A lire quand on a trop chaud

L'action débute à Aurillac, nous somme en juillet 2035 et il fait -30°. Depuis plusieurs années le Crépuscule s'est installé plongeant le monde dans un terrible hiver sans fin. Et comme si cela ne suffisait pas les hommes doivent également faire face à la Malesève, une immense forêt de pins qui dévore tout sur son passage et progresse sans arrêt, forçant les survivants à vivre dans des îlots de civilisation éparpillés au milieu des arbres. Mais cela ne fait pas peur à Johan qui souhaite plus que tout rejoindre la femme qu'il aime et qui est partie à Bergerac. Au mépris du danger il s'engage quand même dans un périple dans lequel l'issue est plus qu'incertaine. Fort heureusement il n'est pas seul car son frère, Théo, ainsi que deux de ses amis, Fanny et Khalid, l'accompagne malgré leurs faibles chances de survie. Entre l'oppressante forêt, les étranges créatures qui y ont élu domicile et les humains livrés à eux-mêmes la route sera très dure et ce voyage les touchera aussi bien physiquement que moralement.

J'ai trouvé l'idée de départ de ce livre excellente, la civilisation telle que nous la connaissons a presque disparu et pour une fois cela n'est pas dû à une catastrophe nucléaire ou à un épuisement des ressources mais par un long hiver couplé à l'apparition de pins voraces. L'auteur a également très bien imaginé les conséquences que cette catastrophe a eu sur les hommes mais également sur les animaux et a ainsi développé tout un monde dans lequel l'humain n'est plus au sommet de la chaîne alimentaire. Les dangers que doit affronter le petit groupe d'amis sont variés, surprenants, et les créatures les plus terribles qu'ils vont devoir combattre ne sont pas toujours celles qui le paraissent le plus. Côté personnages j'ai été un petit peu moins conquis, Johan est schizophrène et cela le rend parfois difficile à appréhender car Corbeau, son alter ego a un caractère bien particulier. Théo quant à lui est plus proche de l'archétype du héros idéaliste, fort et brave, parfois même un peu trop proche et malgré ses failles il reste trop parfait pour être vrai. Fanny est très sympathique mais son irrépressible envie de montrer qu'elle est tout aussi forte qu'un garçon la rend un peu agaçante. Khalid est par contre beaucoup plus drôle et spontané ce qui ne l'empêche pas de garder les pieds sur terre, c'est probablement le meilleur protagoniste du livre. Tous vont évoluer heureusement, dans un sens surprenant pour certains, mais leurs caractères sont un peu stéréotypés quand même.

L'aspect qui m'a par contre le plus déçu dans ce roman ce sont les nombreux chassés-croisés amoureux qui m'ont donné l'impression d'alourdir le récit. Alors c'est vrai que ce livre parle également d'amour, c'est très bien, mais sur la longueur cela devient très redondant car du Théo qui aime Fanny, qui aime Johan, qui aime Léa on en mange pas mal et personnellement ce n'est pas du tout ce qui m'intéressait le plus. Malgré cela ainsi que le côté « le pouvoir de l'amour permet de surmonter toute les épreuves » et quelques événements assez prévisibles, j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui m'a bien tenu en haleine et qui fut plus intense que je le pensais au départ. Un roman non exempt de défauts donc mais qui vaut quand même que l'on s'y attarde.

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  Le dernier hiver (Black Moon)

  de Marcastel, Jean-Luc
  Hachette
  ISBN : 9782012023512 ; 2,10 € ; 05/10/2011 ; 450 p.

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