Les raisins de la colère de John Steinbeck
(The Grapes of Wrath)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Une grande leçon de vie
Ce bouquin n'est pas seulement un roman, c'est le récit de la misère, le récit du combat pour la survie, plusieurs leçons de vie, plusieurs études sociologiques, une étude des comportements humains. Il est écrit de façon claire et limpide, avec des descriptions que certains trouveront trop longues, je les trouve personnellement juste comme il faut. C'est aussi le récit presque historique des prémices de l'avènement du capitalisme aux Etats-Unis, et de toutes les externalités négatives qui s'en suivent. Le récit de la vie d'une famille qui va subir la rationalité humaine en matière de travail, le récit du passage de l'ère traditionnelle à l'ère capitaliste... Au milieu des années 30, aux Etats Unis, vous suivrez les périples d'une famille de métayers, les Joad. Une grande leçon de vie, il faut lire ce livre un jour ou l'autre, avec attention, derrière de simples phrases se cachent parfois de grande leçons, de grandes études sociologiques.
"Plus qu'un roman, Les raisins de la colère (The grapes of wrath ) est une étude sociologique d'un phénomène qui marque l'histoire des États-Unis dans les années 1930, soit pendant la période de la "Grande dépression " marquée par les séquelles de la Crise et la sécheresse dans le sud du pays. Si les ouvriers des villes sont durement touchés par les mises à pied des usines et des commerces, les agriculteurs sont également éprouvés par de très graves difficultés. Avec une grande humanité, Steinbeck raconte l'histoire sociale de milliers de fermiers du sud des États-Unis à travers le destin de la famille Joad, une famille dont les conditions de survie sont affectées par des circonstances climatiques et sociales éprouvantes. Ce sont d'honnêtes gens, motivés par la force de la vie. Ils ne cherchent non pas la richesse et la facilité, mais simplement un espace où ils pourront travailler pour gagner leur vie. L'un des thèmes importants de la trame du récit est la dualité entre, d'une part la perte (matérielle et humaine) et le deuil et, d'autre part, l'espoir et le courage
[...]
L'histoire des Joad est un voyage dans la contrepartie du Rêve Américain, cette moins belle Amérique qui ne figure pas dans les magazines du moment. À l'époque d'une immigration importante en provenance d'une Europe au bord de la guerre, cette histoire n'est pas l'histoire des immigrants d'ailleurs, mais celle de la réelle misère des Américains eux-mêmes. Une oeuvre aussi courageuse que les personnages qu'elle met en scène. Jacques Bertrand"
Les éditions
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Les Raisins de la colère de John Steinbeck
de Steinbeck, John
Gallimard / Folio
ISBN : 9782070360833 ; EUR 8,90 ; 09/05/1972 ; 640 p. ; Poche -
Les Raisins de la colère
de Steinbeck, John
Gallimard
ISBN : 9782070260706 ; 211,99 € ; 18/08/1947 ; 536 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (30)
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Intemporel
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 13 décembre 2021
Mais cette attachante famille va aussi croiser des gens formidables, de belles personnes capables d’humanité, d’entraide.
Passionnant du début à la fin, j’en retiendrai l’intemporalité du récit, des réflexions sur le profit, sur une forme d’esclavage des temps modernes, mais aussi sur la religion, la foi.
Et le lecteur sera passé par de nombreuses et variées émotions : admiration, colère, émotion, révolte...
L’intemporalité, les personnages variés et attachants voilà ce qui en fait, pour moi, un chef d’oeuvre de la littérature.
Le cauchemar américain
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 22 novembre 2020
Le lecteur ressent l’angoisse subie par les membres de ce clan, ruiné et à la dérive sur les routes de l’Ouest, à la recherche d’une dignité volée par un capitalisme sauvage.
La moindre plainte est interprétée comme une opinion communiste qui vous mène au mieux en prison, le plus souvent vers l’errance, voire carrément vers la mort.
Certes le style littéraire du lauréat du prix Nobel 1962 est moins relevé que celui proposé dans « Des souris et des hommes », œuvre beaucoup plus ramassée et allégorique que le présent roman qui privilégie l’aspect narratif, voire la pédagogie grâce notamment à des intermèdes évoquant l’Amérique, cet immense pays qui a aussi bâti sa grandeur sur une misère extrême.
