope qui s’emboîtent et se répondent, reflète la richesse intérieure de chacun. Le lecteur est atteint en profondeur dans ce lieu mystérieux des émotions, là où siègent parfois le langage de la musique et l’essence de l’amour.
Les éditions
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Les voyageurs de l'aube [Texte imprimé], roman Henri Gougaud
de Gougaud, Henri
Albin Michel
ISBN : 9782226319326 ; 19,50 € ; 30/09/2015 ; 306 p. ; Broché
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Contes et nouvelles
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 23 mars 2016
Cet assemblage de contes orientaux paraît un peu décousu et disparate. On dirait plutôt un recueil de nouvelles de mille et une nuits, peuplées de sultans, reines, guerriers, brigands, vieillards et mendiants. Le style est poétique (notamment dans les lettres d'amour que s'adressent Madjid et la femme inconnue qui lui fait livrer ses victuailles.) (ex. : "Le vieux père soleil en bonnet de nuit rouge sortait à peine de son lit au fond de l'océan de sable(…)").
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