Fight Club
de Chuck Palahniuk

critiqué par B1p, le 19 janvier 2004
( - 51 ans)


La note:  étoiles
Roman coup de poing
Surtout ne vous laissez pas abuser par la collection dans laquelle les éditeurs français ont jugé bon de classer Fight Club : ce roman n'a rien de la Science Fiction. Fight Club, c'est ici, maintenant, quelque part, peut-être pas si loin.
L'employé limite yuppee qu'on suit à la trace a un job passionnant : il évalue si ça vaut le coup de retirer du marché les modèles de voiture qui ont un vice de forme. Peut-être vaut il mieux payer quelques malheureuses victimes (ou familles survivantes) que de rapatrier des dizaines de milliers de voiture à l'usine.
Entre ses voyages de lieu d'accident en lieu d'accident, il faut bien dire qu'il s'emmerde. A part remplir son appartement avec le dernier modèle de sofa IKEA (encore un type qui doit collectionner chaque nouvel exemplaire du catalogue), il n'a pas grand chose à faire, à part se rendre à quelques groupes de soutien. Des alcooliques anonymes aux victimes du cancer des testicules, il zone, apprenant à pleurer pour des maladies qu'il n'a pas, apprenant à s'inventer les maux les plus infâmes pour qu'on le plaigne, pour qu'on l'aime, pour que... (en fait, on ne sait pas trop pourquoi.)
Sa morne vie basculera cependant à la rencontre de deux personnes : Marla, d'abord, autre fumiste de la maladie invalidante avec qui il faudra partager les soirs et les groupes d'entraide, et Tyler Durden, ensuite, branleur vivant dans un taudis, qui n'hésite pas à faire du savon à base de graisse humaine (merci la liposuccion) ou à pisser dans les potages qu'il sert à une tripotée de cadors aimant les restaurants cosy.
Raconter plus serait déflorer l'histoire absolument géniale narrée ici.
Sachez juste que les groupes de soutien feront bientôt place à un groupe autrement moins réconfortant, quoique. Dans le Fight Club, on ne se prend pas dans les bras, on ne compatit pas à la douleur de son prochain. Dans le Fight Club, on frappe, on défigure, on brise les os au mépris du plus élémentaire savoir vivre, dans le Fight Club, on se bat comme un homme face à un ennemi, face à une société qui a perdu sa boussole et égaré ses enfants, laissés à eux-mêmes dans les dédales de leur existence se résumant souvent à un cul de sac.
Chuck Palahniuk réussit ici un roman coup de poing (c'est le cas de le dire). Sa vision du monde a quelque chose de prophétique, d'inquiétant, d’étonnamment compréhensible.
L'écriture est agréable, non linéaire. C'est tout ce que j'en dirai ici.
Primo, c'est une traduction,
Deuxio, vu la force de l'histoire, il est difficile de trouver quelque chose à dire sur la forme, fusse-t-elle excellente.
Fight Club, c'est un roman d'initiation, un roman de société, un thriller, un roman d'amour peu conventionnel, une source de réflexion sur la civilisation et le monde... Et c'est bien sûr une mine pour les cinéastes en mal de sujets (merci monsieur Fincher même si votre film a quelque chose d'exagérément clippeque et graphique)
Désespoir moderne 8 étoiles

Que dire de ce livre choc ? Le style abrupt, direct et percutant m’a parfois dérangé, ma préférence allant en général à des écrits plus fluides, mais il a au moins le mérite de coller parfaitement au récit. Ensuite l’histoire. Je n’irai pas jusqu'à considérer Fight club comme un chef d’œuvre, mais on doit reconnaître que sa lecture ne laisse pas indifférent. Critique virulente d’une société absurde et vide de sens qui ne fait plus rêver, ce roman colle de toute évidence à l’époque actuelle et c’est ce qui le rend intéressant et ce qui en fait certainement son succès. Les héros de Palahniuk ne ressemblent à aucun autre. Cassés, perdus, en marge d’un monde qui les a oubliés sur le bord du chemin, ils se cherchent une raison de vivre ou de mourir ou en tout cas, un changement salutaire dans leurs vies insignifiantes et aliénantes. La personnalité schizophrénique de Tyler apporte encore une dimension supplémentaire à ce roman marquant qui me poussera sûrement vers d’autres œuvres de cet écrivain.