Pour conclure, je suis satisfait d’avoir ajouté cette brique incontournable à la façade de ma culture, mais j’avoue que cette lecture ne m’a pas conduit à un engouement profond, bien qu'on ne puisse pas nier que ce livre soit marquant.
toujours très bons, ces "raisins"
Critique de Cyclo (Bordeaux, Inscrit le 18 avril 2008, 78 ans) - 18 septembre 2019
Justement, avant de partir chez eux, sur mon maigre argent de poche, j’avais acheté le bouquin de Steinbeck en livre de poche, avec une photo du film en couverture et au dos le slogan : « Vous n’oublierez pas les personnages de ce livre ; ils entreront à jamais dans votre vie ». Bigre ! Il faisait 500 pages, écrits en caractères minuscules (mais bien que déjà myope, avec mes lunettes, j’avais de bons yeux, l’édition en Folio d’aujourd’hui fait 639 pages, la typographie est un peu moins petite). Et j’ai mis tout ce beau et chaud mois d’été à lire Steinbeck. Je connaissais déjà le film, vu au ciné-club du lycée deux ans auparavant. Mais à l’époque (moins maintenant, encore que ça m'arrive toujours), le cinéma me donnait envie de lire. Et ça ne me gênait pas du tout d’avoir vu le film d'abord…
J’ai cette fois été frappé de faire le lien avec l’actuel mouvement des gilets jaunes. Cet exode des paysans de l’Oklahoma (ces "oakies") vers la terre promise de Californie, cette mise en mouvement de pauvres gens pour tenter de vivre mieux, avec son lot d’entraide et de solidarité qui rend les hommes meilleurs (voir le chapitre 15), eh bien on est en plein dedans aujourd’hui.
Je lis : "Tout est en mouvement aujourd’hui. Les gens se déplacent. Nous savons pourquoi et nous savons comment. Ils se déplacent parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement. C’est pour ça que les gens se déplacent toujours. Ils se déplacent parce qu’ils veulent quelque chose de meilleur que ce qu’ils ont. Et c’est le seul moyen de l’avoir". Remplacez dans cette phrase "se déplacent" par "manifestent", et ça traduit bien les gilets jaunes.
Plus loin, je lis : "Vous qui n’aimez pas les changements et craignez les révolutions, séparez ces deux hommes accroupis ; faites-les se haïr, se craindre, se soupçonner. Voilà le germe de ce que vous craignez. […] C’est là qu’est le danger, ces deux hommes ne sont pas si solitaires, si désemparés qu’un seul". N’est-ce pas ce que fait le gouvernement en dressant la police conte le mouvement ? Je lis aussi : "Ne vous faites pas de tracas. Nous sommes trop contents de vous aider. Y a longtemps que je m’étais pas sentie aussi… aussi… en sécurité. Les gens ont besoin de ça… de se rendre service". N’est-ce pas ce que me disaient les gilets jaunes, qu’enfin, après des années de galère et de solitude, ils redécouvrent la camaraderie, le dialogue, la fraternité des ronds-points, l’entraide, le service, la cohésion, l'amour parfois : ils ne sont plus seuls !
Enfin, je lis ce qui suit et qui définit parfaitement notre caste dirigeante : "le fait de posséder vous congèle pour toujours en « Je » et nous sépare toujours du « Nous »". Je sais bien que les intellos ont toujours considéré Steinbeck comme un écrivain de seconde zone, lui reprochant sa philosophie de bazar. Ils ne peuvent empêcher qu’il avait un grand sens de l’observation, que ses dialogues sont percutants, les chapitres documentaires de reportage qui entrecoupent la trame romanesque sont d’une intelligence remarquable (On vient de publier chez Seghers " Jours de travail : les journaux des Raisins de la colère", les notes qui lui ont servi de matériau pour écrire le livre). J’ai déjà lu le premier tiers et je suis frappé de faire le lien avec l’actuel mouvement des gilets jaunes.
... Si, en plus, ça nous aide à comprendre les gilets jaunes, lisons ou relisons "Les raisins de la colère" ! Il est vrai qu’à les écouter, nos gouvernants ne lisent sans doute pas grand-chose !!!
Un livre qui reste excellent ! et qui n'a pas pris une ride...
