Les temps sauvages de Ian Manook
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers , Littérature => Francophone
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Meurtres au pays des yacks...
Mauvaise journée pour le commissaire Yeruldelgger : il est arrêté par la "police des polices" mongolienne pour le meurtre d'une ex-escort girl avec laquelle il avait précédemment travaillé. Rapidement relâché, il n'en est pas moins surveillé et interdit sur cette enquête. Comme a priori, il n'est pas vraiment le genre d'homme à faire ce qu'on lui dit, en trainant les pieds et les oreilles dans le quartier où vivait la défunte, il apprend qu'elle aurait adopté un petit garçon des rues, qui, depuis, a disparu. Il aurait été vu, peu de temps avant sa disparition, avec Gantulga, un jeune garçon des rues envoyé par Yeruldelgger au septième monastère des moines Shaolin.
Oyun, elle, se charge de l'enquête officielle de son équipe : un homme à cheval a été retrouvé au milieu de nulle part, écrasé sous un yack ! Le militaire qui l'accueille au milieu de ce nulle part devient très vite son amant…
Un arménien passionné par les charognards qui volent dans le ciel mongol avertit Yeruldelgger de sa découverte du cadavre d'un homme encastré dans la falaise. Alors même qu'il essaie de l'en enlever, il se fait attaquer par un commando de militaires qui se déplace en hélicoptère.
Si ma première impression de ces Temps sauvage était bonne, j'ai au final peu goûté ce second opus des aventures du commissaire mongol, que j'ai trouvé un peu "surfait".
Si je prends deux des personnages principaux, Yeruldelgger et Zarza, par exemple, ce sont des surhommes (pour le coup, ça marche également pour Oyun, une sur-femme ?). D'abord, ils ont eu des expériences malheureuses, ce sont des hommes extrêmes habitués à la violence, ils ont perdu des êtres chers, ont connu une meilleure position auparavant. Ils résistent à la souffrance, à la fatigue. Ils ont dans leur famille le chef des services secrets de leur pays respectif (le père de la femme de Yeruldelgger, et "L'oncle", c'est-à-dire le mari de la mère, côté Zarza ; chez moi, ça fait beau-père, match nul balle au centre), hommes qui ont tourné plus ou moins ouvertement à la crapule et dont le principal passe-temps semble être de manipuler nos deux héros. J'arrête là les points communs, je vais encore les confondre (non, je rigole, je trouve Zarza très sympathique !).
Si je prends le troisième personnage principal, Oyun, ben, à part que c'est une femme avec a priori ce qu'il faut là où il faut, c'est à peu près la même, les relations avec des gens haut-placés en moins : super forte dans l'action, avec un lourd passif, et avec la peau aussi coriaces que ces messieurs !
Dans les temps sauvages, côté action, on trouve, pêle-mêle : des hélicos, des balles qui fusent, des situations extrêmes (en même temps, le düüdz, ça n'aide pas!), de la manipulation en veux-tu en voilà, des ripoux de partout qui font du trafic d'enfants en profitant des frontières de la Mongolie avec la Russie et la Chine, des moines Shaolin (ouais !!), des fusillades au plein cœur du Havre, et j'en passe… Comme dans les grands films hollywoodiens, ça fait un peu trop pour moi.
Il y a aussi de l'humour, souvent noir, ou du comique de répétition. Le fait que le tout Oulan-Bator connaisse la couleur des sous-vêtements que vient de s'acheter Oyun, j'ai trouvé ça drôle les trois premières fois. Après, quand c'est le sujet de discussion des nomades au plein milieu de nulle part, ça me lasse.
Ceci dit, les chapitres ultra-courts (personnellement, je pense qu'on aurait pu en réunir quelques-uns sans que le récit n’en souffre) donnent du rythme à l'histoire. Je n'ai pas compris l'intérêt des titres des chapitres, qui reprennent, avec plus ou moins de bonheur, une des dernières phrases du chapitre, mais j'ai fini par m'y habituer. L'enquête, les enquêtes devrais-je dire, sont menées tambour-battant par trois personnages dans des endroits très différents, aussi bien en Mongolie qu'en Russie ou en France (où les repas pris étaient fort alléchants !). J'ai apprécié également le côté dépaysant et "exotique" de la Mongolie comme lieu de déroulement du livre, avec ses nomades, sa capitale polluée, sa gastronomie (entre la tête de chèvre ou le thé noir accommodé de sel, de farine, et de beurre de yack rance !!), ses zones dépeuplées, sa corruption, ses noms à coucher dehors.
En bref, je ne suis pas vraiment conquise par ces Temps sauvages, et si j'avais pu caresser l'idée de vacances en Mongolie, et bien, ce livre ne m'en donne pas vraiment l'envie. C'est dommage pourtant, il commençait bien !
Les éditions
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Les Temps Sauvages
de Manook, Ian
Albin Michel / LITT.GENERALE
ISBN : 9782226314628 ; 22,00 € ; 28/01/2015 ; 528 p. ; Broché -
Les Temps sauvages
de Manook, Ian
Albin Michel
ISBN : 9782226338891 ; 28/01/2015 ; 528 p. ; Format Kindle
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Les critiques éclairs (4)
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Deuxième Yeruldelgger
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 22 juin 2023
Le premier roman était bien, très bien même, malgré des défauts (dialogues parfois un peu bof, rebondissements incessants qui font souvent deus ex machina et ne sont pas tous crédibles). Ce second roman, un poil plus court, souffre des mêmes défauts, mais je l'ai cependant préféré au premier. D'abord, parce que l'action se dilue entre deux lieux (Mongolie/Sibérie et la France, vers le Havre) et avec deux héros (Yeruldelgger, mais aussi un flic français, Zarzavadjian, alias Zarza). Ensuite, parce que j'ai trouvé cette histoire (qui tourne autour d'un réseau de traite d'enfants) plus aboutie que celle du premier opus. Ca reste parfois assez complexe tellement ça part dans tous les sens, quand même.
