Fight Club de Chuck Palahniuk
( Fight club)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Roman coup de poing
Surtout ne vous laissez pas abuser par la collection dans laquelle les éditeurs français ont jugé bon de classer Fight Club : ce roman n'a rien de la Science Fiction. Fight Club, c'est ici, maintenant, quelque part, peut-être pas si loin.
L'employé limite yuppee qu'on suit à la trace a un job passionnant : il évalue si ça vaut le coup de retirer du marché les modèles de voiture qui ont un vice de forme. Peut-être vaut il mieux payer quelques malheureuses victimes (ou familles survivantes) que de rapatrier des dizaines de milliers de voiture à l'usine.
Entre ses voyages de lieu d'accident en lieu d'accident, il faut bien dire qu'il s'emmerde. A part remplir son appartement avec le dernier modèle de sofa IKEA (encore un type qui doit collectionner chaque nouvel exemplaire du catalogue), il n'a pas grand chose à faire, à part se rendre à quelques groupes de soutien. Des alcooliques anonymes aux victimes du cancer des testicules, il zone, apprenant à pleurer pour des maladies qu'il n'a pas, apprenant à s'inventer les maux les plus infâmes pour qu'on le plaigne, pour qu'on l'aime, pour que... (en fait, on ne sait pas trop pourquoi.)
Sa morne vie basculera cependant à la rencontre de deux personnes : Marla, d'abord, autre fumiste de la maladie invalidante avec qui il faudra partager les soirs et les groupes d'entraide, et Tyler Durden, ensuite, branleur vivant dans un taudis, qui n'hésite pas à faire du savon à base de graisse humaine (merci la liposuccion) ou à pisser dans les potages qu'il sert à une tripotée de cadors aimant les restaurants cosy.
Raconter plus serait déflorer l'histoire absolument géniale narrée ici.
Sachez juste que les groupes de soutien feront bientôt place à un groupe autrement moins réconfortant, quoique. Dans le Fight Club, on ne se prend pas dans les bras, on ne compatit pas à la douleur de son prochain. Dans le Fight Club, on frappe, on défigure, on brise les os au mépris du plus élémentaire savoir vivre, dans le Fight Club, on se bat comme un homme face à un ennemi, face à une société qui a perdu sa boussole et égaré ses enfants, laissés à eux-mêmes dans les dédales de leur existence se résumant souvent à un cul de sac.
Chuck Palahniuk réussit ici un roman coup de poing (c'est le cas de le dire). Sa vision du monde a quelque chose de prophétique, d'inquiétant, d’étonnamment compréhensible.
L'écriture est agréable, non linéaire. C'est tout ce que j'en dirai ici.
Primo, c'est une traduction,
Deuxio, vu la force de l'histoire, il est difficile de trouver quelque chose à dire sur la forme, fusse-t-elle excellente.
Fight Club, c'est un roman d'initiation, un roman de société, un thriller, un roman d'amour peu conventionnel, une source de réflexion sur la civilisation et le monde... Et c'est bien sûr une mine pour les cinéastes en mal de sujets (merci monsieur Fincher même si votre film a quelque chose d'exagérément clippeque et graphique)
Les éditions
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Fight club [Texte imprimé] Chuck Palahniuk trad. de l'américain par Freddy Michalski
de Palahniuk, Chuck Michalski, Freddy (Traducteur)
Gallimard / Folio. Science-fiction
ISBN : 9782070422401 ; 5,18 € ; 31/03/2002 ; 290 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (10)
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Désespoir moderne
Critique de Kabuto (Craponne, Inscrit le 10 août 2010, 64 ans) - 31 mars 2012
Accessible
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 25 novembre 2011
Et pour finir Tyler Durden n'existe pas.
une histoire de schizo
Critique de Keox (, Inscrit le 24 février 2010, 40 ans) - 16 octobre 2011
Chuck Palahniuk utilise un style direct...
Une écriture sans blabla superflu qui ne sert à rien...
Pas de tralala ici...
Le film est aussi bien que le livre pour ma part...
David Fincher a réussi à retranscrire de manière fidèle une histoire de ciiiiiiinglé...
Ce livre est une satire sociale - une critique de la société de consommation...
L'humour acide de Chuck Palahniuk est délectable d'autant plus qu'il est lucide...
Pour l'instant, le meilleur roman que j'ai pu lire de cet auteur...
Bien mieux que le film !
Critique de Happy_kangourou (, Inscrit le 29 mars 2007, 49 ans) - 20 mai 2011
Le livre est bien plus passionnant, l'idéologie est bien plus développé, ce n'est pas un livre de scènes de combats.
Petit extrait :
"C'est le projet Chaos qui va sauver le monde. Un âge glaciaire culturel. Un âge des ténèbres prématurément induit. Le projet Chaos va forcer l'humanité à se mettre en sommeil ou en rémission suffisamment longtemps pour que la Terre récupère de ses maux [..]
C'était là le but du projet Chaos, a dit Tyler, la destruction totale et immédiate de la civilisation".