Une rude crise économique pour le monde agricole
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 17 septembre 2019
Ce grand roman social retrace les rudes conditions de vie du monde ouvrier, dans un secteur spécialisé, suite à la crise de 1929. Cette oeuvre âpre retrace une époque et constitue un appel à la prise de conscience, face à un mythe américain qui s'effrite. L'exploitation des travailleurs milite, selon l'auteur, pour un dynamisme syndical de redistribution, ce qui n'est pas une tradition dans les pays de langue anglaise. Tant sur le plan économique que social, ce livre fait réfléchir.
Une histoire bouleversante
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 11 juin 2019
La course à l'Eldorado
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 21 mai 2019
Dans ce genre de littérature on doit s’attendre à des récits assez longs, mais ici, le récit est tellement tiré en longueur qu’il en devient par moment fastidieux ; surtout dans la première partie.
Cette première partie raconte les préparatifs puis le voyage d’une famille emblématique que nous allons suivre pendant tout le récit.
Les causes du départ sont bien expliquées, souvent dans des chapitres hors récit remarquablement bien écrits. Mais les préparatifs du départ et les péripéties du voyage par la route de l’ouest, sont embarrassés de tant de détails sans intérêt que le lecteur pressé finit parfois par s’ennuyer.
Ce qui n’améliore pas les choses, dans cette première partie, c’est que les personnages sont souvent présentés de manière tellement caricaturale qu’on peine à s’y intéresser vraiment.
Par contre, dans la deuxième partie, quand la famille découvre enfin la Californie, le récit prend de l’ampleur. Les personnages ont pris de la consistance, comme si l’épreuve de la route les avait mûris. Ensuite, les conditions épouvantables que subit cette famille en Californie nous font découvrir un monde trop ignoré et d’une impitoyable cruauté. Le cours du récit, au fur et à mesure qu’il avance, devient de plus en plus prenant et le lecteur devient réellement passionné. Les passages hors récit sont de plus en plus intéressants et instructifs. Et certains chapitres, qui décrivent la lutte de l’homme contre les fléaux naturels, sont de véritables morceaux d’anthologie.
Mais un esprit par trop critique pourrait reprocher à l’auteur sa tendance au manichéisme : pour lui, plus on est bas dans l’échelle sociale, plus on est bon et plus on s’élève, plus on est mauvais. Comme si la nature de l’homme dépendait de l’épaisseur de son porte-feuilles ! Ça m’a paru un peu court comme psychologie des sociétés mais ça n’a en rien affecté mon intérêt pour ce – finalement – très beau roman, ni ma compassion pour ces personnages, finalement pleins d’humanité. Et ça n’a pas empêché Steinbeck de réussir, avec Les Raisins de la Colère, un roman que d’aucuns considèrent comme un chef-d’œuvre absolu du XXème siècle.
Du courage et de la dignité
Critique de Hirondelle4 (Paris, Inscrite le 27 décembre 2014, 44 ans) - 5 mai 2015
Chef d'Oeuvre
Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 29 août 2014
Quelle claque, roman magnifique souffrant de quelques longueurs par moment, on ne peut sortir normalement de cette lecture tant la solidarité dans le malheur est magnifique.
Un très grand texte qui me marquera longtemps.
Je n'ai qu'un seul regret..ne pas l'avoir lu avant.
Incontournable !
Une famille admirable
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 1 juillet 2014
Le lecteur suit donc ce flux migratoire vers la Californie, toutes ces populations paniquées et déboussolées dans l'immensité américaine, considérées comme des parasites. Steinbeck a construit un roman dans lequel il alterne les chapitres narratifs où l'on suit les avancées de ces personnages et les chapitres explicatifs ou argumentatifs dans lesquels il évoque les banques, le capitalisme, les magasins, la situation de ces hommes démunis. On passe donc de l'individuel à l'universel. Ce qui est raconté dans ce roman reflète des éléments vécus en Amérique, mais ont une portée plus grande car de nombreux hommes peuvent se reconnaître dans ces personnages, les personnes issues de l'immigration par exemple.
Le roman contient des scènes marquantes, qu'elles soient touchantes ou révoltantes parfois. De nombreux dialogues essaiment ce roman, dialogues très américains qui m'ont souvent fait penser à ceux d'Hemingway. Le roman n'avance pas forcément vite, ce qui permet au lecteur de se familiariser avec les personnages. Certains sont très beaux, je pense surtout à la figure maternelle et à Tom, personnage sanguin et entier.