Kabuto - Craponne - 64 ans - 31 mars 2012


Accessible 1 étoiles

Très américain mais futé le récit d'un protagoniste et petit cadre s'ennuyant ferme dans une grande ville...fréquentant des "groupes d'entraide" en tout genre comme des restos hype et branchés...puis rencontrant ce Tyler Durden, ce bon gars sympa aux idées vaguement écolo, au discours ne s'adressant à personne en particulier, un peu idiot, mais cool...Ce Projet Chaos; réalisé dans l'illègalité totale = ce qui est mal et interdit, attire et souffre de toute façon d'être réalisé...Séparons l'esprit du corps, classifions...Il est facile de confondre la partie pour le tout; surtout aux yeux du vulgum pecus à I-Pad ou non, et qui est surtout de nos jours toujours plus cultivé que vous !..

Et pour finir Tyler Durden n'existe pas.

Antihuman - Paris - 41 ans - 25 novembre 2011


une histoire de schizo 9 étoiles

Fight Club est un bon livre...
Chuck Palahniuk utilise un style direct...
Une écriture sans blabla superflu qui ne sert à rien...
Pas de tralala ici...
Le film est aussi bien que le livre pour ma part...
David Fincher a réussi à retranscrire de manière fidèle une histoire de ciiiiiiinglé...
Ce livre est une satire sociale - une critique de la société de consommation...
L'humour acide de Chuck Palahniuk est délectable d'autant plus qu'il est lucide...
Pour l'instant, le meilleur roman que j'ai pu lire de cet auteur...

Keox - - 40 ans - 16 octobre 2011


Bien mieux que le film ! 10 étoiles

Initialement, j'avais regardé le film, qui ne m'avait pas du tout conquis, un pseudo mouvement anarchiste qui organisait des tournois de baston.

Le livre est bien plus passionnant, l'idéologie est bien plus développé, ce n'est pas un livre de scènes de combats.

Petit extrait :

"C'est le projet Chaos qui va sauver le monde. Un âge glaciaire culturel. Un âge des ténèbres prématurément induit. Le projet Chaos va forcer l'humanité à se mettre en sommeil ou en rémission suffisamment longtemps pour que la Terre récupère de ses maux [..]
C'était là le but du projet Chaos, a dit Tyler, la destruction totale et immédiate de la civilisation".

Happy_kangourou - - 49 ans - 20 mai 2011


La première règle est qu'on ne parle pas du fight club 9 étoiles

Et pourtant si, je vais en parler.

A présent, tout le monde a plus ou moins entendu parler de "Fight Club".
Or, je pense qu'il faut vraiment le lire puis le voir.
Ce livre est dérangeant et déstabilisant.

De ses deux aspects majeurs, je ne peux qu'évoquer le premier. (Je suis d'ailleurs heureuse que personne n'ait dévoilé le pot aux roses).
Ainsi, ce livre raconte le combat d'un homme puis d'un groupe contre la société de consommation. Pour eux, l'humanité ne peut être sauvée que par l'anéantissement de tout ce qu'elle connaît. Un grand retour au point de départ.
Comment l'utopie d'un homme peut galvaniser des foules ?
L'autre aspect vous le découvrirez bien assez tôt.

Chaque relecture apporte son lot de découvertes.
Pour parler brièvement du film. Il sublime le texte et est magnifiquement interprété par Brad Pitt et Edward Norton.

Babsid - La Varenne St Hilaire - 37 ans - 14 avril 2008


Je panse donc je suif 8 étoiles

Sans entamer un nouveau résumé, celui de B1p étant excellent, je retire de ce roman deux thèmes forts qui cohabitent efficacement.
Le premier touche les valeurs de la société américaine, axées sur la consommation, qui n’arrivent plus à satisfaire une frange de la population. A en croire l’auteur, cette partie de l’Amérique, qui s’étend indifféremment à travers toutes les classes sociales, est disposée à suivre un leader charismatique vers un terrorisme modéré, du moins dans un premier temps. Convaincus de se libérer des contraintes capitalistes, ces gens s’abandonnent, sourire béat aux lèvres, à une autre servitude, entraînés par un mouvement pour le moins défoulant basé sur le culte de la personnalité. Les petits savons à base de graisse humaine sont des clins d’œil qui rappellent de mauvais souvenirs, quoique cette fois les objectifs sont le chaos et la destruction, passages obligés d’une reconstruction. Est-ce cet aspect anticipatif qui a repoussé ce livre au rayon SF?
Ou serait-ce plutôt son interprétation du mythe du docteur Jeckill? Je ne peux déterminer si ce roman est un précurseur moderne, mais actuellement le cinéma et la littérature US abusent un peu de la variante psychologique de ce deuxième thème. Pour le reste, motus!
La trame narrative, bien qu’aérée, n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air. Le narrateur entame plusieurs anecdotes en parallèle, sans déboussoler le lecteur. Et dans le cas où ce dernier se perd tout de même dans la confusion des premiers chapitres, l’auteur le reprend fermement par la main au fil des pages, alors que le rythme s’emballe. C’est à ce moment que la structure plutôt élaborée jusqu’alors devient linéaire et que j’ai vraiment accroché. Finalement «Fight Club» est un roman qui marque durablement le lecteur comme un gros bisou de Tyler Durden sur le revers de la main.