La première règle est qu'on ne parle pas du fight club
Critique de Babsid (La Varenne St Hilaire, Inscrite le 8 mai 2006, 37 ans) - 14 avril 2008
A présent, tout le monde a plus ou moins entendu parler de "Fight Club".
Or, je pense qu'il faut vraiment le lire puis le voir.
Ce livre est dérangeant et déstabilisant.
De ses deux aspects majeurs, je ne peux qu'évoquer le premier. (Je suis d'ailleurs heureuse que personne n'ait dévoilé le pot aux roses).
Ainsi, ce livre raconte le combat d'un homme puis d'un groupe contre la société de consommation. Pour eux, l'humanité ne peut être sauvée que par l'anéantissement de tout ce qu'elle connaît. Un grand retour au point de départ.
Comment l'utopie d'un homme peut galvaniser des foules ?
L'autre aspect vous le découvrirez bien assez tôt.
Chaque relecture apporte son lot de découvertes.
Pour parler brièvement du film. Il sublime le texte et est magnifiquement interprété par Brad Pitt et Edward Norton.
Je panse donc je suif
Critique de Jean Meurtrier (Tilff, Inscrit le 19 janvier 2005, 49 ans) - 24 juillet 2007
Le premier touche les valeurs de la société américaine, axées sur la consommation, qui n’arrivent plus à satisfaire une frange de la population. A en croire l’auteur, cette partie de l’Amérique, qui s’étend indifféremment à travers toutes les classes sociales, est disposée à suivre un leader charismatique vers un terrorisme modéré, du moins dans un premier temps. Convaincus de se libérer des contraintes capitalistes, ces gens s’abandonnent, sourire béat aux lèvres, à une autre servitude, entraînés par un mouvement pour le moins défoulant basé sur le culte de la personnalité. Les petits savons à base de graisse humaine sont des clins d’œil qui rappellent de mauvais souvenirs, quoique cette fois les objectifs sont le chaos et la destruction, passages obligés d’une reconstruction. Est-ce cet aspect anticipatif qui a repoussé ce livre au rayon SF?
Ou serait-ce plutôt son interprétation du mythe du docteur Jeckill? Je ne peux déterminer si ce roman est un précurseur moderne, mais actuellement le cinéma et la littérature US abusent un peu de la variante psychologique de ce deuxième thème. Pour le reste, motus!
La trame narrative, bien qu’aérée, n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air. Le narrateur entame plusieurs anecdotes en parallèle, sans déboussoler le lecteur. Et dans le cas où ce dernier se perd tout de même dans la confusion des premiers chapitres, l’auteur le reprend fermement par la main au fil des pages, alors que le rythme s’emballe. C’est à ce moment que la structure plutôt élaborée jusqu’alors devient linéaire et que j’ai vraiment accroché. Finalement «Fight Club» est un roman qui marque durablement le lecteur comme un gros bisou de Tyler Durden sur le revers de la main.
Association de combat
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 16 février 2007
L'histoire, tout le monde la connait.
Avant de lire le livre, je m'attendais à un choc style American Psycho. Au final une histoire bien plantée, des idées originales qui percutent et interpellent le lecteur.
Des situations cocasses ... et puis voilà.
Il me semble que la traduction est pour beaucoup dans le fait que le récit semble inégal.
Enfin une lecture à conseiller, c'est un livre qui a marqué une génération paraît-il, à lire par curiosité, le film est une parfaite adaptation, tant dans le climat que par l'incarnation des acteurs.
Un bon moment de lecture pour les aficionados du genre, d'ailleurs classé en SF en France, ce qui me semble une ineptie totale. Que font les éditeurs ?
incontournable club
Critique de POOKIES (MONTPELLIER, Inscrit le 16 août 2006, 47 ans) - 12 novembre 2006
Ce livre nous dépeint une société future très pessimiste où la solution à tous les problèmes est de s'inscrire à des groupes de soutien ou de faire partie du fight club. Celui-ci consiste à se battre, à se défigurer le visage. Ce club prenant de plus en plus d’ampleur, et afin de passer à un niveau supérieur dans la destruction de la société et de soi même, le héros fonde le Projet Chaos.
Le reste est à lire...
Ce livre est à la fois brutal, comique, lucide et nous réserve un petit final surprise.
Les personnes ayant apprécié "American psycho" devraient aimer, mais cette condition n'est pas du tout exclusive.
C'est vraiment une grande oeuvre à mes yeux alors jetez-vous dessus les yeux fermés.
A lire avant de voir le film !!!
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 6 septembre 2006
Cela dit, pour l’idée, pour le scénario, pour l’histoire, pour le style… les 4,5 étoiles sont de bon ton (n’en déplaise à Bolcho avec qui je reprendrai volontiers le débat ;-)).
Un chef d'oeuvre.
Critique de Pierre666 (Strasbourg, Inscrit le 13 octobre 2005, 43 ans) - 18 novembre 2005
Bref, j'aime les livres comme celui-là qui vous donne de grosses gifles!
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