Le roman reste une oeuvre de qualité indéniable, mais je dois reconnaître tout de même m'être souvent ennuyé. J'ai aimé ces personnages, le tableau de cette époque qui est fait et la charge critique, mais je n'ai pu réprimer quelques impatiences. Les goûts et les couleurs ... Je ne remets absolument pas en cause la qualité du roman.
Voyage au centre de la société avec la famille Joad
Critique de Benson01 (, Inscrit le 26 mai 2012, 28 ans) - 25 juillet 2013
L'ouvrage de Steinbeck dépeint une société qui rend invivable la situation des plus pauvres. Il est malheureusement encore trop d'actualité.
L'écriture de l'auteur est moderne et très simple à lire. Les dialogues sont vivants et les remarques des personnages sont lucides et très intéressantes à décrypter.
N'importe quel lecteur peut venir à bout de ce pavé. Ce n'est pas parce qu'un livre est épais qu'il faut trembler devant lui, les raisins de la colère fait partie de ceux que tout le monde peut lire et devrait lire.
Donc je le recommande avec une grande ferveur, tout simplement.
Cela ne termine jamais
Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 17 mai 2013
Steinbeck retranscrit le ressenti des agriculteurs qui sont frappés de plein fouet par la montée du capitalisme ; ogre sans tête visible, contre lequel on ne peut lutter car, le roman l'exprime si bien, il n'y a pas de personne physique au sommet de la chaîne contre laquelle se rebeller.
Alors il faut partir en Californie, terre fertile, paysage de rêve, où les orangers abondent pour briller dans les yeux des émigrés fatigués, où le travail réclame des milliers de mains besogneuses, où le cinéma promet des heures de détente en famille. Images de prospectus, loin de la réalité.
Le trajet est laborieux, l'interdiction pour Tom de quitter le territoire pèse comme une épée de Damoclès sur les épaules de sa mère, la crainte des ennuis mécaniques sur celles de Al ; certains abandonnent (Connie et l'un des frères de Tom), certains flanchent par instant (l'oncle John), les rencontres se font et se défont, d'autres meurent (les grands-parents) sans que l'on ai le temps de les enterrer convenablement et de les regretter. Las ! Le deuil sera pour plus tard.
Le style de l'auteur nous rappelle sans cesse le manque d'éducation voire illettrisme de ses personnages mais l'on admire avec d'autant plus de ferveur leur courage, leur abnégation, on s'amuse de voir la mère prendre les choses en main dans un foyer habituellement patriarcal quant à l'autorité, masculin quant à la prise de décision.
Il y a des moments de répit pour ces braves, comme quand ils trouvent une place dans un camp du gouvernement. Steinbeck en profite pour faire l'apologie d'un système politique et sociétal où les "citoyens" se dirigent et se régulent de par eux-même, sans aucune police critiquée pour sa violence et son manque d'humanité.
Mais la joie est de courte durée car le travail n'est pas là et les fonds viennent à manquer. Le cheminement reprend, les épreuves aussi.
Le récit s'arrête de manière abrupte, sans que l'on sache le destin qui attend notre famille de Okies ; comme une parenthèse fermée sur une tranche de vie. Point de happy end, pas de fin à vrai dire. Comme la poussière recouvrant toute chose, on la dégage mais elle revient inlassablement. Cela ne termine jamais.
Intemporel
Critique de LeonTELG (, Inscrit le 8 mars 2012, 36 ans) - 8 mars 2012
" -C'est le monstre. Une banque n'est pas comme un homme.
-Oui, mais la banque n'est faite que d'hommes.
-Non, c'est là que vous faites erreur... complètement.
La banque, ce n'est pas la même chose que les hommes. Il se trouve que chaque homme dans une banque hait ce que la banque fait, et cependant la banque le fait. La banque est plus que les hommes, je vous le dis. C'est le monstre. C'est les hommes qui l'ont créé, mais ils sont incapables de le diriger."
Une histoire dure et belle et intemporelle, qui pourrait être arrivée à n'importe quelle époque et pourrait se reproduire n'importe quand dans n'importe quelle partie du monde. 5 étoiles.
toujours d'actualité .........hélas!!!...UNE CRUELLE ACTUALITE
Critique de Donnet (, Inscrit le 21 novembre 2011, 71 ans) - 24 novembre 2011
EST-ce un roman???? une critique???? un positionnement politique ???? un travail de journaliste "engagés"???? sans aucun doute un peu tout à la fois....
