Le Principe d'Archimède de Alain-Yves Beaujour
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers
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Y a de la zizanie chez les escarpes
Une poignée de malfrats minables croient réaliser un bon coup en allant dévaliser un imprésario louche dans son appartement de luxe. Arrivés sur les lieux, ils doivent se faire une raison : il n’y a que du clinquant et l’entourage de Frankie Strong, dit le Lion, ne vaut guère mieux. Pas d’argent à faucher donc, il faudra se rabattre sur une solution de fortune : on embarquera toute la compagnie dans la Mercedes et on ira attendre à la campagne que les banques ouvrent le lundi. Il est bien entendu que plus les évènements vont enfoncer les escarpes dans la mouise, moins leur résistance sera forte, contrairement au principe d’Archimède…
Cette curiosité littéraire vaut surtout par son langage truculent, gouailleur, argotique voire ordurier, et par le fait que le récit a servi de base au scénario du dernier film de Michel Audiard en tant que réalisateur : Bons baisers à lundi (1974), avec Blier, Carmet et Pacôme. Mais Audiard a réellement transformé le plomb en or. De l’intrigue filandreuse et poussive du roman, il a tiré un scénario certes excentrique, mais plein de rebondissements comiques. Il a épuré la trame, réduit le nombre de personnages, pléthorique dans le roman, et leur a donné un relief qu’ils n’avaient pas sur le papier. Il a bien entendu conservé la jactance des dialogues, et le ton si particulier du chef de la bande, qui, par contraste, utilise un ton digne d’un agrégé de philosophie.
Une lecture fastidieuse donc mais qui réserve des morceaux de bravoure comme celui-ci :
« Ça ne sent pas bon, mauvais ça sent. Confinée, l’atmosphère, et considérablement enrichie par des senteurs violentes, elle s’impose par des remugles de caserne. Ça sent la digestion lourde et la langue saburrale ; ça manque de fraîcheur, ça faisande. Le mauvais sommeil a suinté en sueur surette, des fragrances ambiguës giclotent sournoisement en petits tourbillons schlingueurs. Des fétidités féroces stagnent au ras du sol souillé par fidélité aux traditions des trains de nuit. Les corps qui se déploient dans le lent éveil malaxent l’atmosphère malade, lui injectent d’un geste un complément d’aisselle humide et les bâillements furieux inoculent à l’air agités leurs angoisses intestinales. »
Les éditions
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Le Principe d'Archimède
de Beaujour, Alain-Yves
Mercure de France
ISBN : 9782715210172 ; EUR 6,50 ; 01/10/1974 ; 156 p. ; Broché
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