Hâte de lire le tome 3 de la trilogie, "La Mort Nomade", plus court encore. Une bonne découverte que Ian Manook, en ce qui me concerne.
P.S. : encore une fois, ces titres de chapitres qui reprennent la fin des chapitres, c'est un procédé aussi inutile qu'incompréhensible (comment cette idée est-elle venu à l'esprit de l'auteur ? Et pourquoi titrer ainsi les chapitres ?, parce qu'il doit bien y avoir une raison ; sinon, c'est vraiment totalement débile).
Yeruldelgger opus n°2
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 27 novembre 2020
Enthousiaste après le premier, plus dubitatif sur le troisième, très crépusculaire mais bon, c’était le dernier épisode … je ne savais à quoi m’attendre pour l’épisode du milieu Les temps sauvages. Au final c’est celui qui m’aura le moins plu ! Effet de surprise passé ? Lassitude vis-à-vis des évènements mongols passablement démoralisants ? Ouvrage moins réussi ? Je ne sais …
Rappelons que Yeruldelgger est un commissaire, mongol, en poste à Oulan-Bator, la capitale d’un pays pauvre qui a le malheur d’être coincé entre Chine, Russie et Républiques ex-soviétiques, de charmants pays réputés pour leur bienveillance et leur intégrité, pas du tout pour leur rapacité. (je rigole !)
Pour son malheur ce pays de steppes et de nomades possède quelques richesses dans son sous-sol. Et puis des politiciens plus intéressés par leur intérêt personnel que par le général (courant me direz-vous ?!).
Yeruldelgger n’est pas de cette trempe. Il croit encore en l’intérêt général de sa mission de policier et, forcément, ça le met en porte-à-faux vis-à-vis de quelques autorités, de quelques supérieurs.
En l’occurrence, des évènements bizarres se produisent dans la steppe : un cadavre encastré dans la faille d’une falaise comme s’il était tombé du ciel, un cavalier à cheval retrouvé écrasé sous un yack comme si celui-ci lui était tombé dessus, du ciel (décidément !). L’équipe de Yeruldelgger est sur ces affaires quant au même moment la police des polices locale l’arrête dans le cadre d’une sordide histoire de meurtre d’escort-girl, connaissance de Yeruldelgger. Il est manifeste qu’on veut détourner son intérêt des enquêtes en cours, voire même qu’on veut se débarrasser de lui.
Tout ceci va nous emmener jusqu’en France, au Havre, en Sibérie russe, à Krasnokamensk, charmante bourgade riche en mines d’uranium où ceux qui y travaillent tombent comme des mouches.
»Krasnokamensk devait ses jours de gloire à la colonie pénitentiaire YaG 14/10 où Poutine s’était efforcé, depuis Octobre 2005, de briser la résistance de l’oligarque Mikhaïl Khodorkovski. Mais dans le même temps où elle était devenue connue de la terre entière, la ville s’était isolée du reste du monde, histoire de décourager militants, avocats et journalistes. Officiellement pas un hôtel à réserver sur le Toile dans cette ville de soixante mille habitants. A cent trente kilomètres de la frontière mongole, à moins de mille kilomètres d’Oulan-Bator à vol d’oiseau, Yeruldelgger n’avait trouvé aucun vol direct. Entre dix-huit et quarante-trois heures en passant par la Chine. Pas moins de vingt-sept heures en passant par Moscou …
C’est documenté et lié à l’actualité comme vous pouvez le constater …
Pas de répit pour Yeruldelgger et ses acolytes, noir c’est noir et Les temps sauvages c’est résolument noir !
La suite des aventures de Yeruldegger
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 18 mars 2018
Et pour le coup, j'ai été littéralement plongée au coeur des steppes enneigées. Si j'ai aimé le décor dans lequel se déroule l'intrigue ; les rebondissements et les dialogues eux m'ont carrément perdue en route. Dès le départ, tout paraît très alambiqué : trop de meurtres sans lien évident entre eux, trop de personnages...
L'enchaînement ne m'a pas paru toujours très logique, on oscille entre la France, la Mongolie et la Sibérie. Malgré le dépaysement total, c'est souvent lourd.
La pléthore d'actions m'a clairement donné l'impression de lire un James Bond à la sauce russe (et dans ce cas là autant lire le très bon "Solo" de William Boyd"). Du coup, l'enquête passe souvent au second plan, c'est dommage.
Au final, un roman dur et noir, parfois brutal. Le point fort reste indéniablement les descriptions exaltantes. Mais les sublimes descriptions des paysages mongols n'ont pas suffi à faire oublier la déception que j'ai ressenti côté polar.
Mongolie, trafics et policiers
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 5 juillet 2015
Ce scénario permet au lecteur de s'immerger dans l'immensité des steppes mongoles au coeur d 'un hiver glacial et de découvir la pollution de ce pays et de sa capitale, Oulan Bator. Ici réside le principal intérêt de ce livre. Car, comme le dit très bien Eliane92 dans sa critique, l'accumulation des crimes, meurtres et innombrables rebondissements lasse le lecteur, troublé finalement par un certain caractère factice et artificiel de tout ceci. D'autant plus que les héros, dont le commissaire Yeruldelgger, en sont bien entendu les victimes et que le lecteur sait d'avance qu'ils vont s'en sortir. Alors l'intérêt décroît et se perd dans le trop plein. Le caractère presque constamment glauque du récit n'arrange rien.
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