L''autre Amérique... Une misère inattendue avec une brutalité inouïe s'abattra d'une manière impitoyable sur des familles relativement stables et travailleuses ....fragilisées , hébétées exsangues .....Une délinquance qui montera en flèche, criminalité et prostitution.... "on achève bien les chevaux" film des années 60 sur ce thème....
La grande dépression économique des années 30 , le monde entier en sera affecté.... et qui entraînera d'une certaine manière la seconde guerre mondiale.... liée en grande partie à ce fait mais pas la seule cause, se rappeler également de l'humiliation imposée à l'Allemagne par des vainqueurs de 14/18.... avec la France comme vecteur N°1 de cette ignominie ...L'humanité et l'ensemble des peuples au niveau planétaire le paieront cher!!! très cher....
Les premières interrogations sur le progrès , puisque des millions de petits fermiers américains en feront brutalement les frais. La mécanisation de l'agriculture en un laps de temps tellement court et condensé que les autorités politiques ne trouveront aucune solution.... il en va de même aujourd'hui avec les délocalisations industrielles et la pression imposés aux salariés occidentaux , comment tenter de sauver les emplois ....avec en prime les atteintes à l'environnement irréversibles.
Une planète qui n'en peut plus des Humains.... Nous n'avons rien retenu des leçons de l'histoire . Pire nous ne voulons rien retenir!!! Et aussi la militarisation effrénée des nations est toujours là plus menaçante que jamais....
" Nous sommes les Joad ! "
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 20 novembre 2011
S'ensuit un exode massif vers " la terre promise " , l'Ouest , la Californie.
La famille Joad au grand complet prend la route à bord d'un camion de fortune. La Nationale 66 , la Grand-route des migrations , des réfugiés , la route de la fuite . La 66 se couvre de pauvres éclopés qui s'en vont vers l'Ouest , un grand rêve commun.
Au fil des miles , la famille va se disloquer ( mort des grands-parents , départ d'un fils , ... ) . Ces expropriés deviennent des émigrants, des Okies , occupants de campements de fortune , étrangers en leur pays.
Une armée sans bride , ni harnais qui entreprend une course au travail semblable à une ruée vers l'or .
Les vallées de Californie sont comme des mers odorantes d'arbres à fleurs mais la travail est rare.
Dans l'âme de ces gens , les raisins de la colère se gonflent et mûrissent , annonçant les vendanges prochaines.
Tant que leur peur pouvait se muer en colère , les hommes ne flancheraient pas .
Je m'associe à Lfrobin qui indique que "faire une critique de ce roman est déjà une prétention".
Nous ne sommes plus dans le " chef-d'oeuvre " mais dans l'Indispensable.
Steinbeck signe plus qu'un roman . On est emporté par l'Histoire. Pas seulement celle des Etats-Unis des années 30 mais par un phénomène mondial. La mécanisation , l'exode rural , la pauvreté , le rejet de l'étranger......
C'est une oeuvre intemporelle .
Un hommage à la femme. " Ma " , la mère . "Ses yeux noisettes semblaient avoir connu toutes les tragédies et avoir gravi , comme autant de marches , la peine et la souffrance". Une femme qui a tant d'amour en elle qu'elle en est effrayante !
Je me suis inquiété pour cette famille , ai souffert, souri , espéré avec elle !
Le dernière page vaut - à elle seule - la lecture du roman .
Que vous dire d'autre, si ce n'est de vous précipiter pour dévorer ce miracle de la littérature .
Les Raisins de la colère
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 44 ans) - 6 août 2011
Une histoire qui ne vieillit pas
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 22 avril 2011
Nous sommes immergés dans l'histoire par l'intermédiaire d'un homme tout juste sorti de prison et qui recherche ses terres et sa famille, dont il n'a eu que très peu de nouvelles pendant ses 4 ans d'emprisonnement.
Tout de suite nous découvrons deux caractéristiques qui font de ce livre, à mon goût, un chef d'oeuvre : des descriptions minutieuses et très réalistes des lieux, bruits, personnes. Parfois entre 2 chapitres qui nous livrent les péripéties des personnages, un chapitre entier est consacré uniquement à une description de ce qui pourrait paraître un détail au premier abord (un champ, une scène de vie comme un père qui achète deux sucettes à ses enfants...).
