La septième fonction du langage de Laurent Binet
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Romans historiques
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Un meurtre politico-philosophique
Roland Barthes ne serait pas mort simplement renversé par une camionnette, en 1980, à l'approche de l'élection présidentielle. Le philosophe, ayant développé la sémiologie, la science des signes, en France, était bien en contact avec François Mitterrand, Premier secrétaire du Parti socialiste préparant ledit scrutin.
Pendant que le monde intellectuel étalait son émotion devant Barthes mourant, il est découvert la disparition d'un mystérieux manuscrit à Bologne, que Louis Althusser avait eu entre les mains. L'enquête se poursuit à Venise, et tend à impliquer Philippe Sollers et Julia Kristeva, respectivement écrivain et philosophe, mutuellement conjoints. Avec l'inspiration de Jakobson, ce manuscrit exposerait la méthode infaillible pour convaincre, par la maîtrise du langage, des mots, tant ceux que le locuteur prononce que ceux de son interlocuteur. Il constituerait l'arme infaillible pour un débat télévisé, par exemple celui précédant le second tour d'une élection présidentielle. Les deux camps, ceux de Mitterrand et de Giscard d'Estaing, Président sortant, viennent fatalement à s'en mêler.
Les hypothèses s'emballent vite, et ... l'affaire s'avère donc à suivre avec minutie.
L'intrigue est menée tambour battant, les cartes sont savamment rabattues, l'attention, la concentration sont de mise. Le roman est l'occasion de réviser ses classiques, voire de découvrir certains auteurs - ce fut le cas pour moi, je l'avoue humblement - . Le ton est aussi alerte que drôle. Les phrases en italien et en anglais ne sont cependant pas traduites, le niveau de langue n'est certes pas élevé, mais cela peut décevoir celles et ceux qui ne maîtrisent pas ces langues. J'avoue avoir pris un plaisir jouissif à cette lecture, cette fiction mettant en scène des personnalités connues, tant intellectuelles que politiques. De surcroît, j'y ai appris des choses, et me suis senti un peu moins inculte qu'avant. On peut donc, à mon sens, se laisser guider. J'y ai passé un fort bon moment.
Les éditions
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La septième fonction du langage [Texte imprimé], roman Laurent Binet
de Binet, Laurent
B. Grasset
ISBN : 9782246776017 ; 22,00 € ; 19/08/2015 ; 496 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (8)
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Original mais vain
Critique de Poet75 (Paris, Inscrit le 13 janvier 2006, 68 ans) - 15 novembre 2016
Sémiologie
Critique de Pytheas (Pontoise - Marseille, Inscrit le 5 avril 2012, 59 ans) - 25 mars 2016
Les septs vies du chat !
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 13 janvier 2016
En mai 1981, le débat sera aussi la clé de l'Elysée et les candidats ont conscience de la puissance du langage. C'est lui qui donnera la palme au vainqueur et coupera la main du vaincu.
Un livre minutieux à en devenir agaçant. Comme le dit l'auteur : " Un mélange de western spaghetti et de chroniques martiennes". J'ai pris beaucoup de plaisir car ces évènements je les ai vécus dans ma jeunesse et bien des noms et des situations m'étaient familiers. Cependant j'ai l'impression que bien des lecteurs seront désemparés.
Est ce que dans la vraie vie on peut changer la vie ?
Jouissif!
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 3 janvier 2016
Une caricature amusante, sans plus
Critique de Radetsky (, Inscrit le 13 août 2009, 81 ans) - 13 novembre 2015
Le microcosme germanopratin est décortiqué, ses moeurs réelles ou supposées, ses tics, ses rivalités, montés en épingle jusqu'à rassembler la distribution d'une commedia dell'arte à la sauce tragi-comique.
Jusqu'au flic raciste, obtus et primaire (primate ?), sorti d'un pseudo remake du genre "Maigret à la Sorbonne".
L'assemblage de culture (comme on parle d'assemblage de cépages divers) aux allures brillantes autant que débordantes peut faire illusion un temps, mais la bouteille est faite pour être bue vite et sans attendre de finesses prolongées : courte en bouche.
On ne va pas s'étriper pour une fugace comète de deuxième ordre dans le ciel des lettres.