Jean Meurtrier - Tilff - 49 ans - 24 juillet 2007


Association de combat 6 étoiles

Quatre à cinq étoiles pour ce livre, aïe, aïe, aïe.
L'histoire, tout le monde la connait.
Avant de lire le livre, je m'attendais à un choc style American Psycho. Au final une histoire bien plantée, des idées originales qui percutent et interpellent le lecteur.
Des situations cocasses ... et puis voilà.
Il me semble que la traduction est pour beaucoup dans le fait que le récit semble inégal.
Enfin une lecture à conseiller, c'est un livre qui a marqué une génération paraît-il, à lire par curiosité, le film est une parfaite adaptation, tant dans le climat que par l'incarnation des acteurs.
Un bon moment de lecture pour les aficionados du genre, d'ailleurs classé en SF en France, ce qui me semble une ineptie totale. Que font les éditeurs ?

Hexagone - - 53 ans - 16 février 2007


incontournable club 9 étoiles

N'ayant pas vu le film (eh oui, y a encore des gens qui ne l'ont pas vu!), je n'avais pas d'idées ou d'images préconçues sur cette oeuvre.
Ce livre nous dépeint une société future très pessimiste où la solution à tous les problèmes est de s'inscrire à des groupes de soutien ou de faire partie du fight club. Celui-ci consiste à se battre, à se défigurer le visage. Ce club prenant de plus en plus d’ampleur, et afin de passer à un niveau supérieur dans la destruction de la société et de soi même, le héros fonde le Projet Chaos.
Le reste est à lire...
Ce livre est à la fois brutal, comique, lucide et nous réserve un petit final surprise.
Les personnes ayant apprécié "American psycho" devraient aimer, mais cette condition n'est pas du tout exclusive.

C'est vraiment une grande oeuvre à mes yeux alors jetez-vous dessus les yeux fermés.

POOKIES - MONTPELLIER - 47 ans - 12 novembre 2006


A lire avant de voir le film !!! 9 étoiles

« Fight Club »… Bon ben, l’histoire, vous la connaissez puisque vous avez tous vu le film de Fincher avec son trio d’acteurs complètement époustouflant – soufflé que j’étais ! Si non, elle est magnifiquement résumée ci-dessus par B1P ! J’ajouterais cependant que si vous n’avez pas encore vu le film, vite, courez chez… votre libraire pour acheter le livre afin de le lire en primeur avant de voir le film !!! Sapristi, vous ne pouvez vous imaginer comme j’ai râlé (à chaque page) d’avoir vu le film (plusieurs fois) avant de découvrir ce livre ! Comme ma mémoire est principalement visuelle (et qu’elle est relativement bonne), je « voyais » toutes les images du film à mesure que les pages se tournaient ! Ajouter à cela que, comme je l’ai dit en introduction, le film est particulièrement bien réussi et vous aurez une déception dans le style « ouais bof, pourquoi lire une histoire que je connais pas cœur !? » et de fait, la lecture ne m’a rien apporté car j’étais trop imbibé du film…

Cela dit, pour l’idée, pour le scénario, pour l’histoire, pour le style… les 4,5 étoiles sont de bon ton (n’en déplaise à Bolcho avec qui je reprendrai volontiers le débat ;-)).

Pendragon - Liernu - 54 ans - 6 septembre 2006


Un chef d'oeuvre. 9 étoiles

Ce livre est une "tuerie". Rien à rajouter si ce n'est qu'à l'heure actuelle il n'est pas facile de se le procurer, j'ai du chercher pendant 3 mois pour trouver un exemplaire disponible.

Bref, j'aime les livres comme celui-là qui vous donne de grosses gifles!

Pierre666 - Strasbourg - 43 ans - 18 novembre 2005