"Les tracteurs arrivaient sur les routes, pénétraient dans les champs, grands reptiles qui se mouvaient comme des insectes, avec la force incroyable des insectes. Ils rampaient sur le sol, traçaient la piste sur laquelle ils roulaient et qu'ils reprenaient. Tracteurs Diesel, qui crachotaient au repos, s'ébranlaient dans un bruit de tonnerre qui peu à peu se transformait en un lourd bourdonnement. Monstres camus qui soulevaient la terre, y enfonçant le groin, qui descendaient les champs, les coupaient en tout sens, repassaient à travers les clôtures, à travers les cours, pénétraient en ligne droite dans les ravines. "
Mais c'est cette somme de petit détails qui finalement constitue cette oeuvre si riche dans le fond et la forme.
L'autre élément qui ressort de façon prépondérante de ma lecture est le poids qui est apporté à l'entité familiale. Les Joad, cette famille dont nous suivrons le parcours à travers une partie des Etats-Unis, chassés de ce qui était pourtant jusqu’alors leur terre, leur maison, malgré sa pudeur et sa colère, accorde une importance sacrée à tous ses membres, du grand père au petit dernier, en passant par les compagnons des enfants. Quand on n'a plus rien, plus qu'une auto et quelques matelas, on a encore et pour toujours ceux avec qui l'on a grandit. Et ce qui m'a encore plus touchée, c'est la place qu'accorde le romancier à la mère de famille, qui est véritablement le fondement même, la force, le cerveau de tous, qui ne baissera jamais les bras pour les siens, malgré les décès, les abandons, la famine, et ce jusqu'à la dernière ligne :
"Ses yeux noisette semblaient avoir connu toutes les tragédies possibles et avoir gravi, comme autant de marches, la peine et la souffrance jusqu'aux régions élevées du calme et de la compréhension surhumaine. Elle semblait connaître, accepter, accueillir avec son joie son rôle de citadelle de sa famille, de refuge inexpugnable." (...) "Elle semblait avoir conscience que si elle vacillait, la famille entière tremblerait, et que si un jour elle défaillait ou désespérait sérieusement, toute la famille s'écroulerait, toute sa volonté de fonctionner disparaîtrait."
Je ne peux parler de ce livre sans évoquer bien sûr le sort des Okis, ces personnes dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'alors. Ou comment combler une lacune en histoire de la plus belle manière qu'il soit. Comment ne pas être sensible à ce peuple, uni dans l'adversité, aux leçons de bravoure et de solidarité qu'ils nous ont fait parvenir. Et comment ne pas penser aux émigrants d'aujourd'hui, comment ne pas faire des liens entre ces enfants Okis s'amusant avec les détritus des camps californiens, et ceux des roms qui jouent dans les fontaines des grandes villes, vêtus des même haillons.
Une merveilleuse lecture, émouvante, qui ne peut que soulever des questions sur les inégalités sociales. Et nous rappeler notre position au sein de notre famille et sa valeur, que ce soit celle de père, de mère, de fils, de grand mère.
Une épopée tragique
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 20 décembre 2010
magistral
Critique de Vincent430 (, Inscrit le 25 août 2010, 40 ans) - 25 août 2010
Steinbeck réussit l'exploit de présenter ses personnages comme des monuments de dignité et de courage baignant dans une enveloppe de misère, ce qui fait que bien que les Joad aient à traverser les pires épreuves, ils redressent la tête au moment même où on s'attend à les voir flancher. A ce titre le livre donne une leçon de courage, où l'espoir et la volonté de lutter finissent toujours par revenir, et où à aucun moment les protagonistes ne se détachent de leur profonde humanité... le livre explore bien plus que l'exploitation de l'homme par l'homme, et on comprend que les plus grands sont en fait les plus petits, et ce jusqu'à la dernière ligne...
Une déception sans équivoque
Critique de Ento93 (, Inscrit le 27 décembre 2009, 31 ans) - 28 décembre 2009
Un grand roman
Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 24 septembre 2009
70 ans et plus que jamais d'actualité!
Critique de Baader bonnot (Montpellier, Inscrit le 11 janvier 2008, 40 ans) - 10 janvier 2009
Dans les années 30, la Grande Dépression sévit et oblige les familles humbles à migrer vers la Californie, considérée comme un Eldorado où l’on fonde tous ses espoirs de réussite. A travers la famille Joad, on suit cette lente décadence inévitable vécue par tous les humbles tombés dans le cercle vicieux d’un système en faillite.