Tiens : Queneau est absent de la distribution, on le comprend.
A lire en TGV.
Le pouvoir des mots
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 25 octobre 2015
Sur fond de luttes de pouvoir, politiques et culturelles, dont l'arme absolue serait la maîtrise du langage, Laurent Binet nous embarque dans une aventure rocambolesque. Il nous mène des bains parisiens à l'université d'Ithaca en passant par le Logos Club, mêle les services secrets d'Europe de l'Est à l'Intelligentsia française et les Brigades Rouges, met en scène Foucault, Eco, Mitterrand, Sollers et bien d'autres. Le tout avec une grande liberté.
Laurent Binet nous divertit, nous instruit, nous titille les neurones. Un roman jubilatoire.
érudition gâchée
Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 18 octobre 2015
Je pense à ce que Umberto Eco (que je cite à dessein, les lecteurs du roman comprendront pourquoi) aurait fait d'un sujet à l'originalité aussi prometteuse : un thriller érudit. N'est pas Eco qui veut, et la "Septième Fonction du Langage" ne reste qu'un aimable divertissement.
De plus, l'auteur repassera en matière de thriller parce que le fin mot de l'histoire est perceptible dès l'entame. L'auteur essaye juste de lancer le lecteur sur un faisceau de fausses pistes pour simplement le ramener, au final, sur ce qu'il soupçonnait déjà.
Quelques remarques complémentaires :
1. Le fait que l'auteur s'amuse lui-même dans son roman de certains rebondissements improbables ne le dédouane pas de les avoir écrits, ces rebondissements improbables.
2. Les chroniqueurs médiatiques feraient bien de lire les romans avant de dire n'importe quoi : si BHL est cité plusieurs fois, la charge sur sa suffisance n'est rien par rapport à la charge sur Philippe Sollers, qui va même jusqu'à en perdre les couilles.
3. Curieusement, le lecteur averti ne pourra penser qu'aux romans "Fight Club" et "Berceuse" de Chuck Palahniuk pour la similarité de certaines idées, avec bien sûr un sourçon du "Nom de la Rose".
Loufoquerie intellectuelle
Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 16 octobre 2015
J’ai débuté la lecture avec ces seules informations, donc dans le brouillard complet, ne sachant pas du tout à quoi m’attendre. Et même à la fermeture du livre, je n’y vois pas plus clair, j’aurais du mal à le définir. C’est à la fois, un texte intelligent, érudit, plein de références et à la fois une histoire complètement imaginaire et barrée. Et c’est peut-être ce mélange peu ordinaire qui m’a dérangé. En effet, je n’ai jamais accroché à l’assemblage de réel et de fiction dans la littérature.
Laurent Binet invente une aventure qui n’a de véritable intérêt que parce qu’elle engage des personnalités connues. On pense pouvoir apprendre des choses sur eux et on s’intéresse à leur destin. Mais j’ai très vite compris que le scénario était inventé, et qu’à aucun moment, on ne peut différencier ce qui est véridique de ce qui ne l’est pas dans les personnages et leurs relations. Je me pose donc la question : Pourquoi avoir utilisé des gens célèbres pour en définitive travestir leur caractère et leurs actes… des personnages de fiction auraient suffi!
De plus, les fameux personnages utilisés font partie d’une élite pas forcément connue de tout le monde (je parle pour moi…). Etant né en 1979 et ne côtoyant pas le gradin parisien, j’avais déjà entendu ces noms, mais sans vraiment les connaître. Je n’ai donc ressenti aucune empathie pour eux. Ce qui faisait l’originalité du livre a été pour moi son plus gros défaut.
Ceci étant dit, ce fut tout de même un bon moment de lecture. Le polar est plein de surprises. Les scènes sont toutes plus cocasses et décalées les unes que les autres. Certaines resteront d’ailleurs dans mon esprit comme des moments d’anthologie. L’écriture de Laurent Binet est atypique mais maîtrisée. J’ai finalement appris certaines choses sur la crème de cette époque et sur la sémiologie (science qui m’était complètement inconnue). Je réserverai mon jugement sur Laurent Binet après la lecture d’un autre roman…
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La septième fonction du langage : Moix vs Binet | 9 | B1p | 15 novembre 2015 @ 03:53 |
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