« Les Raisins de la Colère » sonne un peu comme un hymne aux pauvres. Très partisan, mais également très lucide, Steinbeck dresse un portrait quasi-exhaustif des injustices sociales qui paraissent au fil des pages totalement immuables. Casy, le « pasteur libéré » lutte contre cette discrimination et analyse très bien le problème. La famille, principale tissu social à l’époque, constitue un frein au changement. On accepte la situation sociale et on tente de s’en sortir par tous les moyens. On est libre que lorsque l’on est seul, et c’est le grand paradoxe de toute révolution.
Enfin Steinbeck, comme dans « A l’Est d’Eden », entrecoupe son histoire de petits chapitres très instructifs sur la vie dans les années 30. Cela nous permet de constater à quel point l’entraide et la solidarité sont des valeurs fortes pour les pauvres mais également à quel point cette solidarité peut très vite se travestir en concurrence lorsque les riches exploitants jouent aux enchères avec les travailleurs.
Au final, un livre qui nous donne la rage, nous fait rêver, nous instruit, nous fait réfléchir… un chef-d’œuvre.
oui,inoubliable!!!!
Critique de Kikiliberte (, Inscrite le 10 avril 2008, 70 ans) - 12 novembre 2008
A compléter par le film avec Fonda.....Indispensable,également.
un des meilleurs romans du XXe siècle
Critique de Dani69 (, Inscrit le 10 novembre 2008, 58 ans) - 10 novembre 2008
Un grand moment de littérature.
Inoubliable
Critique de Erve (Jalhay, Inscrit le 20 novembre 2004, 58 ans) - 3 octobre 2007
Incontournable
Critique de Janiejones (Montmagny, Inscrite le 20 avril 2006, 38 ans) - 11 juillet 2007
une métaphore de la mondialisation
Critique de Matru (cagnes sur mer, Inscrit le 27 mars 2006, 50 ans) - 30 mars 2006
Or les nouveaux immigrants déchantent vite, car, au lieu d'une terre promise, ils se retrouvent traités comme des marginaux, "des étrangers venus voler le travail des autochtones".
Je pense que ce roman a une valeur d'exemple, à méditer, du système économique mondial actuel; la Californie symbolisant les pays du nord, les pays du sud étant incarnés par les okies.
douloureux
Critique de Elmejeco (, Inscrit le 5 juillet 2005, 36 ans) - 11 juillet 2005
Ah quelle histoire!... elle te prend les tripes et tu sais que ça ne peut finir bien... J'ai adoré la fin... Malgré le froid, la faim, la pauvreté, la dernière scène est un emblème de la solidarité entre les miséreux.
Je ne connaissais pas le génie de Steinbeck, et j'imaginais pas une telle justesse, une telle finesse dans l'écriture. Ca ressemble beaucoup au réalisme de Zola, avec des descriptions aussi grandioses.
un chef d'oeuvre.
La larme à l'oeil
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 11 septembre 2004
Un livre véritablement poignant qui nous montre le combat d'une famille et son périple mais c'est le sort de milliers d'autres. La misère, l'incompréhension des forces de l'ordre, le combat chaque jour pour pouvoir manger convenablement... J'ai adoré ! A lire absolument
L'histoire d'une casquette...
Critique de Lfrobin (, Inscrit le 2 septembre 2004, 41 ans) - 2 septembre 2004
Un véritable voyage dans le temps et l'espace, un voyage au bout de la vie, une leçon, une Histoire.
Cette famille de travailleurs américains ruinés mais unis, guidée par la survie dans l'immensité politique et géographique des état-unis est profondément touchante, et tellement réelle...
La faim, la mort, le courage et la force, la misère et l'alcoolisme, le désespoir plus fort que la vie, mais la vie plus forte que le désespoir.
L'incompréhension. C'est elle, le moteur du livre, de cette famille, entassée dans ce vieux tacot, en quête d'un avenir non pas meilleur, mais simplement juste et vivable.
Toute l'histoire est menée d'une main de maitre, fluide et pénétrante, avec un principe de zoom, si je puis m'exprimer ainsi, des plus agréables.
Je n'ai rien à redire à ce livre, et en faire la critique est déjà une prétention. (que j'assume)
Merci Mr Steinbeck !
Tragique
Critique de Le petit K.V.Q. (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 31 ans) - 8 août 2004
KIM
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